Face à une activité exigeante que l’on a choisie, l’effort à fournir ne semble pas forcément insurmontable. Par exemple, il y a peu, alors que je remontais à ski la pente d’une montagne enneigée, je me suis rendu compte à quel point cette montée me semblait interminable. A chaque virage, c’était une nouvelle pente raide à affronter. Et pourtant, cette ascension difficile n’était rien moins qu’agréable car c’était une belle journée, j’étais en bonne compagnie et la forêt apportait la quiétude.
Il est difficile de soutenir sans cesse un tel effort face à une tâche ou à une activité peu passionnante, ou pour un projet que nous craignons de ne pas pouvoir mener à bien.
Alors que la guerre dans l’est de l’Europe s’éternise, et que des conflits et une instabilité générale se propagent ailleurs, prier pour la fin harmonieuse des hostilités exige la même persévérance dans l’effort. Les conflits incessants, dans notre vie ou dans le monde, nous invitent à prier sans relâche ; en effet, il ne s’agit pas de prier quelques fois seulement et puis, si nous ne voyons aucun changement, de reprendre le cours normal de notre vie en oubliant de nous préoccuper des besoins plus importants du monde. Cette prière qui enseigne : « Si l’on me hait, rends mon amour plus grand » (Mary Baker Eddy, Ecrits Divers 1883–1896, p. 389), permet de croître en grâce et d’acquérir une conception nouvelle, plus large de Dieu, ainsi que de nos semblables et de nous-mêmes en tant qu’enfants de Dieu, sous la protection et le gouvernement constants de la Vérité et de l’Amour divins.
Un exemple tiré du livre des Actes des apôtres, dans la Bible, nous apprend à affronter sans relâche le mal. Lorsque le roi Hérode emprisonna Pierre dans le but d’intimider les individus qui suivaient Jésus, les premiers chrétiens « ne cess[aient] d’adresser pour lui des prières à Dieu » (12:5). Ces prières pleines de courage et non de désespoir, de fermeté et de fidélité à la Vérité divine, libérèrent Pierre. Selon le récit, un ange visita Pierre en prison et les chaînes qui le liaient tombèrent.
La prière qui s’adresse à Dieu pour faire face à l’injustice, ou à toute action qui bafoue les droits de l’homme, dénonce avec véhémence les prétentions du mal qui se présente sous la forme d’un obstacle, d’un conflit ou d’un préjudice, en quelque lieu que ce soit. Lorsque nous prenons position en faveur de la Science du christianisme, du fait spirituel que Dieu, le bien, est Tout, nous sommes capables d’affronter le spectre de la bigoterie et des préjugés, en renonçant à « l’agression, à l’oppression et à l’orgueil du pouvoir » (Mary Baker Eddy, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 451). Lorsque ces tendances destructrices apparaissent dans notre propre pensée, nous devons les traiter spécifiquement, comme l’enseigne la Science Chrétienne, en comprenant qu’elles ne proviennent pas de Dieu et ne sont pas soutenues par Lui. La pensée est le véritable champ de bataille où nous combattons chaque jour la présence apparente du mal.
Paul, disciple de Jésus, enseigna : « Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses, car c’est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus Christ. » (I Thessaloniciens 5:17, 18) Prier sans cesse reflète le commandement de Jésus d’aimer Dieu et son prochain comme soi-même. C’est ainsi que nous affrontons les problèmes qui perdurent, dans le monde ou dans notre quotidien, avec la conviction inébranlable du pouvoir qu’a l’Amour, Dieu, de répondre à tous les besoins humains et de révéler une vérité fondamentale : notre nature est divine maintenant même. Durant toute sa vie le maître Chrétien ne cessa de prier. Il affirmait sa conviction que Dieu l’entendait toujours.
Le livre d’étude de la Science Chrétienne déclare : « … l’abnégation de soi, la sincérité, le christianisme et la persistance remportent le prix, comme il en est habituellement dans tous les domaines de la vie. » (Science et Santé, p. 462) Pour souligner l’importance que Mary Baker Eddy attachait à la persévérance, une de ses élèves a raconté que celle-ci avait demandé un jour à une autre de ses élèves « ce qu’elle ferait si elle traitait un cas qui ne cédait toujours pas. Celle-ci répondit : “J’examinerais ma propre pensée.” Mary Baker Eddy lui demanda à nouveau ce qu’elle ferait si le cas ne cédait toujours pas. L’élève répondit qu’elle manierait le magnétisme animal. Mary Baker Eddy lui posa, une fois encore, la même question, et l’élève répondit : “Je pense que j’abandonnerais.” “C’est justement, dit Mary Baker Eddy, ce que vous ne devriez pas faire.” » (Nous avons connu Mary Baker Eddy, édition augmentée, tome I, p. 246)
Nous tourner vers Dieu nous rend capables d’accepter le bien, de nous engager à prier sans relâche et d’attendre sans faillir la paix et la guérison. Dieu ne fait pas de plans, ne compte pas les jours qui passent, et ne Se laisse pas envahir par le découragement ou la lassitude. Grâce au Christ, l’influence divine dans la conscience humaine, nous sommes en mesure de maintenir un effort constant pour aborder les sujets du moment sans abandonner ni céder à l’apathie ou au découragement.
Les efforts inlassables sont récompensés par les progrès et la guérison. Mais prier sans cesse n’est pas s’attendre à ce que Dieu résolve nos problèmes. Il s’agit plutôt d’apprendre à aimer davantage face à la haine, en éliminant de notre conscience tout obstacle à la croissance spirituelle. Même si les progrès semblent s’interrompre, le fait spirituel demeure : « Le Seigneur notre Dieu tout-puissant est entré dans son règne. » (Apocalypse 19:6) Etre convaincu de cette vérité et vivre à chaque instant dans la joie qui l’accompagne, c’est là une prière incessante qui reflète la loi divine du progrès, et triomphe de tout ce qui n’est pas Dieu, le bien.
Larissa Snorek
Rédactrice adjointe
