Un voleur était entré dans plusieurs maisons de notre village de montagne, y compris la mienne; dans chacune il avait pris un poste de télévision. C’était un avertissement. Comme j’avais prévu de m’absenter pendant cinq mois, je décidai de prier chaque jour pour protéger mon foyer, avant et après mon départ.
Mais pouvais-je me trouver à plusieurs milliers de kilomètres et réaliser ce travail de protection par la prière ? Oui. Lorsque Christ Jésus, notre Maître, était à Cana, il guérit un garçon qui se trouvait à Capernaüm. L’éloignement ne devait donc pas empêcher l’œuvre de guérison du Maître ! Voir Jean 4:46–53. Au fond, la guérison de la malhonnêteté et du manque de respect des droits des autres n’est pas très différente de la guérison d’un enfant malade. Sans prier directement pour le voleur, je voyais le grand fait que Dieu est l’unique vrai pouvoir dans Son univers. Tandis que je priais, les mots de notre Leader me vinrent à l’esprit. Mary Baker Eddy écrit: « Les mortels ne peuvent prendre conscience d’une pierre en tant que substance qu’en admettant d’abord qu’elle est substantielle. Supprimez le sens mortel de substance, et la pierre elle-même disparaîtra, seulement pour reparaître comme concept spirituel. » Écrits divers, p. 27.
Je parvins à comprendre que l’inquiétude pour des objets matériels que l’on possède ou que l’on perd n’existe que pour un sens mortel de substance et que je devais voir le néant de la matière comme fait ou substance. Ayant pris conscience de la réalité des idées spirituelles, je pouvais prouver que mon foyer était hors d’atteinte du vol ou de la destruction. S’attacher à la réalité supposée d’une maison et de son confort matériels, c’était accepter mentalement l’effraction d’un « monte-en-l’air ».
Un sens spirituel du foyer devait inclure l’harmonie, la beauté, le bien-être, l’innocence et la sécurité. Des qualités spirituelles, plutôt que des objets matériels, constituent ma maison et la meublent. A l’intérieur du « home », Dieu a disposé l’honnêteté, la tendresse, la beauté et le solide fondement de l’être véritable. Ma maison ainsi est placée sous la juridiction de l’Amour divin, Dieu. Elle est gouvernée par Dieu, l’unique Entendement. Je peux être libre de toute crainte parce que le bien règne suprême dans l’univers de l’Entendement divin, c’est-à-dire mon univers.
Je choisis de ne prendre aucune précaution supplémentaire pendant mon absence. Je n’essayai pas de donner l’impression que quelqu’un habitait la maison. Essayer de tromper un voleur c’était, me semblait-il, croire à la possibilité ou à la probabilité du vol, c’était me remettre dans cet état mental où j’avais tellement cru au vol et aux biens matériels que l’on m’avait pris mon poste de télévision. Il fallait que je me libère de la croyance à la substance matérielle des objets afin de récolter la bénédiction de leur « réapparition » comme concepts spirituels, comme idées en sécurité sous la garde de Dieu.
Si nous acceptons la réalité de la matière, nous acceptons ses maladies, ses destructions, ses actes criminels et autres afflictions. Il nous faut donc accepter le fait que la matière est irréelle. L’ascension de notre Maître prouve qu’un jour la soi-disant réalité de la matière quittera la conscience. C’est alors que le sens spirituel de l’univers aura réapparu comme étant tout.
D’ici là, nous pouvons déjà démontrer l’irréalité de la matière en proportion de notre foi intelligente dans le fait essentiel de la totalité de l’Esprit. Un simple grain de foi véritable, dit notre Maître, peut déplacer un arbre ou une montagne. Voir Luc 17:6 et Matth. 17:20. Il prouva que toucher simplement le bord du vêtement du Christ, la Vérité, peut éliminer de graves problèmes. Ses enseignements montrent le chemin à suivre pour guérir des maladies dites incurables, résoudre des problèmes apparemment insolubles, éliminer les attaques criminelles, apaiser des tempêtes, ou détourner des incendies de leur course destructrice.
Notre Père est l’Esprit, Il est donc partout. Sa présence protectrice embrasse toute notre vie, y compris notre sens de foyer. Nous lisons dans les Psaumes: « Où irais-je loin de ton esprit, et où fuiraisje loin de ta face ? » Ps. 139:7.
Dès que nous cessons de dépendre de la prétendue réalité des objets matériels et trouvons le sens spirituel, notre vie ressent l’effet de cette vérité de l’être. Le bien en résulte. La bonté de Dieu exprimée par l’homme et l’univers ne peut être touchée par le mal, car le mal ne peut être connu là où se trouve le bien.
