Les traumatismes peuvent être dévastateurs. Outre les horreurs qui accompagnent l’incident lui-même, les effets peuvent se répercuter pendant des décennies. En fait, il est largement admis que les traumatismes ne disparaissent jamais vraiment. Les chercheurs disent que l’expérience est destinée à « vivre à l’intérieur de nous », dictant nos réactions face à d’autres expériences, et peut-être même altérant de façon permanente la lentille à travers laquelle nous percevons le monde – le mieux que nous puissions faire étant de gérer les traumatismes.
Je sais à quoi peut ressembler cette bataille quotidienne. J’ai ressenti les effets d’un traumatisme à la suite d’incidents survenus au cours de ma petite enfance. Si je me souvenais de certains d’entre eux, il y avait aussi beaucoup d’indices permettant de penser que quelque chose de grave s’était produit dont je n’avais aucun souvenir. Pendant des années, j’avais eu des réactions émotionnelles exagérées à des choses auxquelles la plupart des gens n’auraient même pas prêté attention. Lorsque j’étais adolescente, puis étudiante, je me débrouillais du mieux que je le pouvais, bien que me sentant dominée par ce problème. Mais après qu’une personne m’a présenté la Science Chrétienne alors que j’avais une vingtaine d’années, j’ai tout à coup repris espoir. J’ai appris que je n’avais pas à souffrir des effets d’un traumatisme, mais que je pouvais me libérer de ces effets grâce à la prière.
Un des points de blocage produits par ce type de souffrance est lié au caractère prétendument indélébile de notre passé. Ce qui est arrivé est arrivé ; cela ne peut pas être modifié. Mais, alors que je commençais à prier à propos de mon passé, j’ai trouvé un énoncé de Mary Baker Eddy, la découvreuse de la Science Chrétienne, qui a fissuré ma perception de la prétendue solidité du passé. Elle écrit : « L’histoire humaine a besoin d’être révisée, et le souvenir matériel effacé. » (Rétrospection et Introspection, p. 22)
C’était une idée révolutionnaire, et quand je l’ai lue pour la première fois, j’ai pensé : « Waouh ! C’est ma porte de sortie. »
Les guérisons de Jésus ont constamment renversé ce qui semblait être les souvenirs permanents des gens.
Bien qu’au début cela puisse sembler difficile, la déclaration de Mary Baker Eddy prend tout son sens dans le contexte de ce que Christ Jésus a démontré il y a des siècles. Ses guérisons ont constamment renversé ce qui semblait être les souvenirs permanents des gens. Par exemple, Jésus a rencontré une femme qui avait été courbée, incapable de se redresser pendant 18 ans. Sans se laisser décourager par l’historique très long du problème, Jésus l’a appelée et lui a dit : « Femme, tu es délivrée de ton infirmité. » (Luc 13:12) Elle a été guérie, s’est redressée immédiatement et a loué Dieu.
Cela nous donne un aperçu du « Comment faire ? » au sujet de l’énoncé de Mary Baker Eddy. Comment l’histoire humaine peut-elle être révisée et le souvenir matériel effacé ? En les regardant d’un point de vue spirituel. En d’autres termes : Dieu était là, alors comment Dieu voyait-Il la situation ? Voici ce qui m’est arrivé quand j’ai posé cette question.
Après des années passées à prier au sujet d’un traumatisme important que j’avais vécu durant l’enfance, années durant lesquelles j’avais ressenti une diminution progressive des effets de cet incident, j’ai entendu un membre de la famille parler d’une partie de mon histoire dont je ne me souvenais pas du tout : quand j’avais cinq ans, ma mère a essayé de me tuer.
Bien que cette information ait été choquante, c’est vraiment ce qui m’a galvanisée pour obtenir une guérison complète – je savais que cet incident avait été la barrière qui devait être supprimée pour que je retrouve une liberté totale.
Un jour, alors que je priais, j’ai eu ma réponse. J’ai eu ce qui semblait être une vision d’un moment de mon enfance. J’avais cinq ans, je criais dans la baignoire, ma mère menaçait ma vie. Mais, au fur et à mesure que la vision s’est poursuivie, la scène a été réécrite, comme si Dieu me montrait ce qui s’était réellement passé. Au cœur de ce moment traumatisant, une présence tangible m’a sortie de l’eau, m’a bercée dans une serviette douce et m’a éloignée du danger.
