L’exploration des diverses méthodes visant à assurer la sécurité de nos écoles, de nos lieux de culte, de nos lieux de travail et de nos foyers est un sujet de grande discussion de nos jours. L’humanité semble chercher des réponses à la question de savoir où, comment et avec qui nous pouvons trouver une sécurité durable – une sécurité qui nous donne confiance quand nous vaquons à nos occupations quotidiennes.
Avant de prendre ma retraite comme directrice d’une école primaire, j’ai eu le privilège de superviser chaque jour la garde de plus de 400 beaux enfants et de soutenir les membres du personnel scolaire ainsi que les familles. Il était important à mes yeux de me lever tôt afin de prier pendant les heures calmes du matin, en centrant mes pensées sur la totalité de Dieu et sur la réalité de Sa toute-présence, puis en travaillant ensuite pour rester sur cette base durant toute la journée. Le verset suivant de la Bible m’a été utile au cours de ces prières quotidiennes : « Ne craignez rien, restez en place, et regardez la délivrance que l’Eternel va vous accorder en ce jour ». (Exode 14:13) Il me rappelait qu’il ne m’appartenait pas d’accomplir seule ce travail. Nous bénéficions toujours de la tendre sollicitude et de la tendre protection de Dieu qui nous guide à chaque instant, et nous pouvons nous en prévaloir pour faire notre part du travail.
Une expérience très marquante s’est produite à l’époque où j’étais directrice d’école. Une fusillade a eu lieu dans la cour de récréation où se trouvaient plus de deux cents élèves. Lorsque le gardien m’a informée de ce qui se passait, je me souviens d’avoir pensé : « Mon Dieu, non ! » Je n’étais pas du tout en train de jurer, mais plutôt de crier littéralement : « Mon Dieu, NON ! »
C’était une rapide prière à un moment où toutes les personnes impliquées devaient agir de façon décisive. C’était une déclaration affirmant que Dieu, qui est le bien infini, était tout ce qui était présent. Honnêtement, je ne me souviens pas des mots spécifiques de ma prière, pendant les minutes où se déroulait cet incident. Ce dont je me rappelle tout à fait, en revanche, c’est du sentiment débordant de la présence de Dieu. J’avais l’impression que l’école tout entière était enveloppée dans l’amour de Dieu tout au long de l’incident, et que je pouvais le ressentir de façon palpable.
Au cours de cette expérience, je me suis efforcée de comprendre – c’est-à-dire de garder clairement à la pensée – que Dieu, le bien, était réellement aux commandes, et que cet Amour divin guidait les réponses concrètes de chaque personne. Dieu était présent parce qu’il est impossible pour Dieu qui est infini, le bien – Dieu qui est Amour – d’être laissé de côté ou expulsé. Le psaume 46 dit : « Dieu est pour nous un refuge et un appui, un secours qui ne manque jamais dans la détresse. » (verset 2)
En moins de quatre minutes, tous les enfants étaient dans les salles de classe, enfermés et protégés du danger. Toutes les réponses pratiques avaient été apportées et répondaient aux besoins des personnes concernées. Chacun est intervenu là où il pouvait être le plus utile, y compris des ouvriers du bâtiment qui se trouvaient sur place et qui ont bondi pour immobiliser l’assaillant jusqu’à ce que les policiers arrivent. J’ai senti qu’il y avait de nombreux exemples de Dieu nous gardant, nous guidant et nous protégeant. Et tous les membres de la communauté scolaire impliqués ont semblé unis dans leur réponse, avec pour objectif commun d’assurer la sécurité de tous. Nous nous aimions et nous ne voulions pas qu’il arrive quoi que ce soit à quiconque.
Dieu est toujours disponible, même dans le besoin le plus impérieux.
Ce qui m’a le plus frappée par la suite, c’est la preuve manifeste de la toute présence de l’Amour divin. Elle était manifeste dans la réponse de la communauté, qui a exprimé une unité sans faille. Elle était manifeste dans le courage dont ont fait preuve les individus, en réagissant rapidement et de façon désintéressée. Elle était manifeste dans le rétablissement des deux élèves qui avaient été blessés par les tirs. Elle était manifeste dans la profusion de bienfaits dont a bénéficié l’école. Elle était même manifeste dans le désir sincère de quelques membres de la communauté de pardonner à la personne qui s’était présentée sur le terrain de jeu de l’école et qui avait tiré. Nous étions déterminés à ne pas laisser la peur avoir le dernier mot à propos de qui nous étions en tant que communauté scolaire.
L’Amour régnait, et assez vite l’harmonie est redevenue notre mode de fonctionnement normal, se substituant au chaos et à la peur. Peu de temps après la fusillade, une famille a souhaité inscrire ses enfants à l’école. J’ai apprécié la réponse des parents, lorsque, dans un souci de transparence absolue avant qu’ils décident d’inscrire leurs enfants, je leur ai demandé s’ils savaient ce qui s’était passé. Et leur réponse a été : « Oui, et cette école a la réputation d’être “l’école de l’amour”. Nous voulons en faire partie. »
En réfléchissant à cet incident, je ne peux que reconnaître qu’un seul Dieu, le bien, est toujours présent pour nous guider à travers tous les défis. Dieu est toujours disponible pour que nous puissions nous tourner vers Lui, même en une fraction de seconde dans le besoin le plus impérieux.
