A une certaine époque, j’étais Lectrice d’une grande organisation de la Science Chrétienne à l’université. Pendant un service, je lus par erreur quelques-unes des citations en les invertissant. Accablée par un sentiment d’échec, je commençai à me condamner d’avoir commis cette faute. J’aurais dû raisonner scientifiquement, et savoir que Dieu seul communique avec Son idée spirituelle, l’homme, et que rien ne peut s’interposer dans ce message divin. Mais au lieu de cela, je me mis à me considérer comme une mortelle séparée de Dieu et essayant cependant, par des moyens mortels limités, de communiquer efficacement Sa parole.
Comme ces suggestions de séparation d’avec Dieu dominaient dans ma pensée, j’eus peur. Très vite j’eus des nausées et je me mis à transpirer énormément. Je me cramponnai au pupitre pour ne pas m’effondrer pendant la lecture. Bientôt la vue commença à me faire défaut et par moments je n’y voyais rien.
J’observai une pause dans ma lecture et j’affirmai silencieusement qu’à ce moment même la Vérité immortelle se révélait non seulement à moi, mais à tous ceux qui étaient présents, et qu’aucune rupture ou obstruction ne pouvait interrompre cette révélation divine. Puis je réfutai l’idée erronée que j’avais pu commettre une faute. Je savais que j’étais réellement une idée spirituelle illimitée engagée dans une activité provenant de l’Esprit, et je pus voir que, dans l’infinitude de l’Esprit, il n’y avait aucun pouvoir qui pût s’opposer à l’action de Dieu pour la retarder.
Cette reconnaissance de la toute-puissance de l’Esprit me permit de continuer à lire, alors même que par instants je ne pouvais voir les mots sur la page. J’étais certaine que le message guérisseur de Dieu parvenait à l’assistance en dépit de mon parler hésitant. Une forte tentation d’abandonner et de quitter le pupitre fut renversée par une profonde conviction que les vérités que je lisais dans la Bible allaient me soutenir et me guérir sur-le-champ.
Alors que j’approchais de la fin des citations bibliques, j’arrivai à une phrase qui répondit directement à mon besoin (Apoc. 3:12): « Celui qui vaincra, je ferai de lui une colonne dans le temple de mon Dieu, et il n’en sortira plus. » Je pris conscience que nous devenons une « colonne » de force en servant Dieu et en rejetant les suggestions de discordance. Je vis nettement que cette prise de conscience pouvait m’aider à vaincre toute tentation de croire que je pouvais jamais être en dehors de Sa sollicitude.
Ma force et ma vue commencèrent à me revenir vers la fin de la lecture. Pendant les instants de prière silencieuse, je ressentis l’effet des prières de ceux qui s’étaient aperçus que j’avais des difficultés. L’indisposition disparut entièrement pendant que nous priions et je fus complètement guérie.
Après le service et quand tout le monde fut parti, je me sentis pendant quelques minutes fortement impressionnée par l’ampleur de la difficulté que j’avais eue. Je ne pouvais m’empêcher d’y repenser et j’avais peur que cela ne se reproduise. Tout de suite je m’adressai humblement et avec ferveur à Dieu par la prière et je Lui demandai de me montrer ce que j’avais besoin de mieux comprendre. Par mon étude de la Science Chrétienne, j’avais appris que l’inharmonie provient d’une conception erronée de Dieu et de Son expression, l’homme. En un instant j’eus ma réponse. Il me devint évident que j’avais besoin de reconnaître que Dieu est la seule personne, de voir que la personnalité ou un sens personnel de responsabilité ne gouvernait pas réellement ce service. Disons plutôt que c’était l’unique personne, Dieu, qui en avait la totale maîtrise. Ce fait spirituel exclut la possibilité d’échec ou d’interruption. Et il révèle que l’homme est l’expression individuelle du Dieu parfait; il n’est pas un mortel défaillant.
Je pensai à la déclaration de notre Leader, Mrs. Eddy (Message to The Mother Church for 1901, p. 1): « ... soyez assurés que le bras étendu de Dieu ne peut jamais vous faire défaut aussi longtemps que vous êtes à Son service. » Alors je détectai un grain de satisfaction personnelle indiquant que j’avais entretenu des sentiments d’orgueil et d’accomplissement à certains moments de mon mandat de Lectrice. Cette sorte de « culte du moi » émanait du fait que je me voyais séparée de Dieu. Je savais, cependant, que si je reconnaissais que Dieu est l’unique personne, si j’admettais l’unité de l’homme avec Dieu et l’expression individuelle de Dieu par l’homme, la croyance à une entité finie séparée travaillant pour réaliser ses propres desseins serait détruite. Mon but était d’être certaine que mon activité, tant à l’église que dans la vie quotidienne, était accomplie pour la glorification de Dieu seul.
Cette maladie subite ne reparut jamais, et je terminai sans crainte mon mandat de Lectrice. Je suis très reconnaissante à Dieu pour Sa tendre sollicitude dans cette circonstance et dans beaucoup d’autres. Je suis également reconnaissante pour notre sublime Modèle, Christ Jésus. En marchant sur ses traces, Mrs. Eddy bénéficia d’une façon incommensurable de sa perception lumineuse de la nature de l’infinie bonté de Dieu. D’où sa patiente explication de cette vérité à l’humanité dans son livre Science et Santé.
Santa Barbara (Californie), U.S.A.
