Dès l’enfance, j’avais appris à l’école du dimanche de la Science Chrétienne que je n’avais rien à craindre, nulle part, quel que soit le moment, car Dieu est toujours avec moi. Je pensais avoir bien assimilé cet enseignement, et de fait les problèmes de l’existence ne me faisaient pas peur.
Mais lorsque je me suis mise à examiner mes pensées plus en profondeur, j’ai découvert un bruyant cortège de « J’ai peur... », surtout par rapport à mes enfants, à mesure qu’ils grandissaient et devenaient plus indépendants. Par exemple : « J’ai peur qu’elle ne soit pas en sécurité. » « J’ai peur qu’il ne gagne pas bien sa vie en faisant ce métier. » « J’ai peur qu’elle ne trouve jamais un travail qui lui plaise. » Ou encore : « Si seulement il pouvait se stabiliser et aller jusqu’au bout de quelque chose ! », sous-entendu : « J’ai bien peur que cela lui soit impossible. »
Curieusement, il ne m’était pas venu à l’esprit que ces inquiétudes concernant l’avenir de mes enfants étaient de la crainte ; mais je me rendais compte à présent que c’était une forme de crainte très subtile, très pernicieuse. En fait, j’ai découvert une préoccupation sous-jacente plus profonde : lorsque je ne contrôlais pas personnellement une situation, je craignais que le mal puisse prendre le dessus.
J’avais l’habitude de prier tous les jours pour ressentir la présence de Dieu. A présent, je réalisais qu’il me fallait faire confiance à Dieu non seulement pour me protéger moi-même, mais également pour veiller sur ceux qui m’étaient chers, en reconnaissant qu’aucun de nous ne pourrait jamais être hors de Sa présence. J’avais toujours prié pour ma famille et moi-même, mais j’ai décidé de redoubler d’efforts et d’éliminer la peur, en ayant confiance dans le fait que Dieu, l’Amour divin, gouverne toute Sa création de façon parfaite et infaillible. Chaque fois que je me surprenais à m’inquiéter au sujet de la vie d’une personne, je m’arrêtais pour prier, lisant souvent des passages inspirants puisés dans la Bible et les écrits de Mary Baker Eddy.
Le psaume 56 m’a été d’une grande aide. Il nous donne la ferme assurance qu’il n’y a aucune raison d’avoir peur. Quand nous éprouvons de la crainte, le verset 4 nous incite à avoir une totale confiance en Dieu. En ayant cette confiance en Dieu, l’Esprit, nous comprenons que la chair (tout ce qui semble s’opposer à l’Esprit) n’a pas le pouvoir de nous faire du mal, car, comme il est dit dans le verset 5 : « Je ne craindrai pas ce que la chair peut me faire. » (d’après la version King James) Dans le verset 12, nous apprenons également à ne pas craindre ce que d’autres pourraient nous faire, car nous avons confiance en Dieu. Le verset 14 évoque une délivrance totale, car Dieu assure le salut complet de tous : « Tu as garanti mes pieds de la chute, afin que je marche devant Dieu, à la lumière des vivants. »
Chaque fois que je me surprenais à m’inquiéter au sujet de la vie d’une personne, je m’arrêtais pour prier.
J’ai également étudié des concepts comme le contrôle, l’empire, le gouvernement... dans les écrits de Mary Baker Eddy, et les belles idées que j’y ai trouvées ont renforcé ma confiance dans Dieu comme étant la seule cause, le seul pouvoir, le seul et unique Entendement. Par exemple : « L’évidence du pouvoir guérisseur et de l’empire absolu de l’Entendement divin est pour moi aussi certaine que l’évidence de ma propre existence. » (Science et Santé avec la Clef des Ecritures, p. 177) Ce passage m’a convaincue que Dieu était véritablement aux commandes. Comme je l’ai constaté, lorsque j’avais confiance en notre Père-Mère Dieu céleste et que je cessais de vouloir tout diriger, j’éprouvais le merveilleux sentiment de dominer la situation. En fait, je me suis rendu compte que si j’essayais de tout diriger par moi-même, je partais quasiment perdante dès le début !
Peu à peu, mes craintes « maternelles » ont été remplacées par un sens de l’amour de Dieu – le véritable amour maternel – et j’ai compris que je reflétais cet Amour. Comme il est dit dans un cantique :
J’ai Ton amour pour forteresse,
Il vainc les affres de la peur ;
...
En Toi, je n’ai pas de tristesse,
Ni crainte, ni pesant souci. »
(Hymnaire de la Science Chrétienne, Frances A. Fox, no 154, trad. ©CSBD)
Il y a bien des années, au cours d’un été, je suis allée chercher mon fils, alors adolescent, dans un camp de vacances à plusieurs heures de route, pour le ramener à la maison et le conduire, le lendemain, à un stage de tennis. Quand nous sommes arrivés chez nous, tout allait bien. Mais durant la nuit, il a eu de la fièvre et ne s’est pas senti bien. C’était le moment de mettre en pratique mon étude et mes prières au sujet de Dieu en tant que Père-Mère. En fait, je n’avais pas peur. J’ai prié pour comprendre comment aider mon garçon à dissiper ses craintes. Je lui ai dit que Dieu ne cessait jamais de l’aimer, et qu’Il était toujours avec lui. Je lui ai rappelé plusieurs circonstances dans lesquelles il avait senti la présence et le pouvoir de Dieu. Je suis restée près de lui pendant un moment. Bientôt je me suis rendu compte qu’il s’était endormi paisiblement, et que sa pâleur avait disparu. Le lendemain matin, il s’est réveillé frais et dispos, complètement rétabli et en forme pour la suite de ses aventures.
L’amour de Dieu environne et englobe tout, si bien qu’il n’y a réellement rien à craindre. J’apprends chaque jour à avoir davantage confiance en Dieu et à sentir la présence de l’Amour qui dissipe la crainte. Quand nous avons cette certitude, nous pouvons également la communiquer à tous ceux qui nous sont chers et à toute l’humanité. La lumière solaire de l’Amour divin atteint tous les recoins de notre conscience. Comme le déclare la Bible : « L’amour parfait bannit la crainte. » (I Jean 4:18)