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Parlons-EN...

Comme des amis qui se réunissent autour d'une table pour s'entretenir des événements de leur existence, les lecteurs du Héraut peuvent, dans cette rubrique, parler de ce qu'ils ont vécu et de ce que leur ont appris leurs découvertes spirituelles dans les activités de l'église et de la vie quotidienne.

L'atelier: Extraits d'entretiens avec des praticiens de la Science Chrétienne

« Il faut accepter de s'engager de tout son cœur »

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de décembre 1992


En mai dernier, le Héraut contenait plusieurs extraits d'une série d'entretiens que nous avions eue avec des praticiens de la Science Chrétienne. Nous leur avions demandé comment ils en étaient venus à consacrer leur vie à prier pour autrui.

Les lecteurs ont été nombreux à trouver leurs réponses utiles et stimulantes, et à manifester le désir de lire d'autres extraits. Cela nous a semblé aussi une bonne idée, car rien n'est plus cher à notre cœur que le christianisme appliqué à la guérison.

Nous nous sommes donc adressés à d'autres personnes engagées à plein temps dans la pratique de la guérison par la Science Chrétienne. La plupart sont praticiens depuis un bon nombre d'années, mais ils ont accepté d'évoquer pour nous certains des défis et des enseignements qui ont marqué leurs débuts.

Ils nous ont répondu avec la plus grande franchise. Les choses n'ont pas toujours été faciles pour eux: ils ont dû surmonter des craintes, assumer leurs responsabilités familiales, croître en spiritualité, afin d'assurer un solide fondement à ce ministère chrétien par excellence. Mais ils ont connu aussi la joie profonde qui accompagne tout effort sincère accompli en vue de faire la volonté de Dieu.

Leurs remarques prouvent bien qu'il n'existe pas de praticien type, pas de norme stéréotypée définissant leur travail. Chaque parcours est unique en son genre, dès le départ. Certains n'avaient aucun patient avant de s'engager dans la pratique à plein temps, d'autres recevaient des demandes d'aide par la prière assez régulières avant même de se considérer comme praticiens. Certains étaient célibataires, d'autres étaient mariés et avaient de jeunes enfants. Ils avaient travaillé dans l'enseignement, dans la politique, dans leur foyer, dans le monde des affaires...

Mais, par-delà toutes ces différences, ils avaient le désir de servir les autres par la guérison chrétienne.

Je me souviens bien du premier appel que j'ai reçu. J'étais installé dans mon bureau depuis deux jours, et je n'avais encore aucun patient. Ma grand-mère fut la première à me téléphoner. Elle appelait pour me demander comment les choses se présentaient ! Elle était praticienne depuis près de soixante-quinze ans.

Je lui répondis: « Eh bien, j'ai lu la leçon biblique [indiquée dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne] quatre ou cinq fois, j'ai lu tous nos périodiques et The Christian Science Monitor. » Alors, elle se mit en quelque sorte à « traiter mon cas » et me dit: « Tu sais le temps que tu passes dans ton bureau ne doit pas servir à te mettre à jour dans tes lectures, mais à donner des traitements. »

« Mais, répliquai-je, je n'ai pas de traitements à donner. »

« Eh bien, quand tu iras déjeuner, prends un journal local, et coche cinq sujets pour lesquels tu pourrais travailler », me suggéra-t-elle.

C'est ce que je fis. Et, cet après-midi là, deux personnes se présentèrent dans mon bureau. Elles ne connaissaient pas la Science Chrétienne: elles étaient entrées dans l'immeuble et avaient vu les mots « praticien de la Science Chrétienne » après mon nom, sur le panneau qui indiquait la liste des bureaux. Elles avaient alors grimpé trois étages pour se renseigner sur la Science Chrétienne.

J'ai ainsi compris que c'est à la ferveur de nos prières pour notre ville que se juge la sincérité de notre sollicitude à son égard.


Avant que mon nom soit inscrit dans The Christian Science Journal, une des principales choses que j'eus à surmonter était la crainte: que se passerait-il si j'avais peur au moment de donner un traitement ?

Je me souviens d'un appel en pleine nuit: une maman me dit que son mari lui avait donné vingt minutes; passé ce délai, leur enfant serait conduit d'urgence à l'hôpital.

