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« Papa, je te pardonne, et je t’aime »

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de juin 2023

Paru d'abord sur notre site le 3 novembre 2022


Mon père et moi avons toujours eu une relation aimante. Nous étions généralement du même avis sur tout, alors, quand on m’a diagnostiqué une maladie en phase terminale, j’ai pensé qu’il me soutiendrait. Cependant, cela n’a pas été le cas.

J’étais fatiguée et effrayée. Comme les fêtes de Pâques arrivaient la semaine suivante, j’ai contacté les membres de ma famille pour leur dire que je voulais organiser les festivités, notamment une chasse aux œufs et un brunch. Tous les membres de la famille ont répondu qu’ils seraient présents, sauf mon père. Tout ce que j’ai reçu de sa part, c’est une carte qui disait : « Je ne participerai pas au brunch de Pâques cette année. » C’était signé « Papa ». Il ne m’a donné aucune explication, même s’il savait que je traversais une période difficile. J’étais blessée et déroutée. Je ne savais pas ce que j’avais fait de mal. Je pensais que si nous nous parlions, nous pourrions trouver une solution au problème, quel qu’il soit.

Mes efforts pour lui parler après les fêtes de Pâques ont été vains. J’étais une mère et une épouse occupées et j’avais besoin de temps pour étudier et prier. J’attendais du soutien et de l’aide de la part de mon père, mais il m’a ignorée, tout comme il a ignoré mes appels à l’aide. Je ne savais pas alors que cela durerait six ans.

J’en ai été blessée, mais je savais au fond de mon cœur que lui en vouloir n’était pas la solution. Je savais instinctivement que la colère et le ressentiment ne m’aideraient pas à guérir. Après une grande lutte mentale, j’ai vu que j’avais le choix : continuer à me sentir blessée, ou aimer et pardonner radicalement à mon père. J’ai choisi cette dernière option, et je suis reconnaissante de l’avoir fait. 

Après avoir choisi d’aimer mon père, ma santé s’est améliorée et j’ai commencé à retrouver de l’énergie. J’appelais mon père plusieurs fois par semaine pour partager mes progrès, mais mes appels tombaient toujours sur la messagerie, même après que ma santé a été complètement rétablie quelques mois plus tard (voir « Le rôle de la gratitude dans la guérison d’un cancer », Héraut, mai 2014).

Au bout d’un an, je ne l’appelais que lorsque les enfants et moi passions près de chez lui en voiture, et je disais des choses comme : « Salut, papa. Nous nous arrêtons, les enfants et moi, pour dîner dans un restaurant près de chez toi. Nous serions ravis que tu te joignes à nous. Les enfants aimeraient aussi te voir. Je t’aime papa. Il n’y a rien dont nous ne puissions discuter. » Mais il n’a jamais décroché le téléphone. 

Même si je l’avais vu traiter ma mère de cette façon avant leur divorce, je n’aurais jamais pensé que je subirais le même traitement. Pendant cette période, je me suis appuyée sur les paroles et les œuvres de Jésus pour guider mes prières. Sur la croix, alors qu’il priait son divin Père, il Lui demanda au sujet de ses ennemis : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu’ils font » (Luc 23:34).

Lorsque je me suis sentie découragée et profondément offensée, j’ai prié pour comprendre ma vraie valeur aux yeux de Dieu, notre Père divin. Lorsque j’ai été tentée de m’énerver à cause de la douleur, je me suis laissée réconforter par Dieu, l’Amour divin. De plus en plus, je réalisais que je n’avais rien fait de mal et que je devais continuer de me rapprocher de Dieu.

Le psaume 23 a été ma lumière dans les heures les plus sombres, quand je me sentais incomprise et mal aimée. J’ai particulièrement apprécié l’interprétation qu’en donne Mary Baker Eddy, et qui illustre que l’Amour divin est notre Berger et notre guide : 

[L’amour divin] est mon berger : je ne manquerai de rien.

[L’amour] me fait reposer dans de verts pâturages, [l’amour] me dirige près des eaux paisibles.

[L’amour] restaure mon âme [sens spirituel], [l’amour] me conduit dans les sentiers de la justice, à cause de son nom.

Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car [l’amour] est avec moi : la houlette [de l’amour] et le bâton de [l’amour] me rassurent.

