Au début de ma carrière, j’étais directrice d’un petit bureau d’aide juridique dans une réserve amérindienne. J’étais responsable de la gestion du personnel, des clients, de la planification, des finances, des rapports et de la qualité de service. Nous avions une vaste région à couvrir et nous devions parfois passer des heures en voiture. En tant qu’avocate et mère de famille, je jonglais pour que tout se passe bien à la fois dans ma famille et dans mon entreprise. Heureusement, j’avais la Science Chrétienne qui m’apportait inspiration et conseils quotidiens.
Notre bureau servait trois groupes de clientèle spécialisée. Le premier groupe comprenait trois ethnies amérindiennes, dont les membres avaient besoin d’une assistance juridique pour tout, du logement aux problèmes familiaux en passant par les conflits entre les tribus et l’Etat. Un autre groupe était composé d’agriculteurs et d’éleveurs qui luttaient pour conserver leurs exploitations agricoles pendant la crise agricole des années 1980. Enfin, nous proposions des services de médiation à toute personne résidant dans les 24 comtés desservis par notre agence.
Au cours de ma troisième année à la direction, mon employeur m’a annoncé que je devais non seulement servir ces trois groupes, mais aussi commencer à fournir des services juridiques gratuits aux habitants des six comtés limitrophes. Cela ne me semblait pas juste, car mon salaire était presque entièrement financé par des subventions accordées aux trois groupes de clientèle spécialisée. Néanmoins, mon employeur a insisté pour que je réduise mes services à ces groupes et que je prenne en charge le travail juridique supplémentaire. Nous avons eu plusieurs réunions et plusieurs confrontations au cours des mois suivants, et j’ai eu le sentiment que l’on portait atteinte à ma réputation en tant qu’avocate et gestionnaire éthique et investie. Parallèlement, il y avait également des tensions à la maison.