Je me levai et m'assis sur une chaise pour prier. Des pensées très agressives et très inquiétantes se présentèrent: « Que se passera-t-il si je n'en sais pas assez, si je n'arrive pas à le guérir ? » Je cherchai tout d'abord à maîtriser ma propre angoisse.

Mary Baker Eddy écrit dans Science et Santé: « La crainte n'a jamais fait cesser l'être et son action. » Je priais avec ferveur pour comprendre et démontrer ce fait quand le téléphone sonna et que la maman me dit: « Il est guéri. » Et je répondis: « Guéri ? » Je n'avais même pas encore prié de manière spécifique pour l'enfant, car je sentais qu'il me fallait au préalable maîtriser ma propre crainte pour être de quelque utilité. J'ai appris, cette nuit-là, que l'amour de Dieu est bien plus grand que toute crainte.

Croire au pouvoir de la crainte, c'est comme vouloir éteindre le soleil avec du sable.


J'avais occupé des postes importants dans le monde des affaires: vice-président et membre du bureau d'une société. Lorsque j'entrai dans la pratique, je dus tout reprendre à zéro. Au début, ce fut plutôt difficile. Vint un moment où nous n'avions plus rien sur nos comptes en banque.

Ma femme décida de prendre un emploi à temps partiel, pour avoir de quoi nourrir nos quatre enfants. Au même moment, je fus nommé Lecteur de notre église. Ces deux sources de revenus complétèrent ce que je gagnais avec ma pratique. Mes trois années au poste de Lecteur nous amenèrent à vouloir considérer la pratique comme une source de revenu suffisante.

Au bout de cette période, ma femme envisagea de s'arrêter de travailler, et je l'approuvai. Ma pratique prit alors son essor et Dieu fut notre seul soutien. En un mois, mon activité permettait de faire vivre toute la famille.

On doit consacrer tous ses efforts à ce qui est nécessaire. C'est ce que j'ai dû apprendre. Lorsque, d'accord avec ma femme, j'ai pu dire: « Je vais maintenant me lancer à fond dans la pratique, et nous allons faire confiance à Dieu », nous avons eu de nombreuses guérisons dans le domaine des ressources. Nous avons appris à compter sur Dieu pour tout.


Au cours de mes six premiers mois dans la pratique, j'étais chaque jour confronté à la suggestion mentale agressive sous une forme ou sous une autre, que ce soit des maux de gorge, des pensées dépressives, un refroidissement, la colère, etc. Chaque jour, le magnétisme animal se présentait sous un nouvel aspect. Tout d'abord, je me contentai de faire face à chaque prétention, travaillant pour voir son impuissance.

Cependant, au bout d'un ou deux mois, constatant que ces agressions se répétaient sans cesse, je me mis à examiner la situation de plus près, pour comprendre ce qui se passait réellement. Priant à ce sujet, j'eus le sentiment que toutes ces difficultés étaient provoquées par le magnétisme animal qui cherchait à me faire dire: « Après tout, peut-être que j'ai pris une mauvaise décision. Peut-être que je n'aurais pas dû m'engager dans la pratique. Peutêtre que je ne réussirai pas dans cette activité. Peut-être que ça ne va pas marcher. » J'ai alors considéré chaque suggestion comme une nouvelle tentative pour essayer de me séparer de la volonté de Dieu.

Au bout de six mois, les suggestions ont perdu de leur agressivité et les gens ont commencé d'appeler pour demander de l'aide. Cela s'est passé il y a une vingtaine d'années.

Naturellement, j'ai eu, depuis, bien d'autres occasions d'affronter les suggestions mentales agressives qui se présentaient à moi, mais je les ai toujours abordées comme j'avais appris à le faire au cours de ces six premiers mois, en y voyant une tentative faite pour me séparer de la volonté de Dieu et m'empêcher d'accomplir ce qu'il désirait. Ce sont ces débuts difficiles qui m'ont aidé à asseoir ma pratique sur des fondements solides.


L'une des premières difficultés est d'accepter de se considérer comme un praticien, de reconnaître qu'on est prêt à se consacrer aux autres.

Je recevais sans cesse des demandes d'aide, et je disais à ceux qui m'appelaient de s'adresser à un praticien. Je me suis alors rendu compte que la façon naturelle dont j'exprimais l'amour et le pouvoir de guérir n'avait, à mes yeux, aucun rapport avec la pratique.