[L’amour] dresse devant moi une table, en face de mes adversaires ; [l’amour] oint d’huile ma tête, et ma coupe déborde.

Oui, le bonheur et la grâce m’accompagneront tous les jours de ma vie, et j’habiterai dans la maison [la conscience] de [l’amour] pour toujours.

(Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 578)

Six ans plus tard, le téléphone a sonné. C’était mon père. Il m’a dit : « Salut, chérie. Je prends l’avion pour me rendre dans votre ville. Pourquoi ne viendrais-tu pas me rendre visite ? » Ma mâchoire en est tombée, et je me suis entendue dire : « Bien sûr, papa, je viens. » Quand je suis arrivée, nous nous sommes étreints comme si le temps ne s’était pas écoulé, et bien que nous n’ayons pas parlé longtemps et que nous n’ayons échangé que quelques banalités, j’ai continué de prier, lui pardonnant et aimant l’homme véritable créé par Dieu.

Mon père a rappelé deux semaines plus tard et m’a demandé si nous pouvions nous retrouver dans un café du coin. Alors que je conduisais pour m’y rendre, j’ai prié pour savoir comment je devais réagir. Je savais que je devais dire quelque chose et pas seulement discuter de rien, alors, après que nous nous sommes embrassés et assis, j’ai expliqué avec amour à quel point il m’avait manqué et ce que je ressentais de ne pas avoir eu de ses nouvelles pendant si longtemps. Il n’a pas répondu. Au lieu de cela, il a détourné les yeux et a changé de sujet, sans reconnaître qu’il y avait eu entre nous un silence prolongé.

C’est là que j’ai réalisé qu’il importait peu que mon père me comprenne ou non. Je n’avais pas à expliquer ce que j’avais enduré pendant qu’il ne me parlait plus. J’avais développé la relation qui me lie à Dieu, mon véritable Père ; Dieu me connaissait, Il m’avait réconfortée et accompagnée toutes les années où mon père n’était pas là. Cette compréhension m’a permis de changer de sujet et de continuer à bavarder avec mon père.

Je ressentais « la divine énergie de l’Esprit, qui [m’amène] au renouvellement de la vie et ne reconnaît aucune puissance mortelle ou matérielle capable de détruire. » (Science et Santé, p. 249). Je savais que Dieu nettoyait en moi toutes les blessures et les rancunes. Il me nettoyait et me purifiait « avec des flots d’Amour » (ibid., p. 201). Je me sentais portée par l’Amour divin et je savais que la douleur et le ressentiment – qui avaient autrefois été écrasants – m’avaient quittée. Le pardon et la compassion du Christ les avaient remplacés.

Quand mon père m’a accompagnée jusqu’à ma voiture après le petit déjeuner, j’étais tellement remplie de compassion que je l’ai regardé dans les yeux et j’ai dit : « Papa, je te pardonne, et je t’aime. » Il est tombé dans mes bras et a pleuré de façon incontrôlable. Il m’a tenu fermement pendant un long moment. Je pouvais le garder dans mes bras aussi longtemps qu’il en avait besoin, parce que j’avais progressé et que j’avais été guérie : j’avais appris à aimer les autres même s’ils ne m’aimaient pas. J’avais appris à pardonner même si les autres étaient impitoyables. Mieux encore, j’avais appris que l’amour de mon père pouvait être fluctuant, mais mon Père, Dieu, qui est mon vrai Parent, m’aimera toujours inconditionnellement.

Depuis ce jour dans le parking jusqu’au jour où mon père est décédé, il m’a appelé tous les jours pour me dire qu’il m’aimait et qu’il était fier de moi. Notre amour était fort parce qu’il était enraciné dans l’Amour divin. J’ai ressenti la vérité des paroles de Dieu contenues dans le livre de Joël : « Je vous remplacerai les années qu’ont dévorées la sauterelle. » (2:25) Dieu avait restauré les années perdues entre mon père et moi. Dieu m’a donné la force de persévérer quand je souffrais le plus. L’amour désintéressé et le pardon sincère ont effacé non seulement la douleur psychologique, mais aussi la maladie physique. La vallée avait été sombre, mais l’Amour divin éclairait mon chemin. Je serai à jamais reconnaissante pour la croissance spirituelle que j’ai acquise grâce à cette expérience. La grâce de Dieu et Son amour infini pour tous Ses enfants constituent pour moi une éternelle leçon d’humilité.

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