J’aimais la Science Chrétienne, mais je n’ai pas toujours eu envie de l’étudier et de prier.
Dès mon plus jeune âge, j'ai eu la conviction naturelle et inébranlable que la Science Chrétienne, exposée par Mary Baker Eddy, était la vérité universelle. Grandissant dans une famille scientiste chrétienne, j’ai fait l’expérience de son pouvoir de guérison et j’ai ressenti la paix et la joie qu’elle apporte. Ce qui me posait problème, ce n’était pas la foi, mais la motivation quotidienne. Lorsque j’ai atteint l'âge adulte et assumé davantage de responsabilités dans la conduite de ma vie, j’ai souvent négligé la prière et l’étude, même si j’en reconnaissais tout l’intérêt. Ce n’est pas que je voulais m’en éloigner ; en fait, au fond de moi, je désirais ardemment arriver à prier et à étudier davantage. Mais quelque chose m’en empêchait.
Je ne voulais pas simplement être « conforme » ; je ne voulais pas servir Dieu uniquement par mauvaise conscience ou lorsque j’avais un problème urgent à résoudre. Je désirais croître en grâce et vivre pleinement en accord avec ce qui m’était cher. Je savais que la Science Chrétienne n’est pas juste un remède spirituel à sortir du placard en cas de difficultés. C’est un mode de vie. Je savais qu’une prière sincère ne se résume pas à demander quelque chose, elle éveille le désir de croître spirituellement. Comme l’écrit Mary Baker Eddy, « la prière engendre un vif désir d’être bon et de faire le bien » (Non et Oui, p. 39).
Un jour, durant un long trajet pour aller à l’université, une prise de conscience tranquille et sincère m’est venue à l’esprit : pourquoi ne pas demander à Dieu ? L’instant d’après, mon cœur s’écriait : « Père, donne-moi ce désir ! » Je ne demandais pas l’inspiration, mais l’amour – l’amour d’étudier, de prier. Je demandais le désir spirituel qui nous fait progresser.
Cette prière a tout changé.
A partir de ce moment-là, j’ai senti mon cœur s’embraser. L’amour miséricordieux de Dieu avait exaucé ma prière et réveillé en moi le désir inné qu’Il m’a donné de vivre ce que j’aime. J’ai compris qu’il était naturel de vouloir honorer et servir Dieu, et que ce désir était déjà profondément ancré en moi, attendant seulement d’être reconnu.
Au début, je pensais que mon manque de motivation spirituelle traduisait un échec personnel. Mais j’ai fini par comprendre que cette résistance était simplement la faiblesse de la chair. Comme l’observa Jésus : « L’esprit est bien disposé, mais la chair est faible. » (Matthieu 26:41) En réalité, je n’avais pas besoin de faire preuve d’une plus grande volonté, mais de reconnaître la force de l’Esprit. L’Amour divin, par sa grâce, a répondu à cette prière.
Face à un manque de motivation spirituelle, alors même qu’on veut avoir le désir d’être motivé, on a tôt fait de croire que quelque chose ne va pas en soi. On peut se coller l’étiquette d’un être paresseux, infidèle ou indiscipliné. On peut estimer que les autres font preuve, naturellement, d’une plus grande dévotion. Mais la Science nous révèle une vérité plus profonde : cette résistance n’est pas personnelle ; c’est le mensonge impersonnel de l’entendement mortel – sa résistance au travail spirituel qui révèlerait son néant.
Je ne luttais pas contre des circonstances extérieures, mais contre une résistance subtile et persistante, une sorte d’inertie. Je ne faisais pas face à une crise, mais à une lourdeur subtile qui murmurait : « Remets ça à plus tard. » Au fond de moi, je savais que ce n’était pas la vie que je voulais mener.
C’est vraiment la grâce de Dieu qui m’a ouvert la voie vers l’humilité, la sincérité et la prière. La grâce de Dieu, Son appel, m’a inspiré cette humble demande : « Père, donne-moi ce désir ! » Je ne demandais pas un résultat. Je demandais l’ardeur et l’élan divin. Je savais que je ne pouvais rien forcer ; il me fallait aimer ce travail, lequel devait lui-même découler d’une conception inspirée de la discipline.
Ce moment a marqué le début d’une transformation : d’une personne qui admirait la Science Chrétienne, je suis passée à une personne qui la pratiquait quotidiennement. Je devenais une scientiste chrétienne active.
J’ai vécu cette expérience comme une illustration vivante d’un verset de la Prière du Seigneur et de l’interprétation spirituelle qu’en donne Mary Baker Eddy :
Donne-nous aujourd’hui notre pain quotidien ;
Donne-nous Ta grâce pour aujourd’hui ; rassasie les affections affamées.
(Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 17)
A partir de ce moment, quelque chose a changé, non pas du jour au lendemain, mais de manière indéniable. Je me suis sentie attirée par la prière, et non plus poussée à la pratiquer. Au lieu de me forcer à étudier par obligation, je me suis surprise à attendre ce moment avec une véritable impatience. La prière est devenue mon premier recours, et non plus le dernier.
