L’irréalité du temps est l’une des vérités fondamentales que nous apprend l’étude de la Science ChrétienneChristian Science (’kristienn ’saïennce). Le temps est irréel parce que l’univers de Dieu est spirituel et que Son univers est le seul qui existe. La matière est temporelle. Les choses de la matière ont un commencement et une fin et, entre les deux, toutes sortes d’événements leur arrivent. Les choses de l’Esprit, Dieu, sont éternelles. Elles n’ont ni commencement ni fin. Leur histoire est en dehors du temps: c’est l’idée du divin Principe infini, l’Amour, qui s’épanouit.
Les Écritures relatent avec inspiration l’apparition, sur le plan humain, de la réalité spirituelle. Elles indiquent la nature de la création spirituelle, au moyen d’événements humains qui donnent une illustration spectaculaire de ce qui est réel et de ce qui ne l’est pas. Nous pouvons apprendre davantage de l’étude des Écritures, en retirant la notion de temps de chacun des récits bibliques et de toute la Bible elle-même. Alors, nous commençons à saisir les vérités éternelles de la Bible qui nous guident vers la démonstration de la vie éternelle.
Pour notre étude des Écritures, les Leçons bibliques hebdomadaires qui paraissent dans le Livret trimestriel de la Science Chrétienne sont d’une valeur inestimable. Ces leçons sont constituées de sélections de la Bible et de passages corrélatifs tirés du livre d’étude de la Science Chrétienne, Science et Santé avec la Clef des Écritures, de Mary Baker Eddy, qui découvrit et fonda la Science Chrétienne. Bien que ce livre comporte trois chapitres spécifiquement désignés comme la Clef des Écritures, le livre entier est en corrélation avec les Écritures; et Mrs. Eddy elle-même, en parlant des Écritures, mentionne ce livre d’étude comme en étant « la Clef » (voir Écrits divers, 92:25–29).
Le premier chapitre de la Genèse nous parle de Dieu créant l’homme à Son image. Dans le deuxième chapitre, nous voyons l’Éternel Dieu formant « l’homme de la poussière de la terre » Gen. 2:7.. Ainsi se trouve créé Adam, et ensuite Ève. Il est bien connu que le mot utilisé pour désigner Dieu dans le premier chapitre est différent du double terme employé pour Le désigner dans le deuxième. Si nous nous reportons au Glossaire de Science et Santé, nous nous apercevons que l’expression « l’Éternel Dieu » représente un concept physique de Dieu. Voir Science et Santé, 590:22–4. Et sous la rubrique « Adam », l’auteur déclare: « Le nom Adam représente la supposition erronée que la Vie n’est pas éternelle, mais qu’elle a commencement et fin; que l’infini entre dans le fini, que l’intelligence passe dans l’inintelligence, et que l’Ame réside dans le sens matériel... » Ibid., p. 580. C’est là une partie d’une longue définition qui vaut vraiment la peine d’être étudiée. « Ève » est définie en ces termes: « Un commencement; mortalité; ce qui ne dure pas éternellement; une croyance limitée concernant la vie, la substance et l’intelligence dans la matière. » Ibid., p. 585.
Retirons la notion de temps de notre concept de l’histoire d’Adam et d’Ève, et, à la lumière de ces définitions, posons-nous alors la question: Quand tout cela a-t-il lieu ? La réponse qui vient est: maintenant. La fausse supposition et la croyance finie se présentent à nous de façon constante. Acceptons-nous cette présentation ? Sommes-nous, vous ou moi, un Adam ou une Ève ?
Discuter sur la date probable de ces événements dans l’histoire humaine, c’est se trouver à côté du problème. La question est que « l’Éternel Dieu » — c’est-à-dire une croyance en un dieu qui n’est pas Dieu — constitue pour nous, en ce moment même, la tentation d’être Adam ou Ève. Nous nous apercevons alors que toute la Bible, du commencement à la fin, décrit le réveil de la conscience humaine à l’irréalité d’Adam et d’Ève, et à la réalité de l’intelligence divine infinie, ou Entendement, que l’on nomme Dieu.
