Je faisais une randonnée en montagne dans une région assez reculée lorsque j’ai aperçu une pièce d’équipement par terre, au bord du sentier. C’était un endroit où seule une poignée de personnes se rendaient chaque année, et j’ai pensé que certainement personne ne reviendrait la chercher. J’ai aussi pensé que je pourrais en faire bon usage, alors, sans plus y penser, je l’ai rangée dans mon sac et j’ai continué ma route.
Sauf qu’un peu plus loin sur le sentier, je me suis surpris à penser : « Ce n’est pas du vol, ni la transgression d’un commandement ; tu l’as juste trouvée ; il n’y a pas de problème. » Ouais. Cela m’a poussé à m’arrêter et à considérer du point de vue de la prière cette pensée qui justifiait mon acte.
Ce que je découvre dans les situations où je justifie quelque chose, c’est qu’il y a souvent une vérité plus profonde en jeu, à laquelle Dieu, l’Entendement divin, me pousse à prêter attention.
J’ai continué de marcher, et de prier, jusqu’à ce que je me sente prêt à entendre la réponse. J’ai alors demandé à Dieu en prière : « Que veux-Tu que je comprenne ? » La réponse est venue immédiatement : « Ce que tu voudrais qu’on fasse pour toi, fais-le pour les autres. » Oui, la Règle d’or était la vérité plus profonde qui s’appliquait à cette situation (voir Matthieu 7:12).
Dès que ma pensée s’est ouverte à cela, j’ai réalisé qu’une éleveuse du coin avait probablement perdu son équipement en travaillant avec son bétail, et j’ai trouvé un endroit pour l’accrocher afin qu’elle puisse le retrouver lors de sa prochaine sortie dans cet endroit. Obéir à Dieu, qui est infiniment bon, a été pour moi une source de satisfaction.
En poursuivant mon ascension, j’ai constaté que le schéma qui s’était mis en place lors de cette petite expérience était une chose qui se produisait en d’autres circonstances de manière plus significative. La pensée humaine est prompte à prendre une certaine position, à la justifier, puis à la défendre, tout cela sans s’arrêter et sans se fier à Dieu, comme nous l’enseignent les Psaumes (voir psaume 62:6, par exemple).
Mais le fait est que Dieu s’investit pour mettre en lumière l’intégrité, la bonté et l’amour, qui Le caractérisent, à travers chacun de nous, qui sommes les filles et les fils de Dieu entièrement spirituels.
Dans le livre d’Esaïe, le prophète rapporte que Dieu a dit : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées. » (Esaïe 55:8) Comment connaître les pensées de Dieu ? J’ai trouvé que cela aide beaucoup que de demander : « Mon Dieu, que connais-Tu de cela ? » Ou : « Comment veux-Tu que j’envisage cela ? » Interroger ainsi Dieu, par la prière, apaise les pensées limitées et ouvre notre conscience à la bonté spirituelle que l’Entendement divin nous communique.
Pour recevoir les messages de Dieu, nous devons écouter et céder à ce qu’Il nous dit. Il faut du courage pour croire que ce que Dieu, l’Amour, révèle sera utile, même si cela peut être très différent de la position à laquelle nous nous sommes attachés. Et il faut être prêt à céder à l’inspiration qui vient à nous.
Remettre la pièce d’équipement où je l’avais trouvée n’a pas demandé de courage particulier ni de volonté extraordinaire, mais j’ai senti que Dieu me rappelait la valeur de la prière, même pour des sujets qui semblent anodins.
Chaque fois que nous répondons aux incitations divines et que nous renonçons à nos pensées et à nos positions personnelles au profit de la vérité plus profonde qui nous est révélée, cela nous apprend à le faire lorsque des évènements importants surviennent.
Renoncer à une justification personnelle fait partie intégrante de ce que fait le disciple chrétien, et la fondatrice de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy, le décrit dans le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures : « Les scientistes chrétiens doivent vivre sous la pression constante du commandement apostolique qui ordonne de sortir du monde matériel et de s’en séparer. » (p. 451) L’opportunité d’être un disciple chrétien est offerte à tous, et elle porte en elle des bénédictions illimitées.
Dans un monde qui semble souvent en proie au vitriol et aux opinions personnelles tranchées, les disciples du Christ – ceux qui étudient l’idée spirituelle de Dieu – trouvent chaque jour des moyens de rompre avec ce schéma dans leur propre vie, comme Jésus l’a fait tout au long de sa carrière.
Et si chacun était prêt à dépasser les courants superficiels et les positions obstinées pour écouter réellement ce que Dieu sait et révèle ? Cela n’engendrerait-il pas des progrès dans notre famille, notre localité, notre nation, et le monde ? Si, assurément. Chacun de nous a le choix, à chaque instant.
Lorsque nous cédons à la direction divine en prière, cela fait vraiment une différence. J’imagine qu’il y a une éleveuse quelque part dans le sud du Colorado, le visage souriant, parce que quelqu’un a laissé son matériel là où elle pouvait le trouver plutôt que de l’avoir mis dans son sac. Prier pour les petites choses est important, autant que pour les grandes.
