Ma grand-mère était Scientiste Chrétienne, mais malgré cela, je n’avais jamais compris à vrai dire ce qu’était la Science Chrétienne. Petite fille, je devais aller à l’église avec elle tous les deux mois. J’avais choisi d’y aller le mercredi soir, parce que les gens se levaient et racontaient des histoires intéressantes. Je pensais toujours que si quelque chose de vraiment grave m’arrivait, j’aurais recours à la Science Chrétienne. Mais j’avais décidé que ce ne serait pas pendant ma jeunesse, parce que j’étais sûre que devenir Scientiste Chrétienne m’aurait empêchée de m’amuser. Comme j’étais loin du compte !
Pourtant ce n’est pas en raison d’un grave problème physique que je me suis tournée vers la Science, mais à cause d’une lente désagrégation de ma vie personnelle. J’avais été témoin du divorce de mes parents, une affaire qui avait traîné longtemps. Mon adolescence en avait beaucoup souffert. Après mon départ de la maison, les difficultés qu’avaient connues mes parents commencèrent à se manifester dans les relations très étroites que j’eus avec une autre personne. J’avais l’impression d’être sur une plage dont le sable se dérobait sous mes pas. La situation empira. Finalement, je pris l’habitude d’entrer en cachette dans la chambre de ma mère pour y lire ses numéros du Christian Science Sentinel, car elle aussi venait de commencer à s’intéresser à la Science. Je retournai aux réunions de témoignage du mercredi; j’y allais et j’écoutais simplement, sans que ma mère le sache. Je le faisais entièrement de mon propre gré; je ne voulais y être poussée par personne; je voulais décider par moi-même. Je ne considérais même pas cela comme une décision à ce moment-là. Je trouvais tout simplement que le fait de lire des articles et d’écouter des témoignages m’apportait de l’espoir. En outre, le changement d’attitude de ma mère me fit grande impression; elle avait beaucoup plus d’assurance depuis qu’elle était revenue à la Science.
C’est alors que j’allai vivre en France, et là ma vie personnelle s’écroula complètement. J’avais eu l’habitude de toujours dépendre de quelqu’un d’autre pour mon bonheur et ma stabilité, et depuis l’âge de seize ans, j’avais passé dix ans à tenter de combler un sens d’insécurité, dû à la situation familiale, en m’assurant l’affection de quelqu’un d’autre. Et tout à coup, je me voyais sans personne sur qui compter pour quoi que ce fût. Je savais que si quelque chose pouvait m’aider, c’était la Science Chrétienne. Je fis donc appel à un praticien et ce fut tout simplement fantastique.
Au cours de cette première conversation, il me révéla la base des guérisons relatées dans les Sentinels et lors des réunions du mercredi soir. Très simplement, il expliqua quelle était ma relation à Dieu, quel rapport existait entre l’homme et Dieu et il l’expliqua de telle façon, qu’aussitôt je sus que c’était là ce que je recherchais, quelque chose sur quoi je pouvais compter.
Jusque-là, j’avais cru que j’étais ici-bas sur terre, et que d’une manière ou d’une autre Dieu balayerait complètement mon problème et que les choses rentreraient dans l’ordre. Le praticien me fit remarquer que j’étais l’expression de Dieu, éternellement unie à Lui. Je me rendis subitement compte que je ne pouvais aucunement être séparée de Dieu, parce que j’exprimais la perfection de Dieu, parce que j’étais la manifestation de Sa bonté infinie. Comme le dit Mrs. Eddy dans Science et Santé: « L’homme est l’expression de l’être de Dieu. » Science et Santé, p. 470. Tous ces problèmes qui semblaient m’entourer n’étaient que la négation de l’être de Dieu, et l’être de Dieu — Sa perfection infinie — ne pouvait être en réalité que la seule chose qui fût. Cela, il me fallut plus de temps pour le comprendre.
