Christ Jésus A toujours été étroitement associé à la paix. Quand il naquit à Bethléem, les anges proclamèrent sa naissance en chantant: « Paix sur la terre parmi les hommes...» Prophétisant la venue du Sauveur, Ésaïe évoque le « Prince de la paix ». Jésus lui-même, vers la fin de sa carrière terrestre, nous fit un don remarquable: « Je vous la paix, je vous donne ma paix. » N'est-ce pas merveilleux ! Notre Maître nous laisse en héritage cette paix même du Christ qu'il démontra tout au long de sa vie !
En nous offrant sa paix, il ajouta: « Je ne vous donne pas comme le monde donne.» Il ne parlait pas de la seule paix humaine, ou absence de conflit ouvert. Il s'agissait d'une paix permanente qui avait une véritable substance. Face à une foule en colère ou à des théologiens hypocrites, et même pendant son procès et son crucifiement, il gardait l'esprit en paix. Et cette paix avait une profonde influence sur ceux qui l'entouraient.
Un jour, alors qu'il était sur la mer de Galilée avec ses disciples, une tempête se leva. Cela n'effraya pas le Maître qui dormait profondément à l'arrière de la barque. Mais, lorsque le bateau commença à se remplir d'eau, les disciples eurent peur et le réveillèrent. Ils lui dirent en quelque sorte: « Réveille-toi, et regarde la tempête qui nous assaille ! Mais au lieu de regarder leur tempête, Jésus leur fit contempler sa paix. Il calma la tempête, il rétablit la paix ! (Voir Marc 4:36–41.)
Où trouvait-il cette paix ? En Dieu. La paix, la joie, l'harmonie ne sont pas des inventions humaines. Elles procèdent de Dieu et demeurent en Lui. Pour Jésus, la tempête n'était pas un élément extérieur sur lequel il n'avait aucun pouvoir, car la paix de Dieu était sa seule réalité. Et ses disciples, qui se trouvaient avec lui dans le bateau, bénéficièrent de cette paix.
Dans ce cas, c'étaient les éléments qui menaçaient la paix. D'autres fois, la menace vient des actes d'une personne. Il nous arrive souvent de penser: « Tout ira bien dès qu'Un tel changera sa façon d'agir. » Cette suggestion est toujours un leurre. Elle nous fait rechercher la paix ailleurs que dans notre propre conscience.
Le Maître montra que la paix est toujours à notre portée. Où la trouver ? Dans notre conscience, aussi proche de nous que nos pensées. Comment s'y introduit-elle ? Dieu nous la donne sans cesse. La Sauveur dit à plusieurs reprises que « le royaume de Dieu est proche ». Il prouva, par ses nombreuses guérisons, que nous pouvons entrevoir le royaume de Dieu, la réalité de Dieu et de son gouvernement, ici-même, dès maintenant. Il n'indiqua jamais que ce royaume des cieux était dans quelque lieu éloigné que l'on atteindrait un jour, mais il assura qu'il était au dedans de nous, dans notre conscience, et par conséquent démontrable dans notre existence. La paix et tous les attributs permanents du royaume de Dieu sont toujours dispensés à la conscience spirituelle, et, grâce à la prière, ils font partie de notre vie.
On trouve le mot « paix » environ quatre cents fois dans la Bible. En fait, plusieurs termes ont été traduits par le mot « paix ». Le plus fréquent dans le Nouveau Testament signifie littéralement « un », ou « rétablir l'unité ». L'un des thèmes qui reviennent souvent dans les paroles de notre Maître, c'est celui de son unité avec le Père. Il s'adressait à Dieu comme nous nous adressons à quelqu'un qui est avec nous. Il ne faisait que ce qu'il voyait faire au Père, et il expliqua bien souvent qu'il ne pouvait être séparé de Dieu.
Les Écritures emploient, pour parler de Dieu, de nombreux noms qui nous permettent de mieux Le comprendre: Berger, Créateur, Esprit, Amour... La Science Chrétienne utilise aussi le mot Entendement, qui indique que Dieu est la source de toute intelligence, ou conscience, véritable. Si nous considérons Dieu comme l'Entendement et l'homme comme l'idée de cet Entendement, nous percevons mieux le lien qui les unit. Dieu et l'homme sont inséparables en tant que cause et effet. Jésus le savait. Il savait qu'il ne pouvait jamais être séparé de Dieu ni de Sa paix. Il en va de même pour nous.
A l'époque où j'étais président d'un département universitaire, ma principale difficulté, comme dans la plupart des emplois, se situait au niveau des relations humaines. En général, tout se passait sans heurt. Mais, de temps en temps, une question divisait le personnel et créait des factions.
J'ai le très net souvenir de m'être un jour préparé à diriger une réunion des enseignants au cours de laquelle devait être débattu un point qui avait déjà suscité de nombresuses controverses. Avant de me rendre à la réunion, je priai. Comme je le fais souvent lorsque j'affronte une situation difficile, je me demandai ce que Christ Jésus aurait fait en pareilles circonstances. Il aurait regardé au-delà des apparences. Face à des groupes en conflit, il aurait prié pour voir l'homme que Dieu a créé. D'après le premier chapitre de la Bible, cet homme est à l'image de Dieu. Il exprime donc naturellement la nature divine, y compris la paix.