Au cours de chacune de nos journées, quoi que nous fassions, voilà peut-être les questions que nous devrions nous poser : Où et en qui plaçons-nous notre confiance ? Est-ce que nous nous tournons vers la totalité et la toute-présence de Dieu, et est-ce que nous nous appuyons sur elles ? Est-ce que nous reconnaissons la vérité que toute l’humanité est sous la protection spirituelle de l’unique Dieu, qui nous aime tous ? Ces questions constituent des opportunités d’envisager différemment les problèmes. Nous devons aborder ces problèmes en partant du point de vue de l’amour et de la conviction spirituelle, plutôt que du point de vue de la division et de la peur qui favorisent les pensées et les actions hostiles.
Ce qui est vraiment nécessaire, c’est de reconnaître la réalité spirituelle, le fait que nous sommes tous les enfants précieux de Dieu, bénéficiant de Sa tendre attention. Nous devons céder à la réalité même de l’harmonie, de l’amour et de l’unité ; à un respect de la vie de chacun ; au sentiment doux et confiant qu’il y a assez de bien pour tous ; et à la reconnaissance de la toute-présence et de la profonde sollicitude de Dieu, de l’Amour divin, pour chacun.
Il y a plus de cent ans, Mary Baker Eddy, la Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, a partagé les fondements qui permettent de maintenir l’humanité en sécurité. Dans son ouvrage, Science et Santé avec la Clef des Ecritures, elle écrit : « Un seul Dieu infini, le bien, unifie les hommes et les nations, constitue la fraternité des hommes, met fin aux guerres, accomplit ces paroles de l’Ecriture : “Tu aimeras ton prochain comme toi-même”, annihile l’idolâtrie païenne et chrétienne – tout ce qui est injuste dans les codes sociaux, civils, criminels, politiques et religieux – établit l’égalité des sexes, annule la malédiction qui pèse sur l’homme, et ne laisse rien subsister qui puisse pécher, souffrir, être puni ou détruit. » (p. 340)
Un – seul – Dieu – infini.
Ce Dieu unificateur est accessible à tous. Et l’amour de Dieu s’étend jusqu’aux recoins les plus secrets de la conscience humaine, où sont logées la haine et la peur, et remplace ces sentiments par un sens de fraternité universelle. Ce Dieu d’amour est l’Amour même. Dans la Bible, la première Epitre de Jean dit : « Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour » (4:8), et un peu plus loin : « La crainte n’est pas dans l’amour, mais l’amour parfait bannit la crainte ». (verset 18)
Lorsque nous acquérons le vrai sens de Dieu en tant qu’Amour, nous ne pouvons que nous aimer les uns les autres, être unis, et refuser de nuire à une autre créature de Dieu. Avec un Dieu infini véritablement présent dans notre pensée, nous ne pouvons pas nuire à qui que ce soit, parce que Dieu nous a créés pour nous aimer les uns les autres, ainsi qu’Il nous aime. Ceci inclut chacun de nous. Et voir que cela est vrai pour les autres également peut contribuer à dissiper les pensées, les intentions et les actions négatives.
Mary Baker Eddy définit Dieu comme « le grand Je suis ; Celui qui sait tout, qui voit tout, en qui est toute action, toute sagesse, tout amour, et qui est éternel ; Principe ; Entendement ; Ame ; Esprit ; Vie ; Vérité ; Amour ; toute substance ; intelligence. » (Science et Santé, p. 587) Puisque ce Dieu infini est Tout-en-tout, si nous nous tournons vers cet Un pour tout, nous trouvons un unique Amour. Nous trouvons une seule intelligence, une seule Vérité, un seul Esprit. Comprendre cet Un peut uniquement apporter de l’harmonie au monde et aux peuples, c’est-à-dire développer en eux un profond amour et un profond respect pour la vie et pour chacun, et éloigner toute pensée visant à nuire à autrui.
Bien qu’il soit important de rester au courant des informations et de savoir ce qui se passe dans le monde, l’objectif pour agir ainsi est de nous aider à savoir ce qui a besoin d’être traité dans nos prières quotidiennes. Il est très important, cependant, que nous ne nous laissions pas hypnotiser par les évènements mondiaux, ni distraire de la compréhension spirituelle que nous avons de la toute-présence de Dieu.
Notre véritable devoir est de continuer à nous interroger sur la manière de trouver la véritable sécurité, l’harmonie et une paix durable. La question primordiale et récurrente consistant à savoir comment assurer la sécurité dans nos écoles, nos lieux de culte, nos lieux de travail et nos foyers consiste finalement à acquérir une compréhension plus profonde de la présence de Dieu et de Sa tendre sollicitude, ainsi que de la sécurité spirituelle disponible pour tous. Il s’agit de reconnaître l’amour de Dieu pour toute la création, d’acquérir un véritable sens de la vraie nature de chaque individu en tant qu’expression de la bonté de Dieu, et de trouver la sécurité en se tournant vers l’Amour divin pour nous guider.
Vivre sur la base de ces idées, avec persistance et de tout notre cœur, en aimant chaque personne davantage et en comprenant que nous sommes tous frères et sœurs avec un seul Dieu tout-aimant pour notre Père-Mère, ne peut qu’apporter une plus grande harmonie et une plus grande sécurité dans notre monde. C’est par là que nous devons commencer.