Le praticien me l’expliqua d’une façon merveilleuse. Il prit l’exemple d’un tronc d’arbre avec ses branches, non pas que l’homme fasse partie de Dieu, mais disons qu’en un sens tout ce qui se trouve en l’arbre monte jusqu’aux branches. Ma pensée tout entière en fut illuminée, et l’idée de séparation que j’avais acceptée jusque-là fut complètement renversée. Je compris soudain que les branches ne pouvaient être privées de quoi que se soit dans le tronc, parce que tout ce qui se trouvait dans le tronc, l’eau qu’il buvait de la terre et la substance tirée du sol, nourrissait constamment les branches. Et autre chose encore: quand j’appelai le praticien et lui dis avec émotion que je venais de rompre une relation personnelle importante, il m’assura que la seule relation était celle que j’entretenais avec Dieu. Cela m’aida aussi.
J’étais très reconnaissante de ce que j’étais en train d’apprendre et de comprendre, mais je ne crois pas que j’aurais continué mon étude de la Science Chrétienne si ce que j’avais pensé auparavant s’était vérifié, c’est-à-dire si l’aventure et les distractions avaient disparu de ma vie. Depuis le début de mon étude des Leçons bibliques Dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne. et de Science et Santé, je sens que j’ai mené ce que beaucoup appelleraient une vie variée et intéressante. J’ai beaucoup voyagé, et j’ai fait beaucoup de choses considérées comme amusantes et passionnantes; elles l’étaient vraiment. Mais j’ai trouvé que le fait de vivre la Science Chrétienne n’a jamais éliminé de mon existence le moins du monde la joie, l’aventure et les distractions; au contraire, elle les a accrus. Où que je sois, chaque jour est une aventure.
Actuellement, pour moi, l’aventure c’est pouvoir placer ma confiance en Dieu, faire confiance à mon unité avec Lui en toutes choses, non seulement pour ce dont j’ai besoin, mais pour progresser et pour mener à bine tout ce que j’entreprends, chaque jour. Il m’aurait fallu une éternité pour que je puisse seulement imaginer ce qui s’est produit lorsque je m’en suis remise à Dieu pour toutes choses, et que j’ai accepté la réalité de l’univers de Dieu.
Par exemple, je viens de finir de travailler comme hôtesse à bord d’une montgolfière qui a survolé toute la France. Cela a été une expérience fantastique qui exigeait que je vive la Science chaque jour, parce que mes heures de travail étaient très longues. Je travaillais avec vingt-six personnes, sept jours par semaine, chaque semaine, de neuf heures du matin à minuit et avec très peu de jours de congé. Je ne me suis jamais tant amusée. S’il y avait un problème à résoudre, je n’avais parfois pas le temps de m’asseoir pour étudier. Je devais tout simplement utiliser ce que je savais et être reconnaissante de ce que je savais se passer réellement, spirituellement et affirmer que je savais que c’était là la seule chose qui se passait, là où j’étais. Cette affirmation, accompagnée de gratitude, s’est avérée la chose la plus puissante que j’aie jamais vue. Tout ce qui était nécessaire s’est manifesté, toujours. En mettant en pratique la Science, je n’ai jamais été fatiguée. Bien que pendant six mois, je n’eusse pas un seul jour de congé, les gens ne m’ont jamais fatiguée et personne ne m’a jamais énervée. De plus, j’ai maintenant la moitié des heures nécessaires pour avoir mon permis de pilote de montgolfière.
Grâce à la Science Chrétienne, j’ai maintenant l’impression d’emporter ma joie avec moi. Elle fait partie de mon être en tant que manifestation de Dieu. Je me rends compte maintenant que je ne dépends de personne pour trouver cette joie ou quoi que ce soit de nécessaire à mon bonheur ou pour éprouver le sentiment d’être quelqu’un d’utile. Je n’ai pas besoin de chercher autour de moi ce qui paraît me manquer ou ce qui pourrait me rendre plus complète. J’ai toujours des connaissances et des amis merveilleux, mais je sais maintenant que mon bonheur ne dépend pas d’eux; ce n’est pas eux qui m’apportent la plénitude. C’est Dieu qui me la donne. Au lieu de porter atteinte à mes relations humaines, cette compréhension les a enrichies. C’est là quelque chose que j’apprends jour après jour.