Nous lisons dans l’Évangile de Luc que Christ Jésus guérit un « démoniaque ». Les gens le virent « assis à ses pieds, vêtu, et dans son bons sens » Luc 8:35.. Cette guérison se produisit grâce à la prière spécifique que Jésus fit pour cet homme. Reconnaître que l’homme est parfait parce qu’il est l’image d’un Dieu parfait peut aider à guérir toute malhonnêteté et donc à guérir toute malhonnêteté qui paraît réelle dans notre conscience du foyer. Au lieu d’envelopper ma maison d’un champ protecteur, je priais pour voir la réalité: ma maison, mon voisinage, mon pays, le monde et tout l’univers étaient la création de Dieu, peuplée de Ses idées. Dieu est Amour. Son univers doit être aimant et bon; Son univers est mien puisque je suis Son reflet.
Lorsque j’arrivai à la maison, tout était en ordre, quoiqu’un incendie de forêt se fût tellement approché de chez moi qu’on avait demandé à mon plus proche voisin de se tenir prêt à évacuer les lieux. Au moment où le feu s’avancait vers ma maison, le vent avait tourné et l’incendie était reparti pour monter pendant plusieurs kilomètres encore le long de la montagne. Aucun bâtiment n’avait été endommagé sur la route du feu. Au moment le plus critique, mon voisin — un homme d’un certain âge — avait gravi la pente raide qui monte à ma maison pour s’assurer que mon tuyau d’arrosage était bien branché. C’était certainement une manifestation de l’Amour divin qui se reflète dans l’amour !
Notre Leader explique clairement que nous devons, grâce à la Science, échanger les objets des sens contre les idées de l’Ame. Elle écrit: « Les catégories de la métaphysique reposent sur une seule base, l’Entendement divin. La métaphysique résout les choses en pensées et remplace les objets des sens par les idées de l’Ame. » Et elle dit à la même page: « Tous les autres systèmes — systèmes fondés entièrement ou en partie sur le savoir acquis par les sens matériels — sont des roseaux agités par le vent, non des maisons bâties sur le roc. » Science et Santé, p. 269.
Voir nos maisons protégées métaphysiquement parce que le foyer est en réalité une idée de Dieu et non un objet matériel, c’est bâtir sur ce « roc ». Voir l’homme droit parce qu’il est l’image de Dieu, qui est Vérité, c’est aussi bâtir sur ce « roc ». Comprendre Dieu et Son gouvernement de notre univers contribue à la réalisation de la protection.
Mais la rédemption de l’humain doit accompagner la Parole et ses vérités. Être malhonnête tout en essayant de voir l’homme de Dieu droit et pur, c’est se faire un royaume divisé contre lui-même et qui ne peut demeurer. L’honnêteté porte en elle le pouvoir spirituel parce qu’elle est un symbole ou une expression du fait spirituel plus élevé: la Vérité.
Quand notre Maître enseignait la vérité qui libère, il montrait aussi les leçons rédemptrices qu’on tire de la domination de l’orgueil, de la colère, de l’hypocrisie et de bon nombre d’autres maux de la pensée et de l’action. Il dévoilait les maux de l’adultère mental. Il exigeait la pureté, la chasteté, l’absence d’égoïsme, l’amour du prochain, de même que l’absolue confiance en Dieu.
Lorsque nous prenons conscience de la vraie valeur des choses qui nous sont utiles et que nous les comprenons d’un point de vue spirituel comme représentant des idées, lorsque nous reconnaissons que toute l’humanité est en réalité l’expression de Dieu, l’Amour, lorsque nous voyons reparaître un sens spirituel du foyer, nous pouvons nous sentir un avec Dieu, qui établit véritablement notre foyer dans tous ses détails. En proportion de notre foi et de notre compréhension spirituelle de la réalité qui est Dieu (et Son univers immortel), la crainte et d’autres suggestions contraires à la réalité spirituelle ne peuvent plus nous atteindre ou altérer notre bien-être.
Le moment venu, ici-bas ou dans l’au-delà, nous ferons l’ascension et nous quitterons la croyance mortelle à la vie dans la matière. Alors il sera démontré que toutes les destructions et la mort dues à cette croyance n’ont pas de pouvoir. Ce qu’il y a de merveilleux à reconnaître l’irréalité de la matière et la réalité de Dieu, le bien, c’est que le fait spirituel devient démontrable dès maintenant, même si on ne le comprend qu’un peu seulement ! Les maladies les plus graves peuvent être guéries. Notre foyer et notre corps répondent à la vérité de l’être, dans laquelle la matière n’est rien et l’Esprit est tout.
