Au cours des récentes périodes de confinement imposées dans de nombreux pays à cause de la pandémie, les populations ont ardemment souhaité un « retour à la normale » le plus rapide possible. Mais comme l’ont montré les vagues de protestation dans le monde, à la suite de la mort tragique de George Floyd alors qu’il était aux mains des policiers, ce retour « à la vie d’avant » la Covid-19 est pour beaucoup de gens un objectif peu désirable.
Pour cette raison et d’autres, ils espèrent plutôt une remise à zéro radicale de notre mode de vie, une fois le confinement terminé. Ils rêvent d’une « nouvelle normalité », plus équitable et plus orientée vers la communauté sociale, chacun se souciant davantage du bien-être d’autrui, de ses semblables, ainsi que de l’environnement au niveau mondial.
Je suis sûr de ne pas être le seul à désirer à la fois retrouver ce qu’il y a de précieux et qui a fait ses preuves, et aller de l’avant, porté par un nouvel élan. Cette combinaison fait écho à une remarque de Christ Jésus à propos de ces contemporains, tels que les scribes, qui étaient fermement attachés à leurs règles et à leurs traditions. Désireux de préserver ce statu quo, ils s’opposaient farouchement à la spiritualité prêchée par le fondateur du christianisme et dont celui-ci démontrait le caractère pratique par des guérisons. Cependant, après avoir énoncé plusieurs paraboles inspirées dans lesquelles il enjoignait à son auditoire de chercher, trouver et chérir par-dessus tout le royaume des cieux, Jésus déclara : « C’est pourquoi, tout scribe instruit de ce qui regarde le royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes. » (Matthieu 13:52)
Jésus ne rejetait pas ce qui était ancien, mais il comprenait la nécessité de considérer la loi et les enseignements hébraïques des prophètes, à la base des croyances et pratiques des scribes, selon une optique nouvelle, plus spirituelle, capable de mettre en lumière la promesse du royaume des cieux en chacun de nous. Dans Science et Santé avec la Clef des Ecritures Mary Baker Eddy explique que ce royaume toujours présent est « le règne de l’harmonie en Science divine ; le royaume de l’Entendement infaillible, éternel et omnipotent ; l’atmosphère de l’Esprit, où l’Ame est suprême » (p. 590).
Le fait que Jésus a révélé, et qui est repris dans les écrits de Mary Baker Eddy, est que le royaume des cieux n’est ni un état passé ni un avenir espéré, mais la vérité intemporelle de notre réalité. Cette réalité devient de plus en plus apparente sur terre grâce à une régénération morale et spirituelle à la fois individuelle et collective. Elle traduit notre relation à jamais intacte à l’Esprit, Dieu, en tant que création spirituelle de Dieu.
Jésus comprenait la nature indéfectible de cette relation à Dieu. Son œuvre de guérison a gravé de manière indélébile et pour l’éternité, la permanence du bien, solide comme le roc, que nous identifions et dont nous faisons l’expérience quand nous plaçons notre espérance dans la compréhension du royaume des cieux et sa démonstration. Lorsque nous nous éveillons à la nature de Dieu en tant qu’Esprit, et que nous discernons, comme le révèle la Science Chrétienne, que cet Esprit divin est vraiment Tout, nos perspectives humaines se modifient. Nous passons d’un état de résignation et de dépendance à l’acceptation de l’harmonie du Principe divin qui est Amour, et nous faisons l’expérience de son influence transformatrice. Comme l’explique Science et Santé : « Pour être vraiment heureux, il faut que l’homme s’harmonise avec son Principe, l’Amour divin ; il faut que le Fils soit en harmonie avec le Père, qu’il soit conforme au Christ. » (p. 337)
Ce Christ a été mis en évidence dans la vie, l’œuvre de guérison et la sagesse intemporelle de Jésus. Il représente la vraie idée de la réalité spirituelle harmonieuse de chacun, même lorsque les hauts et les bas de l’existence matérielle semblent prévaloir. Avoir pour objectif prioritaire d’acquérir cette conscience-Christ n’implique pas d’ignorer le besoin criant d’améliorer la vie en société. Chaque gain individuel réalisé sur la base chrétienne d’une meilleure compréhension de notre relation à Dieu sème les graines du progrès universel. La succession des témoignages de guérison qui paraissent dans ce magazine prouve que, lorsque nous nous détournons des désirs matériels pour discerner ce que nous sommes spirituellement, notre existence et notre nature s’améliorent inévitablement.
Ce lien entre l’action du Christ, qui définit ce qui est spirituellement vrai, et le recouvrement de la santé, de l’harmonie et de la pureté, est un facteur d’espoir. Tandis que la résistance opiniâtre semble entraver les progrès, le Christ, toujours à l’œuvre, révèle la bonté divine qui régénère spirituellement l’existence individuelle. Des changements sociétaux résultent inévitablement de cette activité. L’aspiration à une justice impartiale, à la paix et à la prospérité mondiales, à un leadership éthique, à la moralité des individus et des entreprises, à l’unité des cultures et des croyances, et à la protection de l’environnement, ne se réduit pas à une liste de souhaits humains. Le désir de répondre à ces besoins représente le véritable univers de pureté et d’harmonie spirituelles, habité par la fraternité et la sororité universelles des idées spirituelles créées par Dieu ; il s’impose à nous, exigeant un plus grand accueil dans notre conscience collective et une meilleure traduction dans notre expérience de la vie en général.
La vérité de notre être, en tant qu’enfants d’un unique créateur universel, exige toujours que nous soyons individuellement et collectivement en conformité avec le Christ. Tout ce qui ne représente pas correctement cette réalité spirituelle doit être éliminé – au sein des nations, des populations et des cultures – jusqu’à ce que nous ayons pour seule « normalité » ce qui exprime pleinement notre réalité divine éternelle. Comme le souligne Science et Santé : « Les courants calmes et forts de la vraie spiritualité, dont les manifestations sont la santé, la pureté et l’immolation du moi, doivent approfondir l’expérience humaine, jusqu’à ce que l’on voie que les croyances de l’existence matérielle ne sont qu’une simple tromperie, et que le péché, la maladie et la mort cèdent la place pour toujours à la démonstration scientifique de l’Esprit divin et à l’homme de Dieu, spirituel et parfait. » (p. 99)
De cette façon, les progrès à venir découleront véritablement de l’accueil que nous ferons à la réalité divine dans le présent. Cette prise de conscience nous empêche de nous accrocher plus longtemps aux lauriers apparents d’une époque révolue ou de placer nos espoirs dans les rêves d’un avenir meilleur. Engageons-nous sincèrement à comprendre dès maintenant la « vraie normalité » de la bonté permanente de Dieu, et nous verrons alors apparaître des solutions qui béniront tout le monde en nettoyant et purifiant la conscience humaine pour la débarrasser de tout ce qui n’est pas spirituel. Et c’est ainsi que, peu à peu, seront établis sur terre l’unité, la liberté, l’harmonie et la paix universelles du véritable royaume des cieux.
Tony Lobl
Rédacteur adjoint
