Editoriaux
Selon l'opinion reçue, l'éducation des mortels, les connaissances humaines qu'ils accumulent, ont pour objet d'éveiller la pensée qui doit pouvoir saisir les valeurs authentiques et réfuter les éléments indignes ou défectueux. Une instruction matérielle, nécessairement fondée sur des prémisses et des conclusions souvent hypothétiques ou contradictoires, ne saurait donner soit au professeur soit à l'élève autre chose que l'occasion de choisir ce qui semble le plus près du droit et le plus favorable aux progrès.
Le Psalmiste s'écriait: « Où irais-je loin de ton Esprit, où fuirais-je loin de ta face? » Et la réponse qu'il donne à sa propre question montre qu'il comprenait admirablement l'omniprésence de Dieu, de l'Esprit. Voici ses paroles: « Si je prenais les ailes de l'aurore, et si j'allais demeurer à l'extrémité de la mer, là même ta main me conduirait, ta main droite me saisirait! » Quand Moïse dit à l'Éternel: « Tu m'as dit: Fais monter ce peuple!
La nécessité d'être longanime est probablement plus grande aujourd'hui que dans toute autre période de l'histoire. L'entendement mortel paraît quelquefois déchaîné; il insiste à l'extrême pour qu'on reconnaisse ses fausses prétentions matérielles.
Pour la dédicace du temple de Jérusalem, Salomon offrit une prière extrêmement belle, dont certains passages indiquaient la nature infinie de Dieu: « Mais quoi! Est-il vrai que Dieu habite sur la terre? Les cieux, même les cieux des cieux, ne peuvent te contenir; combien moins cette maison que j'ai bâtie! » Toutefois dans son ensemble, la prière de Salomon suppliait un Dieu personnel; ce qui n'a rien d'étonnant, puisque ce concept de la prière était alors général. Mais les Scientistes Chrétiens apprennent que dans son acception supérieure, la prière est plus qu'une requête: elle trouve sa vraie base lorsqu'on reconnaît l'unicité et la totalité divines de l'être.
En ce qui concerne le problème du mal, la Science Chrétienne présente à l'humanité une solution radicalement nouvelle. Au premier abord, cette solution peut nous surprendre par l'absolu de ses prémisses et de ses conclusions; mais pour le raisonnement spirituel sa logique est irréfutable.
Le bonheur! Beaucoup le compareraient volontiers à un feu follet — une heureuse aventure qui s'évanouit rapidement, ne laissant que l'espoir de son retour. D'où vient cela? Pourquoi le bonheur est-il si souvent fugitif? Parce que les mortels vivent tellement dans la croyance erronée qui suppose la réalité de la matière et d'un sens matériel du moi.
La croyance que Dieu demandait à Son peuple des sacrifices matériels — cette fausse conception n'a-t-elle pas persisté de siècle en siècle, cachant aux hommes la seule chose que Dieu exige de leur part? Grâce aux clartés de la vision spirituelle, le prophète Michée avait vu et déclaré le devoir s'imposant à tous; mais comme beaucoup de ses prédécesseurs ou de ceux qui devaient venir après lui, il parlait à des gens qui ne le comprenaient pas. « Ce que l'Éternel demande de toi, » proclame Michée, « c'est de faire ce qui est juste, d'aimer la miséricorde et de marcher humblement avec ton Dieu.
La différence est grande entre la dénonciation de l'erreur et sa répudiation — le fait d'y renoncer. Même parmi ceux qui étudient la Science Chrétienne, beaucoup voient facilement l'erreur chez d'autres personnes et sont prêts à dire qu'elle sont maniées par l'erreur; par contre ils trouvent bien plus difficile de découvrir une tendance erronée dans leur propre conscience et d'y renoncer; c'est-à-dire, de nier qu'elle soit réelle.
Le Scientiste Chrétien est en possession d'une arme incomparable pour traiter et corriger les difficultés humaines. Quelle est cette arme? C'est la vérité concernant l'être réel.
Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, écrit, à la page 57 de Science et Santé avec la Clef des Écritures: « Le bonheur est spirituel, né de la Vérité et de l'Amour. Il n'est pas égoïste; par conséquent il ne peut exister seul, mais demande que toute l'humanité y participe.