Un jour où il se promenait avec ses disciples, Jésus de Nazareth eut faim et il trouva un figuier qui n'avait que des feuilles et ne portait aucun fruit. Devant l'indice trompeur — car les feuilles indiquaient que l'arbre aurait dû porter des fruits — Jésus déclara: « Que jamais fruit ne naisse de toi ! » Suite à quoi l'arbre sécha. Le récit biblique se poursuit ainsi: « Les disciples, qui virent cela, furent étonnés, et dirent: Comment ce figuier est-il devenu sec en un instant ? Jésus leur répondit: Je vous le dis en vérité, si vous aviez de la foi et que vous ne doutiez point, non seulement vous feriez ce qui a été fait à ce figuier, mais quand vous diriez à cette montagne: Ote-toi de là et jette-toi dans la mer, cela se ferait. » Matth. 21:19—21.
Peut-être pourrait-on interpréter l'incident comme un exemple de la domination de Christ Jésus sur la croyance ou le concept de l'improductivité. Nous sommes à même, grâce au sens spirituel, de discerner l'improductivité même lorsque des indices — comme le leurre des feuilles du figuier — présentent un état apparemment normal des choses. Ce discernement est spécialement nécessaire dans une telle situation parce que l'improductivité est en général plus qu'un état de stagnation. Elle marque peut-être le début d'une régression.
Jésus compara la destruction du figuier au déplacement des montagnes et déclara que pour ce faire il fallait une foi inébranlable. Cet acte de Jésus peut nous être très utile pour vaincre l'improductivité.
Qu'est-ce que l'improductivité ? pourrait-on demander. Assurément, la maladie est une des activités les plus régressives, voir néfastes, qu'affronte l'humanité. Mais la maladie, l'échec dans les affaires, la faillite d'un programme de vente, une production infertile dans n'importe quel domaine, tout cela peut être renversé et prouvé incapable de nous nuire ou de nous influencer.
La Science Chrétienne révèle que l'Entendement, Dieu, est la source de toute action. De toute évidence, Dieu ne crée ni inactivité ni improductivité, ni contre-productivité. Les idées de l'Entendement sont toujours actives, et l'homme, qui reflète l'Entendement, a la capacité divine d'accomplir le dessein de Dieu.
Les idées qui proviennent de Dieu sont parfaites. Elles n'incluent aucun élément d'échec ou de stérilité. Il faut que chacun, en tant qu'idée bonne et complète, revendique le rapport qui l'unit à l'Entendement divin. Et comprenant cela, il verra chaque jour fructifier ses entreprises.
Toutefois on pourrait croire que souvent les bonnes idées s'égarent, que quelque chose les empêche de fructifier tout à fait ou même qu'elles échouent. Et comme dans les affaires, cela semble aussi vrai parfois pour le corps humain: quelqu'un en excellente santé, par exemple, peut tomber malade et de ce fait devenir improductif.
S'il est vrai qu'on a rarement à déplacer des montagnes au sens propre du terme, on affronte parfois dans la vie des problèmes qui se dressent comme des montagnes. Mais les paroles de Jésus montrent que ces « montagnes », tumeurs anormales, par exemple, peuvent être guéries. Puisque des grosseurs anormales n'ont ni raison d'être ni fonction physiologique et qu'elles semblent peut-être même surgir sans cause évidente, on peut donc certainement les classer comme états improductifs. La puissance divine à laquelle Jésus s'adressait pour dessécher le figuier est à même de surmonter ces conditions erronées sans hésitation.
Une Scientiste Chrétienne de ma connaissance fut un jour troublée de voir des verrues apparaître sur le visage de son enfant. Tout d'abord, elle n'en avait vu qu'une, puis plusieurs autres, et l'enfant en était très affecté. Une praticienne de la Science Chrétienne à qui cette mère s'était adressée lui expliqua l'histoire du figuier desséché et comment Jésus avait ainsi prouvé que toute l'humanité disposait de l'autorité divine pour se débarrasser d'éléments improductifs, y compris de verrues.
« Dessèche-toi ! » Quelle puissante vérité derrière cette injonction ! Personne ne peut dessécher une idée spirituelle, divine, et une pareille idée ne pourrait causer ni visage défiguré ni chagrin. Nous commençons à prouver l'irréalité du mal en sachant que l'amour de Dieu ne se traduit pas par une manifestation erronée, qu'il s'agisse de verrues ou de maladie. Dieu, le bien, est la seule réalité, la seule action, et de telles erreurs sont contraires à Sa nature comme à celle de Son enfant immaculé. Dans notre cas, grâce au traitement de la Science Chrétienne, les verrues disparurent.
Une autre Scientiste Chrétienne, qui souffrait d'une tumeur à la poitrine, discerna aussi l'improductivité d'un tel mal. Ayant prié pendant quelques semaines et avec le soutien d'une praticienne de la Science Chrétienne, elle aussi discerna que le pouvoir divin est à même d'éliminer un état aussi improductif. Et il s'ensuivit que tout rentra dans l'ordre et que la grosseur disparut.
