Ils étaient cinq enfants, dans la famille de Marie, et elle était celle du milieu. Elle avait deux sœurs plus âgées, et une sœur et un frère plus jeunes. Elle aimait se considérer comme faisant partie des grands avec ses deux sœurs aînées. Son frère et sa petite sœur étaient les petits. Mais faire partie des grands enfants signifiait aider aux tâches ménagères. Laver la vaisselle après diner, la sécher, la ranger et nourrir les chats étaient les tâches quotidiennes dont les grands étaient chargés à tour de rôle. Le samedi, tout le monde nettoyait la maison.
Un jour, alors que c’était au tour de Marie de nourrir les chats, elle a ouvert une nouvelle boîte de nourriture afin de leur faire plaisir, et elle est sortie pour la verser dans leurs gamelles. Mais le couvercle tranchant de la boîte est tombé par terre, s’est coincé entre ses pieds nus, et lui a entaillé les deux talons. Les coupures lui faisaient mal et commençaient à saigner abondamment.
Elle a appelé son papa qui venait juste de rentrer du travail. Lorsque les choses se passent mal, Marie appelle souvent son papa pour qu’il lui parle de la Vérité. La famille de Marie fréquente l’église de la Science Chrétienne, et en Science Chrétienne, Vérité est un autre nom pour Dieu. Ce mot s’écrit avec un V majuscule pour montrer qu’il signifie Dieu, qui est le seul pouvoir. Dieu est éternel, et donc la Vérité divine est bien plus qu’une simple idée que nous estimons être juste, ou un fait que nous avons lu dans un livre. La Vérité, avec un V majuscule, était la façon préférée qu’avait Marie de penser à Dieu. La Vérité réelle ne peut pas être changée ni contestée. Et Christ Jésus, à travers toutes les guérisons qu’il a accomplies, nous a montré que nous pouvions être totalement certains de la Vérité.
Papa est venu vers Marie, et alors qu’il commençait à nettoyer ses pieds, il a remarqué qu’elle était plus effrayée encore. Il lui a dit qu’il faudrait qu’elle cesse de regarder ses talons. Ce n’était pas simplement pour qu’elle oublie qu’elle s’était coupée, mais pour qu’elle puisse penser plus clairement à ce qui est vrai à son sujet en tant qu’enfant de Dieu.
Marie savait que nos yeux ne peuvent pas voir la Vérité – nous ne pouvons pas voir Dieu avec nos yeux matériels – parce que Dieu est Esprit. Et, puisque nous sommes créés par Dieu pour être comme Lui, nous devons être spirituels. Donc nos yeux ne peuvent pas voir l’homme véritable non plus. Marie savait que pour voir l’homme véritable, elle avait besoin d’écouter Dieu parler à ses pensées, et pas d’inspecter ses talons.
Son papa savait, lui aussi, que les lois de la Vérité sont impossibles à enfreindre, et que cela ne souffre aucune exception. Parce que la Vérité est bonne et n’est pas quelque chose d’accidentel, il n’y a aucun pouvoir capable de renverser le bien. Papa a soigneusement mis des pansements sur les talons de Marie, tout en remarquant qu’ils ne saignaient plus.
Le lendemain, Marie a porté des sandales qui ne frottaient pas ses talons pour aller à l’école, et elle ne pensait plus beaucoup aux coupures jusqu’à ce que l’une d’elles ne recommence à saigner alors qu’elle courait pendant la récréation. Cette fois, elle n’a pas eu peur. Elle est allée au bord de l’aire de jeu, et elle s’est rappelé les idées qu’elle avait échangées avec son papa la veille au soir. Et cette fois, elle s’est vraiment sentie tranquille et en sécurité dans la Vérité.
Ressentir la présence de Dieu dans une situation comme celle-ci, c’est comme être debout sur un gros rocher. David, qui a écrit de nombreux psaumes dans la Bible, a dit au sujet de Dieu : « C’est lui qui est mon rocher et mon salut ; ma haute retraite : je ne chancellerai guère ».
Mary Baker Eddy, qui a découvert la Science Chrétienne, a vécu à une époque de sa vie près de la côte, dans le Nord-Est des Etats-Unis. Le rivage y est rocailleux et accidenté à de nombreux endroits. Et les tempêtes hivernales sont rudes. Les vagues de l’océan se brisent souvent contre les rochers, et les tempêtes propulsent les vagues très haut dans les airs, bien au-dessus de nos têtes, avant qu’elles ne retombent et se brisent. Mais les rochers ne bougent pas. Mary Baker Eddy pensait peut-être à ces rochers lorsqu’elle a écrit ces mots, dans l’un des cantiques de l’Hymnaire de la Science Chrétienne :
La Vérité m’attache au roc :
Ni mer ni vent
Ne peut m’ébranler par ses chocs
Dorénavant.
Aussi effrayant que quelque chose paraisse, nous ne chancellerons pas si nous sommes fermement attachés à la Vérité – et nous ne craindrons pas ce qui prétend que nous pourrions être blessés. Nous savons que nous sommes en sécurité en Dieu, qui prend soin de nous.
Marie n’a pas réfléchi à tout cela dans la cour de récréation. Mais elle s’est sentie en sécurité avec Dieu, la Vérité. Elle a dit à ses amis qu’elle allait bien, et elle a nettoyé son pied toute seule.
Ensuite, elle n’a plus beaucoup songé aux blessures. Elle n’a plus porté de bandages, et il n’y a pas eu de cicatrice. Mais son père et elle ont à nouveau parlé de la Vérité de nombreuses fois, parce que la Vérité devenait de plus en plus importante à leurs yeux.
