L’agnosticisme, en fait, ne nie pas l’existence de Dieu. Ce que nie vraiment l’agnostique, c’est la possibilité de connaître Dieu avec certitude. Ainsi, la preuve de l’existence de l’Être suprême resterait-elle abstraite, théorique, inapplicable, inaccessible.
Naturellement, personne n’a besoin de se déclarer agnostique pour se trouver parfois devant la tentation de douter que la présence et le pouvoir effectifs de Dieu puissent se connaître de façon tangible. La parade des maux que le monde fait défiler devant nous — les catastrophes, les guerres, les maladies, la pauvreté, la corruption, l’inhumanité — tendraient à brosser un tableau sinistre de la vie, dans lequel il paraît difficile de reconnaître la moindre évidence d’un Dieu bon. Dans notre vie même, si nous sommes plongés dans une situation dramatique, nous pouvons être tentés de douter que ce que nous avons entendu dire et appris au sujet de Dieu, de Sa bonté, puisse avoir le moindre effet pratique ou soit vraiment compréhensible.
Mais cette tentation de l’entendement charnel ne pourrait nous séduire que si nous n’avions vraiment aucune lumière spirituelle à notre disposition. Or, le fait est que la lumière de la Vérité divine parvient constamment à la conscience par l’action rédemptrice et curative du Christ, la manifestation divine qui triomphe du péché et de la maladie. La prière nous fait discerner cette lumière qui guérit et enveloppe tout.
Chaque fois que, par le sens spirituel, nous entrevoyons la lumière de la Vérité, nous savons que Dieu est et que Sa puissance est bien présente pour guérir et sauver. Plus nous voyons la lumière, plus nous connaissons Dieu, et plus il est exigé de nous de vivre ce que nous voyons et savons. Une connaissance de la Vérité qui n’est pas mise en pratique ou démontrée demeure une théorie privée de vie. Même dans cette déclaration si souvent citée à propos de la liberté et de la connaissance de la vérité, Christ Jésus montre clairement la nécessité de vivre la vérité pour pouvoir la connaître. « Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous affranchira. » Jean 8:31, 32.
Le livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé de Mary Baker Eddy, contient une définition saisissante du terme biblique inconnu. Le livre d’étude le définit en effet comme « ce que seul comprend le sens spirituel et qui est inconnu des sens matériels ». Science et Santé indique ensuite: « Le paganisme et l’agnosticisme peuvent bien définir Dieu comme “le grand inconnaissable”; mais la Science Chrétienne rend Dieu beaucoup plus proche de l’homme et Le fait mieux connaître comme le Tout-en-tout, à jamais proche... » Science et Santé, p. 596.
La Science Chrétienne rend Dieu plus proche de l’humanité en particulier grâce à une faculté essentielle: la guérison chrétienne. Si nous avons jamais eu des doutes sur la possibilité de connaître Dieu, il n’y a rien de tel que de se mettre au travail, de veiller et de prier, puis de réaliser une guérison, pour redécouvrir à quel point Dieu est réel, à quel point Il est grand.
Les adeptes de la méthode de guérison enseignée par Christ Jésus ne tardent pas à apprendre que la guérison et la régénération spirituelle vont de pair. A mesure que, dans la pensée et la vie, se fait sentir l’effet transformateur du Christ, la Vérité, des changements s’effectuent dans le corps ainsi que dans les façons de voir. La guérison-Christ est la manifestation de la pureté de la pensée et d’une compréhension grandissante de Dieu et de l’homme — de Dieu en tant que Vie divine, Esprit infini, Amour invariable, et de l’homme en tant que Son reflet spirituel, Son représentant parfait. Dans l’étude et la pratique de la Science Chrétienne, de telles vérités ont effectivement pour résultat de rapprocher Dieu de notre compréhension, parce que nous en venons à voir plus clairement la réalité divine — le fait que l’Esprit infini est toujours présent, jamais séparé de l’homme.
Dans Science et Santé, parmi les nombreuses guérisons relatées dans les dernières pages, en figure une intitulée tout simplement « Un témoignage venu d’Écosse ». Il s’agit de la guérison par la Science Chrétienne de graves rhumatismes, de douleurs gastriques chroniques, de rhumes, de « bronches délicates ». Mais ce qui nous inspire sans doute le plus, c’est ce que révèle ce témoignage sur la transformation effectuée dans la vie d’une femme qui est passée d’une existence sans but, envahie de doutes sur la réalité de Dieu, à la ferme détermination qui vient d’une confiance absolue dans la puissance et le gouvernement de l’Amour divin.
L’auteur du témoignage raconte comment elle s’est tournée vers la Science Chrétienne, à l’origine uniquement pour pouvoir être guérie physiquement. Mais elle avait aussi d’autres aspirations. Elle écrit: «J’étais très malade et malheureuse, très cynique et incrédule pour tout ce qui concernait Dieu et la religion. J’essayais de vivre à ma guise et de laisser la religion de côté. » La suite du récit montre comment cette personne avait toujours pensé que la fatalité et la force de volonté gouvernaient la vie des êtres et comment cela l’avait amenée à commettre de nombreuses erreurs.
Le fait de se tourner vers la Science Chrétienne, cependant, et de faire elle-même l’expérience du pouvoir guérisseur et de la réalité de Dieu en fit une nouvelle personne. «Je suis reconnaissante de pouvoir dire maintenant que ma conception de la vie est entièrement changée; j’ai eu si souvent la preuve de la sagesse et de la bonté de Dieu que je suis contente et reconnaissante de sentir mon avenir entre Ses mains et de savoir que tout ira pour le mieux. J’ai trouvé un Dieu que je peux aimer et adorer de tout mon cœur... » Ibid., p. 666.
Donner un exemple de guérison-Christ ne convainc pas forcément une tierce personne qu’une telle guérison est la preuve irréfutable de la réalité de Dieu, surtout si elle a déjà fermement décidé que Dieu est inconnaissable. La guérison par la prière a pourtant pour effet d’éveiller et de toucher le cœur de la personne guérie. La guérison-Christ constitue, dans la vie de chacun, un signe indiquant bien que Dieu est réellement connaissable, qu’Il est une puissance et une présence réelles, l’unique puissance et la seule présence. Tout comme dans les récits des œuvres de guérison de Jésus rapportées dans le Nouveau Testament, il se trouvera des occasions où les autres rendront gloire à Dieu, serait-ce pour la première fois, en constatant les effets transformateurs produits par l’amour guérisseur de Dieu.
La guérison démontre que le Christ est actif dès maintenant dans la vie des hommes pour les sauver de la maladie et surtout pour racheter l’humanité du péché. La guérison-Christ répond clairement à « l’agnostique » qui peut parfois persister à susciter des doutes dans l’esprit. Et cette guérison fait de nous des êtres nouveaux qui peuvent servir de lumière au monde.
    