Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer
Articles originaux web

Surveiller ses pensées, et non celles de son voisin

Du Héraut de la Science Chrétienne. Publié en ligne - 6 novembre 2025


Quand certains ont un avis différent du nôtre sur un sujet qui nous tient particulièrement à cœur, il est tentant d’intervenir pour essayer de leur faire voir les choses sous un autre angle, c’est-à-dire de notre point de vue. Il n’est pas toujours facile de prendre du recul et de s’en remettre à Dieu pour résoudre le problème. Mais s’en remettre à Dieu, qu’est-ce que cela veut dire au juste ? Certainement pas ne rien faire.

Il y a peu, j’ai compris que vouloir obstinément, que ce soit par crainte ou par colère, corriger chez autrui ce que je considère comme une perception erronée découle en fait d’une conception fausse de Dieu et de Sa création. Si l’on comprend que Dieu est tout-puissant et entièrement bon, et que l’homme est fait à Son image et à Sa ressemblance, comme l’enseigne la Bible, alors pourquoi penser que Dieu a créé un individu ignorant dont nous devrions redresser les erreurs ? L’homme est l’idée parfaite de l’Entendement divin omniscient, l’Amour même. Cet Entendement pourrait-il concevoir une idée dépourvue de sagesse et de compassion ?

Dans un article intitulé « Faillibilité des concepts humains », Mary Baker Eddy écrit : « Si quelqu’un me demande : Le concept que j’ai de vous est-il juste ? Je réponds : Le concept humain est toujours imparfait ; abandonnez le concept humain que vous avez de moi, ou de n’importe qui, et vous trouvez le concept divin, et vous aurez acquis le vrai concept – mais jamais avant. » (Ecrits divers 1883-1896, p. 353) Elle poursuit en engageant le lecteur à faire confiance à Dieu pour gouverner Sa création plutôt que de vouloir s’en charger lui-même.

Aussi, quand nous sommes devant une situation qui selon nous a besoin d’être corrigée, qu’est-ce qui a en vérité besoin de correction ? En dépit des apparences qui montrent le contraire, il n’est jamais question de corriger une personne ou de redresser une situation, mais d’abandonner un concept humain erroné au profit du concept divin. On ne peut y parvenir par la volonté humaine. Il faut écouter Dieu avec humilité. Bien plus que de ne rien faire, il s’agit de céder à ce que Dieu connaît, d’accepter qu’Il gouverne la situation et de Le laisser inspirer nos pensées et nos actions.

En abandonnant le concept humain selon lequel d’autres seraient ignorants, peu réceptifs ou indifférents, alors que l’on serait soi-même une sorte de sauveur, on cesse de vouloir à tout prix rectifier ce que pense ou fait une personne « mal informée » et on se met à écouter l’inspiration divine, pour devenir ainsi un transparent pour la vérité que l’Entendement divin connaît et communique à toutes ses idées. On est alors en mesure de répondre avec humilité et amour, et avec l’absolue certitude que Dieu et Ses lois gouvernent et effectueront tout changement nécessaire.

Cela peut impliquer d’imposer silence à notre propre crainte, à notre indignation ou à un sentiment de supériorité, c’est-à-dire à tout ce qui nous empêche d’être un transparent. Nous serons peut-être amenés à faire part de certaines pensées qui nous sont venues, ou il est possible que nous sentions qu’il n’est pas nécessaire de dire ou de faire quoi que ce soit d’autre.

Nous avons probablement tous connu des situations où, plus nous nous sommes efforcés de convaincre une personne de quelque chose, plus celle-ci a résisté. Mais nous avons aussi probablement eu des conversations au cours desquelles nous avons perçu que la personne partage son point de vue en toute sincérité et en toute amitié pour nous. Quand on se laisse guider par l’Amour divin, cette douce persuasion est alors bien plus efficace, même si elle peut parfois s’accompagner d’une réprimande qui paraît très ferme.

Jésus était sans cesse à l’écoute des directives divines, mais il ne craignait jamais de dire la vérité lorsque Dieu l’incitait à le faire. Il faisait souvent preuve d’une grande compassion même lorsqu’il exprimait une réprimande nécessaire, comme lorsqu’il dit à la femme adultère que certains voulaient lapider : « Je ne te condamne pas non plus ; va, et ne pèche plus. » (Jean 8:11) Mais il savait aussi quand il était nécessaire d’agir avec une grande fermeté, comme lorsqu’il chassa les vendeurs du temple (voir Jean 2:13-16).

