Un homme handicapé était assis au bord de la route et mendiait lorsqu’il aperçut deux étrangers qui approchaient. Alors qu’il levait les yeux dans l’espoir de recevoir l’aumône, l’un des deux l’a invité à les regarder.
Les deux hommes, Pierre et Jean, étaient des disciples de Jésus, et cette demande n’était pas anodine. J’aime à la considérer comme une invitation à voir et à expérimenter une réalité que le mendiant ne connaissait pas encore : la réalité spirituelle. Pierre a ensuite dit au mendiant qu’il n’était pas riche, mais qu’il partageait avec lui ce qu’il avait : l’amour chrétien, l’amour qui guérit et dont il avait lui-même fait l’expérience par sa connaissance du Christ. Pierre, tendant la main à l’homme pour le relever, lui a ensuite demandé de se lever et de marcher.
A cet instant, les pieds et les chevilles de l’homme sont redevenus fonctionnels, et il a pu se lever et entrer dans le temple « marchant, sautant, et louant Dieu » (Actes 3).
Ce qui semble particulièrement remarquable dans ce récit, c’est le caractère naturel de la guérison. La démonstration du pouvoir divin de guérison effectuée par Pierre et Jean n’a supposé aucune condition préalable ni aucune réserve. Il n’y a pas eu d’intervention matérielle, le temps n’a pas été un facteur, ni l’apparence physique de l’homme. A l’inverse, ils ont probablement perçu dans leur cœur un peu de la véritable nature spirituelle de l’homme, le bien-aimé enfant de Dieu – l’Amour divin qui donne tout à chacun, et uniquement le bien. Dieu, l’Esprit divin, a créé l’homme (c’est-à-dire nous tous) à l’image spirituelle et parfaite du Divin – complet, fort et bien portant.
Dans la préface du livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, Mary Baker Eddy écrit : « Aujourd’hui, comme autrefois, ces œuvres puissantes ne sont pas surnaturelles, mais suprêmement naturelles. Elles sont le signe d’Emmanuel, ou "Dieu avec nous" – une influence divine toujours présente dans la conscience humaine et qui se renouvelle, venant maintenant selon l’antique promesse :
Pour publier la liberté aux captifs [des sens]
Et le recouvrement de la vue aux aveugles,
Pour renvoyer libres ceux qui sont dans l’oppression. » (p. xi).
Quelle merveille de réaliser que l’influence divine qui apporte guérison et santé est présente et se révèle à nous en ce moment même. Il se peut qu’il ne semble pas toujours en être ainsi, comme lorsque nous sommes confrontés à une forme de détresse ou d’imperfection. Mais même alors, nous pouvons accueillir ce message de la présence de Dieu et reconnaître tout le bien qu’il contient. Cela nous permet de nous accrocher à la vérité qui veut que seul ce que l’Esprit divin crée est véritablement légitime et actif, et de faire l’expérience du caractère naturel de la guérison.
Il y a quelques années, un petit lambeau de peau est apparu sur l’une de mes paupières. Cela ne m’a pas rendue très heureuse, et j’ai dû me battre avec l’idée que c’était inévitable puisque ma mère avait eu une petite excroissance cutanée similaire sur l’une de ses paupières pendant une grande partie de sa vie d’adulte.
Pour combattre cette crainte et être guérie, j’ai commencé à prier ainsi que je l’avais appris dans mon étude de la Science Chrétienne. Premièrement, j’ai affirmé que tout ce qui ne représentait pas Dieu ne pouvait ni exister ni être présent. Puisque Dieu est entièrement bon et que Dieu est Tout, je pouvais avoir confiance dans le fait que tout dans la création de Dieu doit être désirable en termes de fonction, d’activité et d’apparence. Si quelque chose ne l’était pas, cela ne pouvait pas demeurer dans mon expérience.
Ensuite, j’ai affirmé que, puisque nous sommes tous créés à l’image de Dieu, l’Amour divin, il ne pouvait rien y avoir de laid, d’anormal ou d’étranger à mon identité. Rien ne pouvait faire partie de moi qui ne vienne directement de Dieu. Tout ce qui est en Dieu, le bien, est positif et utile ; et Dieu ne nous connaît pas en tant que mortels imparfaits, mais comme étant entièrement spirituels, exprimant la perfection, la beauté et l’ordre de l’Esprit divin. Il n’existe pas même une minuscule exception à ce fait.
En priant, ma pensée est passée de la peur à l’assurance de la perfection, de la présence et de la sollicitude de l’Amour. J’ai acquis davantage de confiance dans le fait que l’Amour divin était présent avec moi, et que mon identité ne pouvait inclure que la beauté de l’Esprit divin. En l’espace d’une ou deux semaines, j’ai remarqué que le nodule cutané avait disparu, et il n’est pas réapparu. (Et je suis heureuse de dire que, alors que ma maman a prié avec constance, l’excroissance sur sa paupière a également disparu dans ses dernières années.)
Bien que la persévérance dans la prière soit parfois nécessaire, la guérison chrétienne n’est ni un mystère ni une corvée. C’est le résultat de l’activité naturelle de l’Amour divin, nous révélant la bonté et l’amour généreux qui sont toujours nôtres en tant qu’enfants chéris de Dieu.
