« Le cœur veut ce qu’il veut », a écrit un jour la poétesse Emily Dickinson à une amie. Peut-être ne voulons-nous pas toujours ce que nous savons que nous devrions vouloir, ou ne sommes-nous pas capables d’expliquer pourquoi nous voulons ce que nous voulons. Nous le voulons, c’est tout. Beaucoup pensent que s’ils se concentrent suffisamment sur leurs désirs et qu’ils vivent comme s’ils étaient déjà réalisés, l’univers leur donnera ce qu’ils attendent. Comme il est dit dans une vidéo virale, « le secret est de les tenir pour acquis et d’y croire avant que d’en avoir la preuve concrète ».
En tant que disciples de Jésus, les scientistes chrétiens comprennent cependant que le bien ne provient pas d’une sorte de pouvoir générique attribué à « l’univers ». Dieu, la seule cause et le seul créateur, est la source de tout bien. Ainsi, si nous semblons manquer de quelque chose de bon, suffit-il, pour l’obtenir, de demander à Dieu en croyant fermement que nous recevrons ce que nous demandons ? Après tout, Jésus promit : « Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez. » (Matthieu 21:22)
L’épître de Jacques ajoute une réserve à la promesse de Jésus : « Vous demandez, et vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, dans le but de satisfaire vos passions. » (4:3) Un exemple tiré de la vie de Mary Baker Eddy, la découvreuse de la Science Chrétienne, en explique la raison. L’une de ses premières élèves raconte : « Un jour, tandis [...] qu’elle lisait une lettre, [Mary Baker Eddy] leva les yeux, me demanda d’approcher et me dit en substance : “Comment démontrent-ils de l’argent et des meubles ?” » En d’autres termes, comment prier pour que Dieu nous procure de telles choses ? L’élève répondit : « Je ne sais pas, […] on ne me l’a jamais enseigné. » Mary Baker Eddy lui dit : « Dieu merci ! Nous démontrons la Vie, la Vérité et l’Amour, et ce sont eux qui nous donnent ce dont nous avons besoin ; nous ne démontrons pas des choses matérielles. » (Nous avons connu Mary Baker Eddy, édition augmentée, tome I, p. 477).
Parfois, nos prières au sujet de nos besoins humains semblent tout à fait raisonnables. Il n’y a certes rien de mal à posséder des meubles. La plupart d’entre nous préfèrent ne pas s’asseoir par terre !
Le problème se pose lorsque nous essayons d’informer Dieu de ce qui nous rendra heureux. Dieu, l’Esprit, ne nous a pas créés comme des êtres matériels que l’octroi de richesses matérielles doit rendre heureux, et ce n’est donc pas ainsi qu’Il nous considère. Nous demandons donc « mal » lorsque nous prions pour quelque chose qui réponde à nos objectifs personnels, qu'ils soient altruistes ou égoïstes, ou pour satisfaire un désir, ou parce que nous avons le sentiment d’avoir droit à ce que nous demandons. Nous aurons beau essayer de dire à Dieu qu’Il veut certainement que nous soyons heureux grâce à des possessions et à une réussite matérielles, le bonheur que l’Esprit divin nous dispense continuellement ne peut pas être, et ne sera jamais, matériel ; il sera toujours spirituel et donc réel et permanent.
Une prière efficace doit être axée sur Dieu et non sur « le moi ». Bien sûr, Dieu répond à nos besoins pratiques. La Bible nous apprend que Dieu nous aime et, en effet, Il nous aime. Mais nos besoins sont satisfaits à mesure qu’augmente notre amour pour Dieu et pour l’homme et que nous agissons sur la base de cet amour.
A une époque, mon mari a eu des problèmes de trésorerie particuliers, et il ne voyait pas comment les résoudre. La tentation de céder à la peur était très forte. Mais au lieu de dire à Dieu de combien d’argent il avait besoin, il Lui a humblement demandé ce qu’il devait faire. Le mot pardonner lui est venu en réponse à sa prière. Il a compris qu’il devait pardonner à un ami pour un prêt qu’il lui avait fait et que celui-ci ne lui avait pas remboursé, alors qu’il avait désespérément besoin de cette somme. Mais il a également compris qu’il lui fallait cesser d’en vouloir à cet ami et lui pardonner également pour son refus de rembourser le prêt. C’est ce qu’il a fait. Dans la minute qui a suivi, son téléphone a sonné, et il s’est vu proposer un travail à court terme qui comblait exactement ses besoins financiers. Son témoignage a récemment été publié dans le Héraut de la Science Chrétienne. (Voir Douglas Sytsma, « Des besoins financiers comblés » Héraut-Online, 7 octobre 2024)
Le secret consiste à vouloir sincèrement renoncer au matériel pour le spirituel. Quelque part au fond de lui, chacun aspire aux choses spirituelles. Mais tous ne sont pas prêts à faire la volonté de Dieu si cela implique de renoncer à un objectif ou à une possession humaine, de renoncer à chercher le bonheur dans la matière et de découvrir peu à peu tout ce qui est bon et bien en l’Esprit. Comment cesser de vouloir faire notre propre volonté et commencer à vouloir accomplir la volonté divine ?
Dans le chapitre « La prière » du livre d’étude de la Science Chrétienne, Mary Baker Eddy écrit : « Le désir, c’est la prière ; et nous ne pouvons rien perdre en confiant nos désirs à Dieu, afin qu’ils soient façonnés et élevés avant de prendre forme en paroles et en actions. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 1) Vouloir faire uniquement la volonté de Dieu, c’est au moins un bon début. Si nous sommes prêts à Le laisser purifier et élever nos désirs vers des objectifs et des réalisations plus spirituels, nous verrons ces désirs évoluer d’une base matérielle à une base spirituelle.
Plus loin dans le même chapitre, on lit que l’un des tests de sincérité de toute prière est le suivant : « Aimons-nous mieux notre prochain parce que nous demandons de l’aimer ? » (p. 9) Nous savons que notre prière sincère a été exaucée lorsque nous constatons que l’égoïsme et le sensualisme disparaissent et que nous aimons davantage notre prochain.
La prière basée sur le désir d'être semblables à Dieu, de faire Sa volonté, et de servir notre prochain de la manière qu’Il nous indique, est toujours exaucée ; elle nous donne un sens plus clair de Sa tendre volonté et nous apporte tout le soutien dont nous avons humainement besoin dans l’accomplissement de cette volonté. Lorsque nous avons sincèrement à cœur de comprendre Dieu et de faire Sa volonté, nous obtenons toujours ce que nous désirons. C’est un résultat pour lequel il vaut la peine de prier !
Lisa Rennie Sytsma,
Rédactrice adjointe