L’apôtre Paul parle de la manifestation concrète de la charité, ou amour du prochain : « La charité est patiente, elle est pleine de bonté ; la charité n’est point envieuse ; la charité ne se vante pas, elle ne s’enfle point d’orgueil, elle ne fait rien de malhonnête, elle ne cherche point son intérêt, elle ne s’irrite pas, elle ne soupçonne point le mal, elle ne se réjouit point de l’injustice, mais elle se réjouit de la vérité. » (I Corinthiens 13:4-6)

A mon avis, c’est quand nous sommes certains que Dieu gouverne toute Sa Création que l’opportunité s’ouvre à nous de nous exprimer avec grâce et tendresse, y compris sur des sujets qui nous tiennent à cœur ; et c’est alors que notre prochain sera plus apte à accepter d’écouter ce que nous partageons avec lui et peut-être de participer à un échange réfléchi sur ces sujets et sur nos points de vue divergents.

Je suis heureuse de pouvoir relater un petit exemple tiré de mon expérience. J’ai toujours pensé qu’il était préférable de faire stériliser les chats. Aussi, lorsqu’un chat, qui me semblait abandonné, est venu régulièrement sur ma terrasse, j’ai pensé le faire castrer. Mais au cas où il aurait un maître, j’ai d’abord affiché des photos de lui dans le quartier. J’ai reçu avec soulagement un appel de son propriétaire, tout en étant consternée de l’entendre dire qu’il n’avait pas l'intention de faire stériliser Jack – son chat.

La prière aurait dû être mon premier recours, mais je n’arrivais pas à me défaire d’un sentiment d’indignation au nom de la bien-pensance. Mon cœur s’est vite adouci à l’égard de Jack, mais pas à l’égard de son propriétaire, jusqu’au soir où celui-ci m’a appelée pour me dire que Jack avait disparu. Je lui ai promis de le chercher. J’ai prié pour savoir que le chat était sous la protection de Dieu, qu’il était en sécurité, au chaud et aimé. J’ai peu à peu cessé de mettre sur son propriétaire l’étiquette d’un « maître irresponsable », mais j’ai vu en lui un enfant de Dieu qui m’avait appelé, mû par l’humble désir de retrouver son animal bien-aimé, en dépit de notre dernière conversation. Ma pensée s’entrouvrait pour voir en lui le concept divin.

Une semaine plus tard, Jack était de retour sur ma terrasse. J’ai remarqué qu’il était blessé à la tête. Voyant plus clairement en mon voisin un homme qui se souciait de son chat, je lui ai envoyé un texto. Il est venu récupérer Jack, il a fait soigner la blessure et l’a fait castrer. Même si j’avais échoué dans ma tentative humaine de le convaincre par la logique, l’Amour divin avait atténué mon indignation et m’avait montré que Dieu gouvernait bel et bien. Cette relation au départ plutôt tendue est devenue amicale. Je connais maintenant toute la famille de Jack !

Le sujet à l’origine de mon échange avec le propriétaire de Jack était peut-être d’importance relativement mineure, mais cet incident m’a donné la confiance nécessaire pour laisser Dieu guider aussi mes conversations avec les gens au sujet de la politique. On croit parfois connaître une personne en fonction de la voiture qu’elle possède, de l’opinion politique qu’elle affiche devant sa maison, des messages qu’elle poste sur les réseaux sociaux ou même de la façon dont elle prend soin de son animal de compagnie. Ces clichés n’offrent toutefois qu’un point de vue très limité et, à moins d’entrevoir la ressemblance divine à travers le caractère de cette personne, on ne la connaît pas vraiment. Nous lui devons, comme à nous-mêmes et au monde entier, de faire l’effort nécessaire pour percevoir en elle l’image de Dieu. Ce n’est là que le début d’un processus qui nous amènera à abandonner le concept humain que nous avons de ceux qui nous entourent pour trouver le concept divin, comme Mary Baker Eddy nous invite à le faire. Et c’est déjà beaucoup !

Afficher des opinions tranchées à propos de tout – la responsabilité du maître d’un animal de compagnie, la politique, etc. – peut nous inciter à vouloir nous occuper personnellement des autres au lieu de les confier à Dieu et de veiller sur nos propres pensées. Lorsque nous le faisons, nous constatons que nos relations avec autrui sont inspirées par l’amour et la sagesse et sont empreintes d’estime et de respect mutuels. Et nous avons le privilège de rendre témoignage du gouvernement harmonieux de Dieu.

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus d’articles web

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.