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Digne d’être racheté ?

Du Héraut de la Science Chrétienne. Publié en ligne - 4 avril 2024


Non, il n’est pas question ici de bons d’achat, mais d’existences et de relations libérées de tout reproche. La rédemption est réparatrice. Il ne s’agit pas de fermer les yeux sur un mauvais comportement, mais lorsque les regrets sont sincères, la miséricorde plutôt que la condamnation peut offrir une voie à suivre, une occasion de s’amender, de prendre de meilleures décisions et de les mettre en œuvre.

La Bible regorge d’histoires de rédemption toujours aussi pertinentes aujourd’hui, car, si les cultures changent au fil des siècles, la nature humaine, elle, ne change guère. Prenons l’exemple de la réconciliation improbable des frères jumeaux Jacob et Esaü. Jacob, le plus jeune, prive son frère aîné du droit d’aînesse et de la bénédiction qui lui sont dus. Esaü, furieux, jure de le tuer, ce qui contraint Jacob à s’enfuir pour sauver sa vie.

Quelque vingt ans plus tard, lorsque Dieu lui dit de rentrer chez lui, Jacob est devenu un homme prospère, possédant de grands troupeaux et une famille nombreuse. Il craint qu’Esaü ait encore l’intention de le tuer. Les prières de Jacob pour échapper à cette menace, ainsi qu’une lutte mentale sincère, lui ouvrent la possibilité de réparer cette relation. Avec humilité, il fait précéder sa venue par l’envoi de plusieurs cadeaux généreux, des offrandes de paix destinées à Esaü.

Au moment de leurs retrouvailles, les frères s’embrassent et pleurent. Tous les deux connaissent une rédemption. Esaü accepte les présents, et il est délivré d’une colère accumulée au cours des ans. Les deux frères renouent ainsi une précieuse relation.

Bien des générations plus tard, Jésus prône la rédemption dans son ministère de guérison. Il met cet enseignement en pratique avec Pierre (et d’autres), le disciple sincère et impétueux qui, malgré ses meilleures intentions, a renié publiquement Jésus, à trois reprises, juste après l’arrestation de celui-ci.

Après son crucifiement et sa résurrection, Jésus demande par trois fois à Pierre s’il l’aime. Cette conversation brève et touchante, porteuse de guérison, inspirée par le grand amour de Jésus, donne à Pierre l’occasion de revenir sur ces trois reniements. Jésus ne le blâme pas et ne lui demande pas s’il se sent désolé, mais tout simplement : « M’aimes-tu ? » (Jean 21:17)

Chaque fois que Pierre affirme son amour, Jésus répond en lui confiant une seule mission : nourrir ceux qui le suivent, c’est-à-dire les instruire et les guider. Jésus rachète ainsi son disciple, et tout reste de culpabilité qui aurait pu détourner Pierre de sa mission devient sans objet. Il poursuivra cette nouvelle mission durant le reste de sa vie terrestre.

Les récits bibliques de femmes rachetées sont également importants, telle l’histoire de Marie Madeleine, « de laquelle [Jésus] avait chassé sept démons » (Marc 16:9), et celle d’une femme accusée d’adultère (voir Jean 8:3-11).

La régénération morale accompagnant les guérisons physiques accomplies par Jésus, comme celle d’un homme infirme à la piscine de Bethesda, était importante aux yeux de Mary Baker Eddy, l’auteure de guérisons chrétiennes, qui a fondé cette publication au début du 20e siècle. Dans Ecrits divers 1883-1896, elle relate brièvement une guérison de ce type, survenue dans le cadre de sa pratique, alors qu’elle suivait les enseignements de Jésus. Elle écrit ceci : « Un jour je fus appelée au chevet d’un malade auquel les médecins traitants avaient donné trois doses d’huile de croton, et qu’ils avaient ensuite abandonné à la mort. » Elle a guéri cet homme en une heure, « et le lendemain, il reprenait ses activités » (p. 69).

Une biographie récente apporte un éclairage supplémentaire sur cette guérison, en citant un article paru en 1900 dans le Boston Traveller :

« Si remarquable que fût la guérison physique de cet homme, la transformation de son être et de son existence le fut bien davantage. Sa femme expliqua à Mme [Glover], quelques jours plus tard, qu’elle ne l’avait jamais vu [embrasser] ses enfants comme les autres pères, mais que le soir de sa guérison, il les fit venir à son chevet et, les prenant dans ses bras, il leur dit qu’il les aimait ; et les joues baignées de larmes, il confia à sa femme : “Je serai un meilleur homme désormais.” Il n’est pas étonnant que cette heureuse épouse ait dit à Mme [Glover] : “Je vous remercie infiniment d’avoir rendu la santé à mon mari, mais plus que tout, je suis reconnaissante de ce que vous avez fait pour lui, moralement et spirituellement.” » (Mary Baker Eddy : Une vie consacrée à la guérison spirituelle, p. 68) 

