J’étais sur le point de déménager et de commencer mon premier vrai travail après l’université. Cette étape était l’accomplissement d’un rêve, et j’avais vraiment hâte d’y être. Pourtant, j’avais le cœur lourd en faisant mes bagages.
Ma maman et moi venions d’avoir une autre dispute amère, la dernière en date après plusieurs années de relations difficiles. Ces désaccords commençaient généralement par une chose insignifiante, puis dégénéraient en critiques furieuses l’une envers l’autre. Et là, il semblait bien que j’allais quitter la maison en mauvais termes avec ma maman.
Ma foi croissante en Dieu était une pierre d’achoppement entre nous. Ma mère n’avait pas, dans son éducation, fréquenté d’église, et elle avait tendance à être sceptique vis-à-vis des religions. Donc, chaque fois que j’essayais de partager ne serait-ce qu’un peu de ce que j’apprenais en Science Chrétienne, elle le rejetait avec impatience. Cela me faisait mal de la voir rabaisser la chose qui était la plus importante pour moi.
Je désirais tant avoir une relation d’amour et de compréhension avec ma maman, et j’essayais ardemment de remplir ma part du contrat, mais cela semblait ne jamais être suffisant. Pleine d’angoisse, je me suis tournée vers Dieu pour obtenir de l’aide.
La pensée qui m’est venue ensuite était totalement inattendue : Tu ne peux pas obtenir de sang d’un navet. J’avais déjà entendu ce dicton auparavant, mais je n’avais jamais pensé à ce qu’il signifiait. A ce moment-là pourtant, j’ai réalisé que c’était une façon pour Dieu de me dire que je cherchais l’amour au mauvais endroit.
Il peut sembler que l’amour nous vienne des autres. Mais j’avais appris en Science Chrétienne que « Dieu est amour » (I Jean 4:8). Que Dieu, l’Amour divin, est la seule source réelle de l’amour. Dieu, qui est notre vrai Père et notre vraie Mère, déverse toujours un amour illimité sur chacun de nous, et rien ne peut s’opposer à ce que nous le recevions. Et, en tant qu’enfants de Dieu, nous reflétons le spectre complet des qualités de l’Amour, notamment la pureté, la tendresse, la grâce, le respect, l’altruisme, la gentillesse et l’affection.
Les relations bienveillantes avec les autres sont l’expression de l’Amour divin, mais n’en sont pas la source. Lorsque nous prenons les choses à l’envers, et que nous nous tournons vers des personnes pour obtenir l’amour que nous désirons, le résultat peut être assez frustrant, comme essayer d’obtenir du sang d’un navet.
Une fois que j’ai compris cela, j’ai cessé d’attendre de ma maman qu’elle réponde à un besoin que seul l’Amour infini pouvait combler. Confiante dans le fait que Dieu nous maternait toutes les deux, je ne me suis plus inquiétée de savoir si ma maman répondait à mes attentes, et moi aux siennes. Je savais que l’Amour répondrait aux attentes de chacune de nous.
J’ai continué de faire mes valises avec un cœur plus léger et, lorsque je suis partie quelques jours plus tard, ma maman et moi étions en meilleurs termes. Ce soulagement était le bienvenu, et j’étais reconnaissante. Mais ce n’était pas la fin de l’histoire. Ce qui s’est déroulé au cours des mois suivants a surpassé de loin tout ce que j’aurais pu imaginer.
Lorsque j’ai commencé mon nouveau travail, j’ai découvert que mon superviseur était une femme plus âgée que moi de quinze ans. Elle m’a prise sous son aile, et elle est devenue un mentor gentil et encourageant ainsi qu’une amie proche. Elle était une expression radieuse de l’amour maternel de Dieu, et elle m’a appris beaucoup de choses au sujet de l’humilité, de la générosité, et de l’attention à porter aux autres. Elle était divorcée et élevait seule deux enfants, ce qui m’a enseigné beaucoup de choses au sujet des défis que rencontre une mère célibataire. J’ai mieux compris le point de vue de ma maman, et j’ai éprouvé plus de compassion pour elle.
Dans le même temps, ma mère a noué une étroite amitié avec deux jeunes femmes de son bureau, dont l’une était une chrétienne consacrée. Ce qu’elle a appris sur leur vie lui a donné une perspective nouvelle sur les attentes et les défis des femmes de mon âge. Elle a même été intéressée par la façon dont sa jeune amie chrétienne priait au sujet des choses qui se passaient dans sa vie. Cela a ainsi permis à ma mère de mieux apprécier la valeur de la foi en Dieu. Son attitude envers le christianisme a commencé à s’adoucir.
Au cours des années suivantes, ma mère et moi nous sommes rapprochées. Avec plus de respect l’une pour l’autre, et moins de tendance à critiquer, nous communiquions plus souvent et nous exprimions l’une pour l’autre une affection sincère. N’essayant plus d’obtenir quelque chose de la relation, nous nous voyions régulièrement simplement pour profiter de la compagnie de l’autre. Finalement, nous sommes devenues les meilleures amies du monde, et j’ai finalement obtenu la relation d’amour et de soutien avec ma maman que j’avais tant espérée.
L’amour maternel de Dieu est vraiment là pour nous tous. Il peut s’exprimer sous la forme d’un ami attentionné, d’un enseignant ou d’un entraineur compréhensif, ou bien d’un membre d’église bienveillant. Mais, quel que soit notre besoin, nous pouvons savoir avec confiance que Dieu y pourvoira si nous commençons par chercher l’amour au bon endroit : en Dieu, notre vraie Mère.
