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Etre le gardien de son frère

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne d’octobre 2019

Paru d'abord sur notre site le 12 juillet 2019.


Hormis un motard, j’étais la seule à rouler sur une autoroute à trois voies. Au moment où je m’apprêtais à le dépasser, il s’est mis à faire des cascades, aussi ai-je attendu. Quelques secondes plus tard, il a perdu le contrôle de sa moto, ce qui l’a obligé à rouler sur les trois voies avant de pouvoir maîtriser l’engin. J’avais laissé une bonne distance entre nous, mais j’ai ralenti encore un peu plus pour lui laisser tout l’espace dont il avait besoin. Il a réussi à redresser rapidement sa moto, et il s’est retourné brièvement pour me faire un signe de remerciement, avant de poursuivre sa route. Répondant à son signe, j’ai pensé : « En effet, je vois que je suis le gardien de mon frère. » Avec le recul, j’espère qu’il s’est rendu compte que faire des cascades sur la route n’est pas une bonne idée !

J’aime cette idée d’être les gardiens de nos frères. Il est important, à mes yeux, de me sentir assez proche de mes semblables pour m’intéresser à leur bien-être, même si je ne les connais pas personnellement. Je considère comme un devoir et un privilège d’être prête à tendre une main secourable en cas de besoin. Très souvent, comme lors de ma rencontre avec ce motard, il suffit de pas grand-chose. Un instant de vigilance, prendre quelques secondes pour s’empresser de laisser un peu d’espace à quelqu’un, c’est souvent suffisant. Après cela, je suis contente.

Il arrive cependant qu’il nous soit demandé davantage. Dans le second livre des Rois (voir 5:1-14), la Bible nous donne ce qui, pour moi, est un exemple tout à fait significatif de ce que signifie être le gardien de son frère. Une enfant dont on ne connait pas le nom nous enseigne une précieuse leçon. Originaire d’Israël, elle avait été emmenée captive en Syrie, et était au service de la femme de Naaman, le chef de l’armée du roi de Syrie. Naaman était lépreux. La petite fille décida de parler à la femme de Naaman : « Oh ! si mon seigneur était auprès du prophète qui est en Samarie, le prophète le guérirait de sa lèpre ! » Elle devait avoir de bons rapports avec cette femme, autrement ses paroles n’auraient pas été rapportées à Naaman. Mais elles le furent et, finalement, celui-ci fit le voyage pour voir le prophète, Elisée, et il fut guéri.

On pourrait penser que l’enfant, arrachée à son foyer en Israël, n’avait guère de raison d’être gentille envers ses ravisseurs, et pourtant, son conseil sauva la vie du chef. On ignore son nom, mais son acte d’une grande bonté est gravé dans la Bible pour l’éternité. C’est une illustration de la nature bonne et aimante de l’homme à l’image et à la ressemblance de Dieu. « Dieu est amour » (I Jean 4:8), et cette petite fille reflétait cet Amour avec éclat. Comme elle, nous reflétons nous aussi cet Amour, en tant qu’image et ressemblance de Dieu, et nous pouvons exprimer activement cette nature aimante dans notre quotidien.

Christ Jésus nous explique que les deux grands commandements ont trait à Dieu et à l’homme (voir Marc 12:29-31). Le premier commandement nous rappelle que nous devons avoir un seul Dieu ; le second nous demande d’aimer notre prochain comme nous-même. Ainsi, nous sommes bel et bien chargés d’être les gardiens de nos frères. L’amour doit s’exprimer concrètement, pas demeurer théorique. L’amour de Jésus pour ses semblables lui permit de guérir ceux qu’il croisait sur son chemin, les guérir à la fois de leurs maux physiques et de leurs souffrances mentales. Notre tâche est souvent moins spectaculaire, mais de petits gestes en apparence peuvent changer la vie. Nous avons sans doute tous entendu parler de ces croyants qui ont obéi à une inspiration divine les incitant à appeler telle personne ou à prier à propos de tel sujet, appel ou prière qui a empêché quelqu’un de commettre un acte désespéré ou qui a apporté l’aide ou la guérison nécessaire dans une situation d’urgence. S’intéresser à ceux qui nous entourent, c’est enrichissant, et cela apporte la paix et la guérison à ceux qui sont dans la détresse.