Dans la brève prière qu’il enseigna à ses disciples, Jésus établit un lien entre le pardon et la rédemption : « Pardonne-nous nos offenses, comme nous aussi nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés. » (Matthieu 6:12) Pour être pardonné, il faut pardonner aux autres. Cela peut s’avérer difficile à moins de ressentir la gratitude et la joie profondes liées à la possibilité d’un nouveau départ, et de faire preuve de cette même générosité envers d’autres personnes, quelles que soit les circonstances dans lesquelles nos vies se croisent. Il est difficile d’aller de l’avant quand on continue de regarder dans le miroir du passé, où blessures et rancœurs ont laissé leur empreinte.

Dans les grandes ou les petites choses, la mansuétude a son influence. A petite échelle, cette activité de l’amour inclusif de Dieu était habituelle au sein de ma famille. Nous, les enfants, la considérions comme allant de soi, mais je me rends compte aujourd’hui à quel point elle était spéciale. Bien sûr, il nous arrivait de nous disputer, d’être parfois en désaccord, mais l’amour de Dieu était fondamental et nous l’exprimions abondamment. La rancune, le ressentiment et les blessures affectives n’avaient pas leur place dans l’exemple donné par nos parents, et ils ne toléraient pas davantage ce genre de désagréments de notre part. Maintenant que nous avons grandi, ces qualités de miséricorde et de pardon ont consolidé nos relations d’adultes.

Je me souviens d’une fois où ma mère m’a montré une contre-fenêtre récemment installée ; sans m’en rendre compte, j’ai pressé le bouton de sécurité, ce qui a fait tomber une partie de la fenêtre sur ses doigts. Bien qu’il n’y ait eu aucune blessure grave à déplorer, je me suis sentie gênée et honteuse. Son pardon a été immédiat et sincère : « Ce n’est pas grave. Je n’ai rien », m’a-t-elle dit. L’incident était clos. Aujourd’hui encore, je savoure la bonté de ce pardon instantané.

J’ai pu faire preuve d’une telle mansuétude quelque temps plus tard, lorsque mon père, sans le vouloir, a cassé un vinyle dédicacé, unique en son genre, auquel je tenais beaucoup. Il était vraiment désolé et s’en voulait énormément. Alors, le plus sincèrement et le plus naturellement du monde, je l’ai rassuré en disant : « Ce n’est pas grave, papa. Cela n’avait aucune valeur. » Et j’ai complètement laissé passer l’incident.

Aussi modestes que soient ces exemples, les leçons qu’ils illustrent s’appliquent à toutes sortes de situations – une relation qui bat de l’aile, un accident, des propos désobligeants. Lorsque nous sommes animés d’un désir de paix qui est sincère et profond et que, comme Jacob, nous demandons l’aide de Dieu, nous discernons ce qu’il faut faire pour contribuer à la réconciliation. Comme l’enseigne la Science Chrétienne, Dieu nous a donné d’exprimer Son amour avec générosité et humilité envers tout le monde, parce que nous sommes Ses enfants et que, par conséquent, nous reflétons Ses qualités de pure bonté.

Ce verset tiré du livre d’Esaïe m’inspire : « Ne crains rien, car je te rachète, je t’appelle par ton nom : tu es à moi ! » (43:1) Ce qui signifie à mes yeux :

  • Cessons de nous en faire.
  • Si le pardon est nécessaire, Dieu en a déjà rendu les conditions possibles.
  • Dieu, l’Entendement divin, nous connaît et nous appelle par notre nom ; Il vient à nous, là où nous sommes, d’une manière que nous pouvons comprendre.
  • En affirmant que nous Lui appartenons, Dieu identifie chacun d’entre nous comme étant à jamais spirituel, animé par une raison d’être qui est unique et entièrement bonne ; loin d’être vulnérables, vieux jeu ou le fruit du hasard, nous appartenons à l’Entendement omniscient et sans âge et à l’Amour intelligent en qui est toute action.

Si le regret est un premier pas important vers la réforme, la Bible nous montre qu’au lieu de nous complaire dans la tristesse, nous devons faire un pas de plus en acceptant notre rédemption, en nous soumettant avec humilité à la totalité de l’amour de Dieu qui inclut tout. Il nous est alors naturel d’exprimer cet amour envers les autres, même si cela ne semble pas facile. C’est ainsi que nous faisons notre part pour voir des vies restaurées, rendues à leur plénitude et à leur utilité – rachetées ! – à commencer par la nôtre.

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