J’ai remarqué que je faisais souvent une pause pour entendre les directives de Dieu avant de répondre aux pressions quotidiennes ou de prendre une décision. Ce socle spirituel m’a apporté la paix, la clarté d’esprit et un sentiment croissant de maîtrise. J’ai peu à peu compris que mon désir de servir Dieu n’était pas quelque chose que je devais forger, car Dieu l’avait déjà semé en moi, et je donnais enfin à ce désir la possibilité de grandir.
Peu après cette prise de conscience, j’ai eu l’occasion de mettre en pratique ce que j’avais appris. Après tout, cette étude ne visait pas seulement à jouir de la paix et de la tranquillité, mais aussi à démontrer la totalité infinie de Dieu, la Vérité, la Vie et l’Amour.
Un jour, je me suis soudain rendu compte que j’étais tentée de me sentir malade, comme si j’étais en train d’attraper quelque chose. Avant, cela m’aurait peut-être fait ruminer sur le problème, j’aurais essayé de savoir ce que c’était, ou même simplement espéré que cela passe. Mais cette fois-ci, j’étais bien préparée. J’avais veillé, prié et recherché ardemment la Vérité. Aussi ai-je clairement entendu dans ma pensée cette exigence divine : « Oppose tout le poids du Christ à cette tentation, maintenant même ! » Il me fallait adopter une position mentale très ferme en faveur du Christ, la véritable idée de Dieu qui élève notre manière de percevoir Sa création, et je devais le faire immédiatement.
Je n’ai ni analysé ni tergiversé, et je n’ai pas cédé. J’ai fait une pause dans mon activité, et j’ai rassemblé toute ma force spirituelle pour rejeter fermement le mensonge selon lequel l’enfant de Dieu que j’étais pouvait être malade. J’ai nié la suggestion de maladie, sachant qu’elle n’avait ni cause, ni pouvoir, ni réalité, et j’ai affirmé la vérité de mon être : j’étais une enfant de Dieu spirituelle, intègre et parfaite.
Les symptômes ont disparu instantanément. J’étais dans la douce lumière de l’amour de Dieu, non seulement guérie physiquement, mais aussi profondément sûre du pouvoir toujours présent de la Vérité divine.
J’ai gardé un souvenir très vif de cette guérison durant toutes ces années. Outre l’aspect physique, elle a marqué le début d’une nouvelle attitude spirituelle de ma part : je suis devenue vigilante, joyeuse et prête à faire face. J’ai appris à agir tout de suite, sans hésitation. Plus je m’en tiens à cette attitude, plus elle m’est naturelle. Je cherche à affronter la tentation avec le Christ, sans peur, ni résignation ou tergiversation.
Prendre position dès le début, c’est comme expulser un visiteur indésirable dès qu’il se présente à la porte et non après l’avoir accueilli, invité à s’asseoir et à se sentir comme chez lui, ce qui peut rendre la tâche plus difficile. Malgré tout, il est toujours possible d’expulser le visiteur importun, mais il est tellement plus facile d’affronter la tentation dès qu’elle frappe à la porte de la pensée et de la repousser immédiatement grâce au Christ.
J’ai appris que la beauté du désir spirituel prend forme dans des actes nourris par l’amour. Dépassant la simple pensée spirituelle, on est incité à mener une vie spirituelle, à exprimer son amour pour Dieu non seulement en pensées, mais également en actes.
Et c’est là que réapparaît le sens du devoir. Mais on ne le ressent pas comme un fardeau. On le ressent comme un privilège, celui d’aimer et de servir Dieu, l’Amour divin, d’accomplir chaque jour la volonté de notre Père. Et si c’est un privilège, alors c’est aussi un honneur. Si c’est un honneur, alors c’est un devoir sacré. Un devoir guidé par l’Amour.
A présent, lorsque je sens revenir cette vieille résistance, je ne me condamne pas. Je me souviens que Dieu me donne « [Sa] grâce pour aujourd’hui ». J’ai appris à repousser la tentation dès qu’elle se présente, à ne pas l’entretenir ni la laisser s’installer. J’y parviens non par une volonté personnelle, mais parce que je sais que ce désir spirituel m’appartient de droit. Je n’ai pas à le mériter ou à le rechercher ; c’est un don qui m’a déjà été donné, et j’ai le droit – et la responsabilité – de le revendiquer et de le protéger.
Avec le recul, je me rends compte que je ne souhaitais pas seulement adopter de meilleures habitudes ou faire preuve de plus de discipline, car je désirais ardemment vouloir faire mon travail. Je désirais être touchée au plus profond de mon être, afin que ce désir s’éveille et devienne réalité. Cette simple prière était en réalité une prière pour ressentir et exprimer l’Amour divin qui est toute action. Et Dieu m’a répondu par Sa grâce. Cette grâce n’est ni abstraite ni réservée à ceux qui sont déjà fidèles, c’est la présence douce et puissante de Dieu qui éveille nos affections, nourrit nos prières et fait de notre travail spirituel une source de joie.
Pour moi, tout a commencé par une prière sincère : « Père, donne-moi ce désir ! » Ce désir, éveillé par la grâce, continue de se manifester dans l’amour, dans les actes et dans la guérison.
 
    
