La Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce) est une religion de cœur. On ne peut en saisir vraiment la signification par le seul intellect comme on le ferait pour une théorie. La comprendre par le cœur, c’est la comprendre avec amour. Et la comprendre avec amour, c’est en saisir la signification véritable, car elle est la religion de l’Amour. On ne peut la comprendre pleinement d’aucune autre façon. Ainsi que l’exprime son Découvreur et Fondateur, Mary Baker Eddy: « La partie vitale, le cœur et l’âme de la Science Chrétienne, c’est l’Amour. » Science et Santé, p. 113.
C’est la chaleur et l’irradiation de l’Amour divin, se manifestant tant en œuvres qu’en paroles, qui ont donné à la mission de Christ Jésus son pouvoir lumineux transcendant. La vie de notre Sauveur témoignait clairement de l’Amour divin. Son humanité et sa compassion merveilleuses apportèrent aux pécheurs et aux malades l’évidence convaincante de l’efficacité curative de l’Amour. Son affection et son sacrifice désintéressés ont touché les cœurs humains à travers les siècles.
Lui-même a dit de ses enseignements qu’ils devaient être compris dans l’intimité du cœur et par le cœur. Parlant de l’insensibilité de ses contemporains, il déclara: « Le cœur de ce peuple est devenu insensible; ils ont endurci leurs oreilles, et ils ont fermé leurs yeux, de peur qu’ils ne voient de leurs yeux, qu’ils n’entendent de leurs oreilles, qu’ils ne comprennent de leur cœur, qu’ils ne se convertissent, et que je ne les guérisse » Matth. 13:15. (italique ajouté).
Il nous faut voir que la Science Chrétienne est incontestablement la religion du Maître, la religion de l’Amour pratiquée et démontrée par la compréhension spirituelle. Ses œuvres de guérison témoignent du rayonnement de la lumière de l’Amour dans les cœurs humains. Lorsque cet éclat de la Vérité et de l’Amour illumine notre conscience, alors notre vie et nos actes témoignent par des guérisons de la signification véritable de la Science Chrétienne. C’est la meilleure preuve que nous la comprenons vraiment; et c’est la réponse indispensable aux vues erronées sur la Science Chrétienne que ses censeurs entretiennent et répandent trop souvent.
Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de vue ce que l’amour spirituel signifie pratiquement et ce qu’il implique. Prenons l’exemple suivant: on avance parfois que le processus de guérison dans la Science consiste principalement en une argumentation mentale. Il est vrai que le raisonnement et l’argumentation spirituels systématiques — reposant sur la totalité de Dieu et le néant de l’erreur et rendus concrets au moyen d’affirmations et de dénégations faites en prière — sont habituellement nécessaires pour guérir. Mais ce qui donne à ce processus de guérison son caractère profond, n’est-ce pas un cœur qui trouve son inspiration dans la Vérité et déborde d’amour — de gratitude et de joie — parce qu’il connaît l’omniprésence de l’Amour ? La clarté de pensée et la spécificité du raisonnement sont essentielles, mais l’esprit du Christ doit prendre la première place. Ce rapport raison/cœur est clairement énoncé dans le livre d’étude, Science et Santé avec la Clef des Écritures, où Mary Baker Eddy écrit: « Rappelez-vous que la lettre et l’argument mental ne sont que des auxiliaires humains pour aider à mettre la pensée en harmonie avec l’esprit de Vérité et d’Amour qui guérit les malades et les pécheurs. » Science et Santé, p. 454.
Nous retrouvons cette question dans notre attitude à l’égard des autres. Étant Scientistes Chrétiens, la perfection spirituelle constitue notre but et notre modèle; en fait, la Science Chrétienne nous donne un discernement clair de la perfection absolue de l’Entendement divin et de la création spirituelle de l’Entendement. Mais, permettons-nous à la sincérité même de notre désir d’être parfaits de faire de nous des supercenseurs des autres ?
C’est ici que l’esprit-Christ de l’affection et de l’humilité est grandement nécessaire. Aucun être humain n’a jamais eu une vision plus pure de la perfection sublime de la Vérité et de l’Amour que le Maître; pourtant, lorsqu’il eut à faire face aux défauts, aux perversités et aux faiblesses des mortels, sa patience et son amour furent sans égal. Si nous nous rappelons que la Science Chrétienne est une religion de cœur, nous ne permettrons pas à un manque de maturité de nous attirer dans un perfectionnisme matérialiste et superficiel qui amplifie et critique les imperfections observées chez les autres. Il ne demeure aucune place pour les critiques sans charité ni pour la censure chronique lorsque l’affection rédemptrice du Christ gouverne le cœur. Quelles occasions merveilleuses nous sont offertes de prouver cela dans nos relations, dans notre foyer, à notre travail et au sein de l’église !