La compréhension et la pratique de la Science Chrétienne peuvent guérir tout ce qui tendrait à se manifester sous forme de grosseur anormale ou de maladie. Dirigeant la pensée vers l'idée spirituelle de la croissance, Mary Baker Eddy écrit: « Les stades progressifs en Science Chrétienne se gagnent par la croissance, non par l'accumulation; l'oisiveté est l'ennemie du progrès. Et la croissance scientifique ne manifeste aucune faiblesse, aucune émasculation, aucune vision illusoire, aucune rêverie vagabonde, aucune insubordination aux lois qui existent, aucune perte ni manque de ce qui constitue la nature véritable de l'homme. » Elle continue ainsi au paragraphe suivant: « La croissance est gouvernée par l'intelligence, par le Principe actif, Dieu, qui est toute sagesse, qui crée la loi, qui l'impose et s'y tient. » Écrits divers, p. 206.
Celui qui comprend le Principe intelligent « qui crée la loi... et s'y tient », savoir Dieu, et qui voit l'homme à Son image et à Sa ressemblance, celui-là classe la maladie comme croyance improductive, ce qu'elle est en réalité. Non conforme aux normes de la vraie croissance, telles qu'elles sont révélées en Science Chrétienne, la maladie n'est pas une idée spirituelle émanant de l'Entendement. Elle peut donc se dessécher.
Les problèmes d'affaires peuvent se résoudre de la même manière. L'improductivité dans les affaires ne représente pas simplement la stagnation de l'activité. C'est plutôt un état de contre-productivité. Mais aussi certainement que nous pouvons être en bonne santé, nous pouvons avoir une entreprise en bonne santé — prouvant par la prière l'éternelle présence de l'harmonie spirituelle. Le Christ, la Vérité, confère à l'homme l'autorité divine et le discernement spirituel qui lui permettront d'éliminer de ses affaires l'activité non productive ou contre-productive.
Un vendeur ne devrait pas avoir à perdre son temps sur des affaires non productives. Reconnaissant que l'homme de Dieu reflète l'intelligence divine, il sera guidé vers les clients qui apprécient ce qu'il offre et en ont besoin.
Quand ils écoutent ce que leur communique l'Entendement, écrivains et artistes, créateurs de toutes sortes, voient les résultats de leurs efforts.
Toutefois, un projet qui réussit est souvent loin d'être la norme dans les affaires. L'effort non productif en affaires mène souvent à la frustration, à la crainte et à l'échec. Ce serait peut-être simplifier par trop le problème que de dire: « Dessèche-toi ». Il devrait y avoir derrière ces paroles la compréhension profonde qu'avait Jésus de la vraie nature de Dieu et de l'homme et de l'impuissance absolue du mal. Sa compréhension du Christ, la Vérité, est essentielle pour celui qui voudrait imiter l'exemple du Maître, et rejeter tout ce qui est improductif.
Comprenant le Christ et l'exprimant totalement, Jésus savait qu'il était le Fils de Dieu; c'est ce qui lui permettait de refléter l'autorité divine qu'il manifestait chaque jour en enseignant et en guérissant.
Ses disciples d'aujourd'hui peuvent prouver, grâce à la Science du Christ, leur propre filiation à Dieu, l'Entendement. Quand nous essayerons sincèrement de refléter cet Entendement, nous verrons que nous manifestons dans nos propres affaires les idées justes de l'Entendement. De toute évidence, les croyances non productives ou contre-productives ne proviennent pas d'un Entendement tout intelligent. Aussi, quand ces erreurs cherchent à nous faire croire qu'elles ont leur place dans la structure bien ordonnée de nos affaires, nous pouvons, comme le Maître le fit avec le figuier, les dessécher.
Le mal ne dispose d'aucune force susceptible de saper les efforts que nous faisons pour exprimer dans notre travail les qualités divines ou de nous leurrer sous une apparence de légitimité. Tout ce qui prétendrait saper une activité fructueuse — cupidité, avarice, restriction, pénurie — n'est que fausse croyance de l'affection de la chair. Ce prétendu entendement est ce que la Bible dénomme « inimitié contre Dieu » Voir Rom. 8:7.. Pour se débarrasser de l'improductivité, il faut remplacer toutes ces négations de l'entendement charnel par des pensées qu'inspire Dieu. Nous attaquons les restrictions au moyen de l'abondance de l'amour de Dieu et allons à l'assaut de l'avarice et de la cupidité sur la scène humaine armés du désir d'aider notre prochain et de l'aimer spirituellement comme nous-mêmes. Telles sont les directives positives de l'Amour divin. Y obéir nous permet de dessécher les fausses croyances qui mènent à une activité improductive ou contre-productive.
Éliminer l'infructueux ou déplacer un problème-montagne, est, selon Jésus, un acte de foi. Foi en quoi ? Foi en notre propre filialité avec le Père, Dieu, foi en le Christ qui révèle le plan du Père dans toutes nos activités, foi en la Vie qui ne connaît ni maladie ni mort et dont l'action est toujours harmonieuse.