Un ami m’a demandé en plaisantant gentiment si, après avoir lu la Bible toute ma vie, il existait encore des choses que je ne connaissais pas dans ce livre. Comment pouvais-je en tirer quelque chose de neuf ? Ses questions étaient sincères.
Une réponse aux questions de mon ami réside dans le caractère inépuisable des idées spirituelles véhiculées par les paroles de l’Ecriture. Ces paroles sont lues attentivement et quotidiennement par des millions de chercheurs de la vérité. Ce sont des paroles puissantes, réconfortantes, merveilleuses qui, lorsqu’elles sont comprises, guérissent.
On peut trouver une autre réponse dans une parabole de Christ Jésus qui parle d’un semeur. La graine, explique Jésus, symbolise la Parole de Dieu. C’est donc une bonne graine. Le point clé concerne la qualité du sol dans lequel elle tombe. Certaines graines tombent au bord du chemin et sont mangées par les oiseaux – dérobées dans le cœur des gens. Certaines tombent sur un sol pierreux, où elles ne parviennent pas à s’enraciner et à survivre aux difficultés. Certaines tombent parmi les épines – elles sont étouffées par le matérialisme. Mais certaines tombent dans une bonne terre et portent du fruit (voir Marc 4:1-20).
Peu de temps après avoir raconté cette histoire, Jésus dit : « Prenez garde à ce que vous entendez. On vous mesurera avec la mesure dont vous vous serez servis, et on y ajoutera pour vous. Car on donnera à celui qui a ; mais à celui qui n’a pas on ôtera même ce qu’il a. » (Marc 4:24, 25)
Si nous aspirons à mieux comprendre la Bible, nous pouvons nous interroger ainsi : « Qu’ai-je entendu (en pensée) lorsque je l’ai lue ? » Lorsque nous percevons le sens spirituel des mots, nous acquérons la compréhension qui guérit. Mais si nous ne prenons que la mesure matérielle des mots, leur véritable sens et leur pouvoir de guérison feront défaut.
Le message essentiel de la Bible est spirituel. Pourtant, lorsque je l’ai lue, j’ai bien trop souvent interprété les mots de manière étroite dans l’espoir de résoudre un problème. Le véritable besoin est de permettre à la Parole d’éloigner la pensée du moi, jusqu’à ce que la conscience humaine – l’endroit où l’on rencontre le problème – cède à la paix céleste de la présence de Dieu. Alors, nous faisons l’expérience de la guérison.
Il y a quelques années, j’ai vécu une étape majeure dans mes progrès, qui a conduit à des guérisons plus systématiques. J’ai compris le sens divin de ces paroles bien connues de Jésus : « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » (Jean 8:32)
J’avais toujours pensé à ces mots uniquement en termes de guérison ou de libération d’un problème, et j’étais tellement concentrée sur « l’amélioration de la matière » que je ne voyais pas la véritable promesse contenue dans ces mots. Mais cette approche n’est pas la guérison par la Science Chrétienne, ai-je alors compris. Elle ne s’élève pas au-dessus d’une confiance incertaine en Dieu (alors qu’elle devrait atteindre à une compréhension de Dieu), car elle ne s’écarte pas de la croyance à la vie dans la matière. Et donc, l’assurance de la réalité spirituelle présente n’est pas atteinte.
Alors que le travail de guérison du Maître apparaissait aux sens matériels comme une restauration de la santé physique, sa mission n’était pas de restaurer la matière, mais de surmonter la tromperie de la croyance en sa réalité – et ainsi d’apporter la guérison. Les œuvres de guérison de Jésus ont prouvé qu’il existe une seule réalité : Dieu et Sa manifestation infinie. Ses œuvres ont révélé la réalité spirituelle de la même façon que la lumière dissipe un épais brouillard et révèle ce qui a toujours été présent bien qu’on ne l’ait pas vu.
