Anne avait le chic pour retrouver les choses. Que les clefs de voiture de Papa, le sac de Maman ou l’agenda de Sarah soient égarés, et quelqu’un disait: « Va chercher Anne, elle retrouve toujours tout ! » Et il semblait bien qu’elle en était capable. La famille avait pris l’habitude de faire appel à Anne. Même lorsque le chat des voisins disparut, on demanda à Anne de venir et en l’espace de quelques minutes, elle le trouva.
Anne et sa sœur Sarah aimaient les animaux; elles avaient toute une ménagerie: un chien à poils longs, deux chats et une famille de hamsters. La maman d’Anne aimait elle aussi les animaux, mais quand arriva la portée de bébés hamsters, elle déclara: « Il faudra les porter au marchand d’animaux dès qu’ils seront sevrés. » Anne supplia: « Maman, est-ce que je ne peux pas garder juste un bébé ? » Et Maman répondit en souriant: « Alors un seul et c’est tout ! »
Anne en choisit un et l’appela Harold. Il aimait tourner dans sa roue et en grandissant il devint un joli petit animal. Harold était fauve et blanc; il avait des yeux bruns pétillants, de petites pattes délicates et une fourrure douce et longue. Il aimait qu’on le prenne dans les bras et qu’on le caresse et alors il se blotissait sous le menton d’Anne après avoir exploré son épaule.
Lorsqu’arrivèrent les vacances, la famille d’Anne partit et demanda à un voisin de s’occuper de tous les animaux pendant leur absence. Mais à leur retour, deux semaines plus tard, le voisin se précipita vers eux: « Oh, Anne, nous sommes absolument désolés, mais le petit hamster s’est échappé il y a une semaine et nous n’avons pas encore pu le retrouver. » Anne courut à la maison et constata qu’Harold n’était pas là.
En fait, elle n’était pas trop inquiète puisque toute la famille disait toujours: « Anne peut tout retrouver. » Elle se mit donc à chercher. Elle souleva le pouf jaune dans le coin de sa chambre, regarda sous les animaux en peluche et elle sortit même tous les livres de sa bibliothèque. Mais Harold restait introuvable.
Anne s’assit sur son lit et les pleurs commencèrent à couler. Sa maman vint la voir et l’entoura de son bras. « Aucun signe d’Harold ? » « Non, sanglota Anne, et tout le monde dit que je peux toujours tout retrouver ! » « Oui, ma chérie, mais peut-être nous faut-il écouter Dieu. Laissons-Le diriger nos pensées et nos actes. Dieu est la source de tout bien et de toute aptitude. Souviens-toi de la définition de Dieu que donne Mary Baker Eddy: “Le grand Je suis; Celui qui sait tout, qui voit tout, en qui est toute action, toute sagesse, tout amour, et qui est éternel; Principe; Entendement; Ame; Esprit; Vie; Vérité; Amour; toute substance; intelligence.” Science et Santé, p. 587.
« Bien, poursuivit sa maman, si Dieu est “Celui qui sait tout”, et “voit tout”, et “est toute action”, en quoi est-ce que cela peut nous aider pour Harold ? » Anne hésita. « Eh bien, puisque Dieu sait tout, Il sait où sont Ses créatures. Et puisque je suis Son expression, je peux savoir ce qu’il faut faire. » « Tu es sur le bon chemin maintenant », dit sa maman.
Anne se sentit heureuse à la pensée de la sollicitude et du gouvernement pleins d’amour de Dieu. Un jour et une nuit passèrent et toujours pas trace d’Harold, mais Anne n’abandonnait pas, pas plus que les autres membres de la famille. Ils avaient appris en Science Chrétienne, au cours d’autres moments difficiles, qu’aucun problème n’est trop grand ou trop petit pour qu’on fasse appel à Dieu pour trouver une solution. Anne repensa aux clefs de voiture, au sac, à l’agenda, au chat des voisins, qu’elle avait retrouvés et elle se rendit compte que sa maman avait reconnu dans toutes ces circonstances l’aide et le gouvernement de Dieu. Anne savait que le même pouvoir de l’Amour était à l’œuvre prenant soin d’Harold.
Un matin, elle décida d’inspecter la chambre de sa sœur. Et là, dans le coin de la penderie de Sarah, Harold attendait, regardant alentour avec ses petits yeux bruns, son petit corps transi de peur. Anne tendit la main et avec tendresse attrapa le petit animal tout frémissant.
Ce fut un enseignement précieux que « toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut » Jacques 1:17.. L’aptitude d’Anne à tout retrouver était en réalité le résultat d’une bonne volonté à écouter Dieu, à reconnaître qu’Il est toute sagesse et toute action. Chaque don, chaque aptitude, des enfants de Dieu leur est donné par réflexion.