Grâce à la prière, je compris que nous étions tous la manifestation d'un Dieu omniprésent, que nous ne pouvions être séparés de Lui ni de Sa paix. Il était la seule intelligence présente. Et cela se vérifia. Une solution pratique s'imposa de façon tout à fait naturelle, dans une ambiance harmonieuse.
Christ Jésus enseigna beaucoup de choses au sujet de la prière. On peut se demander pourquoi ses prières avaient un tel pouvoir. Le divin qui l'habitait lui permettait de voir ce qui est vrai de Dieu et de l'homme, de guérir les malades et d'accomplir beaucoup d'œuvres merveilleuses. Cette présence divine, c'était le Christ.
Christ est davantage un titre qu'un autre nom de Jésus. Le mot Khristos, en grec, est l'équivalent du mot hébreux Maschiah (Messie). Tous deux signifient l' « oint ». Jésus fut oint par Dieu afin d'exprimer le Christ. Mais le Christ n'est pas limité au temps de Jésus, c'est une présence aussi intemporelle et éternelle que Dieu Luimême.
Le Christ est le message que Dieu adresse sans cesse à chacun de nous; et Dieu nous donne à tous la capacité d'entendre et de comprendre ce que nous dit le Christ. C'est par le Christ, la vraie idée de Dieu, que Dieu se manifeste à nous et restaure la santé et la paix.
Lorsque nous sommes face à un danger, à un désastre ou à une menace de guerre, le Christ nous apporte la certitude de la nature indestructible et permanente de Dieu et de Sa création, y compris l'homme. Un des plus grands apports de Mary Baker Eddy a été de révéler le rôle indispensable du Christ en cet âge scientifique. Elle écrit dans Science et Santé: « Le Christ présente l'homme indestructible, que l'Esprit crée, constitue et gouverne.» Par son crucifiement et sa résurrection, le Sauveur démontra la nature indestructible de l'homme.
C'est le Christ qui permit à l'oint de Dieu d'être le « Prince de la paix » et de dire à la mer « Silence ! tais-toi ! » Aujourd'hui, ce même Christ apaise les vagues de la violence, du terrorisme et de la guerre. Il le fait en agissant dans la conscience humaine pour démasquer et déraciner leurs causes: le matérialisme, l'égoïsme et la cupidité.
Jésus, qui nous donna sa paix, dit aussi: « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. » Christ, vraie idée du bien, lève l'épée contre tout mal, tout concept erroné de la paix dû à un mode de pensée matériel. La paix ne se gagne pas par des compromis ni par la soumission aux usages du monde. Le matérialisme désire qu'on le laisse tranquille et s'écrie, selon les termes employés par Jérémie: « Paix ! paix !... et il n'y a point de paix.» Mais l'inertie n'est pas la paix; l'apathie et le sommeil non plus.
Ce n'est pas en restant les bras croisés que nous ferons venir la paix. Nous devons prier et travailler afin de l'obtenir. Dans le Sermon sur la montagne, le plus grand sermon jamais prononcé, le Maître déclara: « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu ! » Dans la Science, l'homme est de toute éternité tel que Dieu l'a créé: Son enfant, Sa ressemblance. Mais, pour être des pacificateurs efficaces, considérons-nous d'abord comme des enfants de Dieu, alors nous pourrons voir les autres de la même façon.
Il nous faut pour cela prier avec ferveur et persévérance, et faire des efforts sincères afin d'aimer notre prochain comme nous-mêmes, afin de voir que nous sommes tous semblables à Dieu, c'est-à-dire créés à Sa ressemblance. Nous ne devons pas non plus accepter comme vrai chez notre prochain ce qui est dissemblable à Dieu, et nous devons nous détourner du matérialisme, du sensualisme, de tout ce qui nie la totalité de Dieu, pour suivre le Christ.
Mary Baker Eddy fut un disciple fidèle du « Prince de la paix », même lorsqu'elle avait à faire à ceux qui se considéraient comme ses ennemis. Il a été rapporté l'incident suivant: un jour, Mary Baker Eddy s'arrêta quelques secondes avant d'entrer dans une pièce où devait avoir lieu une réunion très difficile. Après la réunion, l'un de ceux qui travaillaient avec elle lui demanda pourquoi elle avait hésité avant d'entrer. Elle répondit: « J'ai laissé le Christ passer devant moi.» Voir Julia Michael Johnston, Mary Baker Eddy: Her Mission and Triumph (Boston: The Christian Science Publishing Society, 1974), p. 165.
Nous efforçons-nous d'entrer dans chaque maison, d'aborder chaque activité en pacificateurs ? Nous comportons-nous comme des pacificateurs dans toutes les conversations, discussions et transactions auxquelles nous participons ? Laissons-nous toujours le Christ passer devant nous ?
Il existe une paix qui est permanente, et chacun de nous, d'une façon qui lui est propre, a le devoir d'aider l'humanité à atteindre cette paix. Commençons par laisser la lumière du Christ rayonner en nous, et la paix que le Maître nous a donnée deviendra une réalité « sur la terre comme au ciel ».
Parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé
dans nos cœurs l'Esprit de son Fils,
lequel crie: Abba ! Père !
Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils ;
et si tu es fils, tu es aussi héritier
par la grâce de Dieu.
Galates 4:6, 7