Prenons encore en exemple la question de la personnalité. Nous apprenons dans la Science cette vérité puissante que Dieu est le seul Entendement, et qu’Il est l’Entendement véritable de l’homme, que cet Entendement est le seul Ego, que l’erreur d’un moi mortel séparé de Dieu doit être rejetée et l’égotisme mortel réduit au silence. Nous apprenons aussi que le bien n’a pas sa source dans un moi humain puisque la source de tout bien est le Principe, l’Entendement, l’Amour divins — le bien infini qui est à la fois universel et impartial.
Mais notre zèle à rejeter l’égotisme mortel ne nous incline-t-il pas à nous ravaler nous-mêmes (ou les autres) au rang de nullité et, en fait, à dire qu’il n’y a « que Dieu » — et par là à déprécier notre propre individualité divinement établie de reflets de Dieu ainsi que celle de notre prochain ? Reconnaissant que Dieu est le seul pouvoir, le Maître dit: « Je ne puis rien faire de moi-même » Jean 5:30.; mais il porta également témoignage de la puissance, de la gloire et de la domination de l’homme, reflet de Dieu, lorsqu’il dit: « Le Père qui demeure en moi, c’est lui qui fait les œuvres. » Jean 14:10. Ainsi que nous le lisons dans Science et Santé: « L’Ego-homme est le reflet de l’Ego-Dieu; l’Ego-homme est l’image et la ressemblance de l’Entendement parfait, Esprit, Principe divin.
« L’unique Ego, l’unique Entendement ou Esprit appelé Dieu, est individualité infinie, qui donne toute forme, toute grâce, et reflète en l’homme et les choses individuels et spirituels la réalité et la divinité. » Science et Santé, p. 281.
La vie du Maître, qui nous sert de modèle, montre clairement que nos efforts pour reconnaître que Dieu seul est bon, et L’adorer, ne devraient jamais nous conduire à ne pas apprécier les autres ou nous-mêmes, car Dieu est Amour, incluant tout et appréciant tout. Nous ne devrions jamais nous montrer froids ou indifférents envers autrui. Si l’esprit de douceur et d’affection du Christ a la prépondérance dans notre cœur, nous ne laisserons jamais un manque d’intérêt « impersonnel » glacer notre façon de voir les autres. Au contraire, nous nous efforcerons de trouver et d’apprécier chez autrui et en nous-mêmes l’étincelle de divinité qui porte témoignage de notre identité spirituelle réelle à l’image de Dieu.
Parfois certains qualifient la Science Chrétienne de « religion intellectuelle », mais cette appellation est fausse au sens ordinaire de ce terme. Il est exact que la Science Chrétienne n’accorde aucune importance à la pompe, au cérémonial ou au rituel, pas plus qu’elle ne fait appel à un charisme quelconque, et de plus, c’est une religion qui s’intéresse aux idées, qui s’adresse aux penseurs et remet en question les croyances de l’humanité. Mais c’est aussi la vérité curative pure et pratique que Jésus enseigna et démontra. C’est la pure Science du Christ que Mary Baker Eddy, son Découvreur, a décrite comme « embrasée d’Amour divin » Ibid., p. 367..
Le Christ, la Vérité, n’a rien d’abstrait. Il est évident d’après les récits des évangiles que le grand Maître, toujours attentif aux ordres du Père et aux besoins humains, communiquait le Christ, la Vérité, avec amour et patience à tous ceux qui acceptaient d’écouter. Par ses œuvres, la Parole a été faite chair dans des existences rachetées — des hommes, des femmes et des enfants abondamment bénis et guéris. Son ministère illustrait la coïncidence du divin et de l’humain: le pouvoir rédempteur de l’Amour divin répondant à l’appel à l’aide lancé par le cœur humain honnête. Ainsi que Christ Jésus l’a rendu clair, le toucher guérisseur de cet Amour apparaît non seulement dans des paroles exaltées et des guérisons saisissantes, mais aussi dans l’humilité et l’affection inspirées qui le poussèrent à dire, en parlant des actes chrétiens de miséricorde: « Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites. » Matth. 25:40.