Au cœur de ce moment traumatisant, une présence tangible m’a sortie de l’eau, m’a bercée dans une serviette douce et m’a éloignée du danger.
Il était clair pour moi que cette présence était l’Amour divin, Dieu. Ce n’était pas une personne ; la meilleure façon de le décrire est celle d’un amour chaleureux et attentionné. Et j’ai ressenti la vérité de cette « réécriture » si clairement que le traumatisme qui avait influencé ma vie pendant des décennies a été effacé. Cela a été un moment de guérison totale. Il est difficile de décrire le profond sentiment de liberté et de sollicitude émanant de notre Père-Mère Dieu aimant que j’ai ressenti dans ce moment de prière.
Qu’est-ce qui a permis que cela se produise ?
Tout d’abord, j’aspirais de tout mon cœur à me libérer des effets de cet horrible événement de l’enfance. Mary Baker Eddy parle du désir comme d’une prière, et de ce désir comme d’une condition préalable à la guérison. La prière du désir et de la confiance en Dieu basée sur ce désir nous conduit à être réceptifs, afin que nous puissions voir quelle est la réalité spirituelle de toute situation. Cette compréhension spirituelle de Dieu et de Sa création, acquise au cours d’années d’étude et de pratique de la Science Chrétienne, m’a donné les bases pour expérimenter réellement cette réalité.
La Science Chrétienne fournit une explication de l’univers spirituel, où nous vivons tous véritablement, ainsi que des lois qui régissent cet univers. Elle nous montre la réalité, dans laquelle la bonté de Dieu s’étend à travers tout l’espace et le temps. Lorsque cela est compris, il devient clair que tout ce qui est différent de cette bonté doit être irréel, et donc impuissant. Nous n’ignorons pas le mal qui peut sembler réel ou l’épreuve qui peut sembler très grave, mais nous voyons qu’ils sont guéris lorsque nous acquérons une perception correcte de la réalité.
Par exemple, pendant des siècles, les gens ont cru que la terre était plate et ils ont agi en conséquence. Lorsqu’il a finalement été prouvé que la terre est ronde, qu’est devenu le concept de planéité qui avait été si universellement accepté ? La fausse perception a simplement été remplacée par la vérité, et les actions des gens ont changé en fonction de cette nouvelle vision.
Pour moi, le changement de perspective a eu un effet similaire. Alors qu’auparavant ma vie semblait être affectée par les actions meurtrières de ma mère, la perception plus vraie que Dieu avait tendrement pris soin de moi à chaque instant, qu’Il m’avait maternée, a remplacé la fausse vision, et les effets ont disparu. J’ai pu pardonner à ma mère. J’étais libre.
Les possibilités de guérison d’un traumatisme selon cette approche, basée sur le Christ, sont énormes. Les fardeaux imposés aux victimes de la criminalité, de la guerre, de la pauvreté ou de toute autre situation défavorable peuvent en fait être supprimés à mesure que nous acquérons individuellement et collectivement une compréhension plus profonde de la réalité spirituelle – la réalité et la vérité que Jésus connaissait et qu’il a si pleinement prouvées.
Le récit de l’Ancien Testament où trois hommes ont survécu après avoir été jetés dans une fournaise ardente (voir Daniel 3) nous donne un autre exemple de la façon dont la guérison d’un traumatisme peut se produire. Au dire de tous, ils auraient dû être brûlés vifs. Mais, pendant que ces hommes étaient dans la fournaise, une quatrième figure est apparue avec eux, qui a été perçue comme « le Fils de Dieu » – et les trois hommes en sont sortis absolument intacts. Cette quatrième personne pourrait-elle représenter la puissance protectrice omniprésente de Dieu, une puissance qui a surmonté même les circonstances les plus extrêmes ? Ces hommes ont été à ce point intouchés par ce qu’ils avaient traversé que la Bible dit que même l’odeur persistante de la fumée ne les avait pas atteints. Ils n’avaient pas gardé le moindre vestige d’une expérience traumatisante.
Indépendamment des circonstances tragiques que chacun d’entre nous a pu endurer, la perspective spirituelle de la réalité acquise grâce à la prière est une promesse d’espoir et de guérison pour tous. Nous pouvons aller au-delà de la simple tentative de gérer les effets d’événements passés douloureux, car la prière nous aide à passer d’une croyance à la souffrance à la conscience de la réalité de l’Amour. Cela nous conduit inévitablement de la victimisation vers le triomphe. Quelle promesse de liberté pour tous !
