Au début de ma carrière, j’étais directrice d’un petit bureau d’aide juridique dans une réserve amérindienne. J’étais responsable de la gestion du personnel, des clients, de la planification, des finances, des rapports et de la qualité de service. Nous avions une vaste région à couvrir et nous devions parfois passer des heures en voiture. En tant qu’avocate et mère de famille, je jonglais pour que tout se passe bien à la fois dans ma famille et dans mon entreprise. Heureusement, j’avais la Science Chrétienne qui m’apportait inspiration et conseils quotidiens.
Notre bureau servait trois groupes de clientèle spécialisée. Le premier groupe comprenait trois ethnies amérindiennes, dont les membres avaient besoin d’une assistance juridique pour tout, du logement aux problèmes familiaux en passant par les conflits entre les tribus et l’Etat. Un autre groupe était composé d’agriculteurs et d’éleveurs qui luttaient pour conserver leurs exploitations agricoles pendant la crise agricole des années 1980. Enfin, nous proposions des services de médiation à toute personne résidant dans les 24 comtés desservis par notre agence.
Au cours de ma troisième année à la direction, mon employeur m’a annoncé que je devais non seulement servir ces trois groupes, mais aussi commencer à fournir des services juridiques gratuits aux habitants des six comtés limitrophes. Cela ne me semblait pas juste, car mon salaire était presque entièrement financé par des subventions accordées aux trois groupes de clientèle spécialisée. Néanmoins, mon employeur a insisté pour que je réduise mes services à ces groupes et que je prenne en charge le travail juridique supplémentaire. Nous avons eu plusieurs réunions et plusieurs confrontations au cours des mois suivants, et j’ai eu le sentiment que l’on portait atteinte à ma réputation en tant qu’avocate et gestionnaire éthique et investie. Parallèlement, il y avait également des tensions à la maison.
J’ai appelé une praticienne de la Science Chrétienne pour lui demander de prier pour moi, et j’ai apprécié l’amour que contenait sa réponse. Un jour, profondément désespérée au sujet de mon emploi, de la sécurité financière de notre famille et par mon sens du devoir envers nos clients spéciaux, je me suis sentie poussée à étudier ce passage de Science et Santé avec la Clef des Ecritures, de Mary Baker Eddy : « La réputation de Jésus était l’opposé même de son caractère. Pourquoi ? Parce que le Principe divin et la pratique de Jésus furent mal compris. Il faisait son travail en Science divine. Ses paroles et ses œuvres étaient inconnues du monde parce qu’elles étaient supérieures et contraires au sens religieux du monde. » (p. 53)
Cet énoncé de la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne m’a aidée à comprendre la distinction entre réputation et caractère. J’en ai conclu que prendre position conformément à l’objectif de financement de notre bureau n’était ni de la volonté personnelle ni de l’égoïsme, mais une décision éthique fondée sur mon plus haut sens de l’intégrité. Ainsi, même si mon employeur était en désaccord avec ma position et répandait des opinions négatives à mon sujet dans les milieux professionnels, je ne pouvais être lésée en m’en tenant à ma décision.
Avoir Christ Jésus comme guide signifiait beaucoup pour moi. Science et Santé dit qu’il « faisait son travail en Science divine », même si ses ennemis l’insultaient, crachaient sur lui et l’accusaient de sorcellerie. Ces paroles et ces actes ont-ils changé la trajectoire de Jésus ? Non. Il savait qui il était : le Fils de Dieu. Son caractère était intact, inviolable. Sa réputation, auprès d’une grande partie de la classe dirigeante, était celle d’un fauteur de troubles, voire d’un blasphémateur. « Cependant », comme le dit Science et Santé, « il ne fléchit pas, sachant bien qu’obéir à Dieu nous épargne la nécessité de revenir sur nos pas et de parcourir à nouveau le chemin qui mène du péché à la sainteté. » (p. 20)
Bien que ma propre situation fût modeste en comparaison, la réponse de Jésus à ceux qui le critiquaient m’a aidée à comprendre que, quelle que soit ma réputation, elle ne pouvait pas affecter mon caractère. J’étais convaincue que tant que mes pensées et mes actes émanaient d’un cœur pur, mon équipe, ma famille et moi serions protégés.
En fin de compte, mon employeur et moi ne sommes pas parvenus à un accord, et il m’a semblé juste de démissionner de l’organisation. A ce moment-là, je n’avais pas encore de nouvel emploi et mon revenu était le seul soutien financier de notre famille. Mais je savais que Dieu est bon et qu’Il pourvoit toujours aux besoins de Ses enfants.
Très vite, une nouvelle opportunité s’est présentée. Le centre de médiation a été réorganisé et j’ai été embauchée pour le diriger à temps plein. En quelques années seulement, le centre s’est développé et a accueilli des centaines de personnes, dont des membres des ethnies amérindiennes, ainsi que d’autres familles, des écoles, des agriculteurs et éleveurs de la région. Je suis profondément reconnaissante à Dieu d’avoir guidé ma carrière d’une manière à la fois satisfaisante et moralement saine.