Il y a plusieurs années, durant une Assemblée annuelle de La Première Eglise du Christ, Scientiste, à Boston, une femme a exprimé sa gratitude envers une personne qui avait eu suffisamment d’amour pour faire connaître la Science Chrétienne à ses parents. En relatant son histoire, elle ne cessait de dire : « Elle avait suffisamment d’amour… » J’ai soudain pensé : « Moi aussi, j’aime suffisamment ! » C’est à partir de ce moment que j’ai su mieux discerner ceux qui sont en quête de spiritualité et de réponses. Depuis, j’ai fait connaître le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Ecritures de Mary Baker Eddy, à un grand nombre de gens. Chaque fois que j’en ai l’occasion, j’explique que je ne connais pas plus grand trésor, et que je dois à ce livre ma compréhension spirituelle et les guérisons que j’ai eues dans ma vie. Certains le lisent aussitôt, d’autres plus tard, mais tous l’ont accepté avec reconnaissance pour l’intérêt que je porte à leur bien-être.

Si nous aimons Dieu par-dessus tout, nous aimerons naturellement Ses enfants. Comment ne pas aimer la race de notre Père céleste que nous glorifions ? Et si nous aimons Dieu et notre prochain, nous obéirons certainement à tous les Commandements que nous a donnés Moïse (voir Exode 20:3-17).

Dans l’Evangile selon Luc, Jésus raconte la parabole d’un pharisien (voir 18:9-14) qui prie ainsi dans le temple : « O Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ou même comme ce publicain. » Il faisait allusion à un autre homme qui priait dans le temple. En un sens, l’autosatisfaction du pharisien est facile à comprendre, puisqu’il suivait, et peut-être même avec un surcroît de zèle, les règles établies pour les personnes dans sa position, comme jeûner deux fois par semaine et payer la dîme. Et pourtant, dans cette parabole, Jésus dénonce l’attitude de cet homme : « Quiconque s’élève sera abaissé, et celui qui s’abaisse sera élevé. »

Le comportement de Jésus, toute sa vie durant, montre qu’il faut de l’humilité pour être le gardien de son frère, pour voir les autres comme Dieu les a faits et les traiter en conséquence. L’autosatisfaction est un obstacle plutôt qu’un atout.

La Science Chrétienne, découverte et fondée par Mary Baker Eddy, établit une norme de vie très élevée. Cette norme est clairement définie dans tous ses écrits sur la Science Chrétienne. L’un de ses poèmes les plus connus, mis en musique comme cantique, comprend cette strophe :

Frère, dont la main sans merci
   Brise un roseau froissé,
Cherche à mieux partager l’esprit
   Du Maître bien aimé :
Demande cet amour au ciel
Qui rend les hommes fraternels.
(Ecrits divers 1883-1896, p. 387)

Cela me rappelle que, même s’il arrive qu’une personne ait des pensées ou des paroles désagréables à notre encontre, nous devons « demander cet amour », et penser et agir avec bienveillance pour être le gardien de notre frère. Quel noble mandat, en vérité, que celui d’aimer une personne en tant qu’enfant de Dieu au point que nulle mauvaise pensée n’occupe notre esprit, et de rejeter les méchancetés à notre égard. C’est parce que Jésus agit ainsi qu’il put accomplir des guérisons. Il voyait chaque individu tel que Dieu l’avait fait : parfait, complet, intelligent.

Notre attitude envers autrui est importante. Lors d’une discussion dans laquelle il était question de ne pas critiquer les autres, une amie a dit un jour : « Je ne veux pas critiquer ce qui semble être, mais être la gardienne de ce qui existe réellement. » Un homme a souligné l’importance d’une approche juste : « C’est une chose de ne pas dire les méchancetés que l’on pense au sujet d’une personne, c’en est une autre de ne pas les « penser ». » (Max Strom, A Life Worth Breathing [Une vie qui vaut la peine d’être respirée] p. 151)

Accueillir mentalement l’homme de la création de Dieu permet au Christ, la Vérité divine représentée par Jésus, d’éliminer les pensées nuisibles et méchantes. Entretenir des pensées justes au sujet des autres est une merveilleuse façon d’être les gardiens de nos frères et sœurs.

Vouloir vivre avec un amour véritable pour nos semblables nous donnera de nombreuses occasions de faire le bien. Mary Baker Eddy le formule ainsi dans Ecrits divers : « Nous devrions mesurer notre amour pour Dieu à notre amour pour l’homme ; et notre concept de la Science sera mesuré à notre obéissance à Dieu – en accomplissant la loi de l’Amour, en faisant du bien à tous, en communiquant, dans la mesure où nous les reflétons, la Vérité, la Vie et l’Amour, à tous ceux qui se trouvent dans le rayon de notre atmosphère de pensée. » (p. 12) Chaque bonne pensée, chaque bonne action, s’accompagne de la joie d’aimer sincèrement Dieu et Ses enfants bien-aimés. Il se pourrait même finalement que nos frères et sœurs deviennent, eux aussi, nos gardiens.

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