Je vois maintenant que si les paroles du Maître ne sont pas menées jusqu’à leur pleine conclusion spirituelle, il en résulte une mauvaise compréhension de sa sainte mission. Il dit : « Je suis venu afin que les brebis aient la vie [en Dieu], et qu’elles l’aient même avec abondance. » (Jean 10:10)
Comprendre le sens donné par Dieu à la Parole a changé ce que je ressentais en lisant la Bible. J’ai ressenti une nouvelle proximité avec Dieu. J’ai compris comme jamais auparavant que la Bible n’est pas un livre sur Dieu, mais qu’elle est Dieu se révélant Lui-même à travers Sa Parole. Le pouvoir de guérison de la Parole de Dieu ne relève pas du hasard. La Parole est la présence même de Dieu qui nous parle et répond à nos besoins spécifiques. J’ai entrevu ce qui devait être la conviction de Mary Baker Eddy lorsqu’elle encourageait à étudier quotidiennement la Bible et Science et Santé : que Dieu parlerait à chacun de nous de manière spécifique et claire, tout comme la Parole lui avait parlé et lui avait donné la révélation de la Science Chrétienne.
En fondant son Eglise, Mary Baker Eddy a établi son premier article de foi : « En tant qu’adhérents de la Vérité, nous prenons la Parole inspirée de la Bible comme notre guide suffisant pour atteindre à la Vie éternelle. » (Science et Santé, p. 497) Elle explique clairement tout au long de ses écrits que seul le sens spirituel de la Parole guérit. Il révèle la Science de la Bible, dans laquelle la vie est confiée aux soins de Dieu.
Après sa résurrection, Jésus n’a pas été reconnu par deux de ses disciples, jusqu’à ce que leur compréhension des Ecritures soit restaurée. Les deux disciples connaissaient clairement les Ecritures, mais le doute, le découragement, le chagrin et la peur les avaient aveuglés, jusqu’à ce que le sens inspiré remplisse à nouveau leur cœur.
Seul le sens spirituel de la Parole guérit.
Il est bon de se rappeler que le Christ éternel, « la vraie idée énonçant le bien, le message divin de Dieu aux hommes, parlant à la conscience humaine » (Science et Santé, p. 332), est ici aujourd’hui pour nous ouvrir les Ecritures, et nous assurer de ce qui est vrai. Nous ne pouvons pas être privés de compréhension spirituelle – et la Parole ne peut pas devenir moins compréhensible avec le temps – parce que le Christ est « le même hier, et aujourd’hui, et éternellement » (Hébreux 13:8).
Mary Baker Eddy explique : « Les vents du temps balaient les siècles, mais ils ne peuvent jamais faire tomber [les] paroles [de Jésus] dans l’oubli. Elles vivent encore, et demain elles se feront entendre avec plus de force qu’aujourd’hui. » (Ecrits divers 1883-1896, p. 99)
C’est ce qu’illustre l’expérience vécue par un de mes amis. Il a été en grande partie élevé par sa grand-mère. Même s’il était interdit à l’époque, dans leur pays, d’aller à l’église ou d’enseigner la Bible aux enfants, sa grand-mère était profondément croyante. Quand il était jeune, elle lisait la Bible à voix haute pendant qu’il jouait près d’elle. Elle ne la lui lisait pas (et n’enfreignait donc pas la loi) ; elle s’asseyait simplement et la lisait de la même manière qu’on pourrait chanter doucement pour soi alors que quelqu’un d’autre est dans la pièce. Chaque jour, lorsqu’il partait à l’école, elle lui disait les mêmes trois mots : « Dieu est Amour. »
Une fois adulte, il ne croyait pas en Dieu. Pourtant, il ne pouvait pas oublier ces trois mots ni ce qu’il ressentait en les entendant. Un jour, ces mots lui sont venus à l’esprit de manière inattendue, et soudain il a été certain de l’existence de Dieu. Il était impossible, dit-il, de croire le contraire. Le plus mémorable dans ce qu’il m’a dit était la joie pure et la conviction qui traversaient sa voix. En bref, une vie faite d’enseignements qui y étaient opposés n’a pas pu empêcher la Parole de révéler l’amour de Dieu.
Nous pouvons être sûrs que la Parole et sa puissance ne failliront jamais, car « Dieu seul peut interpréter Dieu et Son plan est juste et saint. » (William Cowper, Hymnaire de la Science Chrétienne, no 399, adapt. et trad. © CSBD)
