La plupart d’entre nous vous diront qu’il leur est impossible de compter le nombre de fois où ils ont eu peur. Mais depuis le début de l’année dernière, pour beaucoup (certainement des millions de personnes dans de nombreux pays), ces peurs occasionnelles se sont transformées en une anxiété permanente. Si personne ne tient à avoir peur, il est communément admis que la peur fait inéluctablement partie de l’existence.
Franklin Roosevelt, qui fut président des Etats-Unis durant une grande partie de la Grande Dépression et presque tout le temps que dura la Seconde Guerre mondiale, gagna le cœur des Américains au plus fort de la Dépression quand il prononça la phrase devenue célèbre : « La seule chose que nous ayons à craindre, c’est la crainte elle-même. » Des centaines de siècles plus tôt, Christ Jésus fit beaucoup plus en montrant aux femmes et aux hommes qu’ils n’avaient pas à s’incliner devant la peur sous quelque forme et pour quelque raison que ce soit.
« Rassurez-vous… n’ayez pas peur ! », « Ne vous inquiétez pas… » (Marc 6:50, Matthieu 6:25), dit Jésus à ceux qui semblaient être en proie à la terreur – par exemple, un père dont le fils unique était au seuil de la mort, un homme paralysé depuis des années, ses propres disciples qui naviguaient dans une barque prise dans une violente tempête, ou un grand nombre de pauvres en situation de précarité alimentaire. Ces maladies et ces situations dramatiques furent totalement maîtrisées et firent place à la santé, à la paix, à la sécurité, aux ressources nécessaires. Notre Maître était-il juste doué pour calmer les gens, en leur faisant voir que la situation n’était pas vraiment aussi grave qu’ils le pensaient ? Ou bien quelque chose d’autre était-il à l’œuvre ?
Jésus déclara que c’était son Père, Dieu, qui agissait. « Mon Père agit jusqu’à présent ; moi aussi, j’agis. » (Jean 5:17) Il savait que les enfants de Dieu sont spirituels, bons et immortels de même que l’Amour parfait, Dieu, qui les a créés pour Le refléter (voir Genèse 1:26, 27).
Dans son livre d’étude fondamental consacré à Dieu et à la guérison spirituellement scientifique, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, Mary Baker Eddy écrit ceci : « Etant donné que Dieu est bon et qu’Il est la source de tout être, Il ne produit pas la difformité morale ou physique ; donc une telle difformité n’est pas réelle, mais elle est illusion, le mirage de l’erreur. La Science divine révèle ces grands faits. Sur leur base Jésus démontra la Vie, ne craignant jamais l’erreur et ne lui obéissant jamais sous quelque forme qu’elle se présentât. » (p. 243)
La lumière de la toute-puissance et de la toute présence de la Vie et de l’Amour infinis met en évidence le grand fait de l’irréalité du mal, d’où le néant de la peur elle-même, et donne une base chrétienne au cri de ralliement de Roosevelt, selon cette simple vérité que nous n’avons en réalité rien à craindre.
Nous avons, bien entendu, à faire face à des problèmes dans l’existence, dont certains semblent parfois même redoutables ; mais Jésus a promis que le Christ, la compréhension de Dieu qui éclaire et guérit, serait toujours auprès de chacun de ses disciples. « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix, dit-il... Que votre cœur ne se trouble point, et ne s’alarme point. » (Jean 14:27) Sachant que nous possédons en permanence la paix céleste en tant que reflets de Dieu, il nous est toujours possible de refuser à la peur d’entrer dans notre pensée, pour notre bien et celui de l’humanité, en reconnaissant en elle une erreur sans fondement, savoir la croyance erronée à l’absence de Dieu. Lorsque la crainte semble présente et parait exercer un pouvoir sur nous – peut-être à cause des pensées ou des actions d’autres personnes – nous pouvons nous tourner vers Dieu. Trouvant alors le foyer où réside notre cœur, nous voyons disparaître la détresse, chassée par l’Amour parfait qui occupait la place depuis le début. (voir I Jean 4:18)
Comme nous le constatons également, l’égocentrisme s’estompe, ainsi que les limites qui vont inévitablement de pair avec l’agitation, éclipsés par notre affection et notre amour désintéressés divinement naturels. Nous découvrons alors que ces qualités vécues non seulement atténuent les inquiétudes et les appréhensions des autres, mais nous apportent également un doux soulagement et une joie sans peur. Mary Baker Eddy explique dans une allocution publiée dans Ecrits divers 1883-1896 : « Nous n’avons rien à craindre lorsque l’Amour est au gouvernail de la pensée, mais nous pouvons jouir de toutes choses sur la terre et dans le ciel. » (p. 113)
Dieu n’agit jamais par la peur et Il ne l’envoie pas non plus. A la lumière de la totalité de Dieu, qui est le bien infini, la peur est toujours un mensonge, car l’Amour est toujours Vérité. Rien ne peut donc nous empêcher de reconnaître qu’en tant que création aimée de Dieu, il est impossible que nous soyons anéantis.
Ethel A. Baker
Rédactrice en chef