Enfin, quelqu'un m'a téléphoné à l'époque où j'allaitais mon bébé. J'ai appelé une praticienne, qui a déclaré: « Vous voulez dire que vous ne pouvez pas donner un traitement parce que vous allaitez ! » Du coup, j'ai décidé de m'occuper du cas.

Mais après cela, j'ai dû me battre pour accepter l'idée que j'étais praticienne. Y étant parvenue, j'acceptai plus souvent des demandes d'aide.

Et, lorsque mon plus jeune enfant est entré à l'école, j'ai présenté ma demande pour être inscrite dans le Journal.


Ce n'est pas facile à expliquer dans une autre langue que la sienne, mais ce que j'aimerais dire à quelqu'un qui débute dans la pratique, c'est de toujours partir de Dieu, et de Dieu seul. Votre unité, votre coexistence, votre lien sacré avec le seul Je, le seul Entendement, ou Dieu, est le point de départ de votre pratique. Ne vous appuyez pas sur la personnalité, sur vous-même ou sur les croyances populaires pour la guérison. C'est la conscience du lien indestructible qui vous unit à Dieu, vous et votre patient, qui guérira. J'aime beaucoup ce que dit Mary Baker Eddy à la page 575 de Science et Santé: « [L]'Amour uni à sa propre idée spirituelle. »

Jésus a déclaré: « Mon royaume [ma conscience] n'est pas de ce monde. » Si nous croyons être « de ce monde », un univers matériel, nous partons d'une fausse base qui admet le dualisme. Lorsque nous travaillons avec des notions opposées, comme le bien et le mal, l'Esprit et la matière, nous ne nous appuyons pas sur la réalité. La pratique, ce n'est pas une personne, un praticien, qui s'efforce d'atteindre à la vérité, qui essaie d'appliquer la vérité à un « vrai » problème. L'Esprit constitue la seule réalité qui existe. Notre point de départ doit donc toujours être Dieu, l'Entendement divin, et Son expression. La guérison nous prouve que c'est un bon point de départ.

Jésus n'avait certes pas un Père personnel, un Principe réservé à lui seul. Le Père de Jésus est notre Père à nous aussi; et le pouvoir qu'avait Jésus, nous l'avons aussi.

Dieu S'exprime sans cesse, et nous sommes Son expression. Nous ne pouvons séparer l'expression, l'effet, de la cause, car ils ne font qu'un. La possibilité de voir et de démontrer la perfection de l'homme est ma plus grande joie. Nous sommes la plénitude de Son amour. J'aime mon travail de praticienne.


Peu après m'être engagé dans la pratique, j'ai compris la nécessité de l'examen de conscience. L'allocution que Mary Baker Eddy a prononcée, en mai 1895, devant les membres de L'Église Mère, et qui a été publiée dans ses Écrits divers, traitait essentiellement du péché. Voici un des énoncés qu'elle contient, et dont je me suis, en quelque sorte, fait une règle: « Examinez-vous, et voyez ce que le péché exige de vous, et dans quelle mesure, et jusqu'à quel point vous admettez la validité de cette prétention, ou vous vous y soumettez. »

Les premiers mois, je me suis efforcé d'être de plus en plus conscient des prétentions du péché, qu'elles se présentent sous forme de dépression, de découragement, de sentiment de culpabilité ou d'infériorité, de problème physique. Je me suis rendu compte que ce n'étaient là que des prétentions et que je pouvais les reconnaître comme telles, au lieu de croire qu'elles faisaient partie de mon être réel, de mon identité d'enfant de Dieu. J'ai alors examiné mes pensées afin de savoir dans quelle mesure je me soumettais à ces prétentions. Il me faut les maintenir séparées de mon être réel, qui est une idée spirituelle. Je ne ferme pas les yeux sur ces prétentions, mais j'examine ma propre pensée, afin d'être capable de venir à bout de toute prétention de péché ou de maladie, de la chasser et d'aider les autres à faire de même.


La pratique requiert de celui qui s'y engage qu'il soit digne de confiance. Autrement dit, le praticien doit être digne de ce travail et de tout ce qu'il exige de lui. Il faut accepter de s'engager de tout son cœur. Bien des fois, le long du chemin, le doute cherche à s'insinuer, mais il suffit de le surmonter et de rester confiant. La leçon la plus importante que j'en ai tirée, c'est que Dieu répond à tous les besoins, les miens, ceux de ma famille et ceux de mes patients.

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