Si nous étudions l’histoire de Noé et de l’arche, nous lisons dans le Glossaire que « Noé » n’est pas seulement « un mortel corporel » mais aussi « connaissance du néant des choses matérielles et de l’immortalité de tout ce qui est spirituel » Ibid., p. 592.. L’ « arche » est en partie définie comme « la Science montrant que les réalités spirituelles de toutes choses sont créées par Lui et existent à jamais. L’arche représente la tentation surmontée et suivie d’élévation spirituelle » Ibid., p. 581.. Si nous considérons le récit biblique où il est question de Noé faisant entrer dans l’arche un mâle et une femelle de chaque espèce vivante, et si nous retirons du récit la notion de temps, ne voyons-nous pas que maintenant même nous pouvons prendre avec nous, dans l’arche, notre concept de l’être complet, mâle et femelle, créé par Dieu, incluant tout ce qui exprime la vie telle que la Science nous la montre. (Cela n’est surtout pas une analyse définitive du récit de Noé et de l’arche. Cette étude essaie simplement de montrer les possibilités infinies et le caractère pratique d’une interprétation de la Bible à la lumière de la réalité scientifique éternelle. Cette seule histoire peut nous apporter littéralement des centaines d’idées nouvelles, lorsque nous en recherchons le sens spirituel plutôt que la signification historique.)
Il se peut que certains incidents contenus dans le récit de Moïse et de ses efforts pour libérer les Israélites de leur esclavage en Égypte soient à la limite de la crédibilité, si on les prend à la lettre. Mais si nous supprimons la notion de temps dans cette histoire, nous constatons qu’elle décrit ce qui se passe, maintenant même, dans la conscience humaine. Dans l’Exode, nous lisons qu’afin de convaincre Pharaon que l’Éternel était le pouvoir qui soutenait Moïse lorsqu’il lui demandait de laisser partir son peuple, l’Éternel, par l’intermédiaire de Moïse, changea les eaux du fleuve en sang, provoqua l’invasion des grenouilles, des poux et des mouches; Il envoya une maladie qui fit périr tout le bétail égyptien; Il provoqua une tempête de grêle destructrice, et ainsi de suite. Nous lisons que, chaque fois, l’Éternel endurcit le cœur de Pharaon et celui-ci ne voulut pas laisser partir les Israélites. La conscience humaine n’est-elle pas souvent comme Pharaon ? Combien de fois avons-nous vu quelqu’un souffrir, ou peut-être avons-nous souffert nous-mêmes, et avant que la guérison n’ait lieu, avons-nous promis de changer notre attitude envers ce qui est juste et bon. Nous avons accepté peut-être d’abandonner le désir de dominer, ou la volonté personnelle, ou quelque trait de caractère qui entrave notre chemin vers la liberté. Puis, aussitôt que la guérison se produit, nous oublions.
C’est le concept erroné de Dieu, entretenu par les Israélites, qui fut la cause de leur esclavage et leur a fait subir le comportement capricieux de celui qui les retenait captifs. C’est le leadership de Moïse qui leur donna un meilleur concept de Dieu; le résultat fut qu’ils réussirent finalement à s’échapper et à se diriger vers la Terre Promise. C’est un concept erroné de ce qui constitue l’Ame ou l’Entendement — un concept erroné de Dieu — qui semble endurcir notre cœur pour nous empêcher de progresser. Mais l’Amour divin, l’Ame ou Entendement véritables, n’endurcit jamais notre cœur. Aussitôt que nous sommes prêts à abandonner notre concept erroné de ce qui constitue le pouvoir qui gouverne notre vie et celle des autres, et à mettre notre confiance en Dieu, l’Esprit, la Vie, l’Amour, comme étant Tout-en-tout, nous ne rencontrons plus de résistance à notre libération de l’esclavage des croyances matérielles. Nous commençons notre voyage vers la démonstration de ce qu’est éternellement la vie.
Les récits évangéliques de la vie et des œuvres de Christ Jésus peuvent s’animer de plus d’inspiration et de signification encore lorsque nous retirons du tableau la notion de temps. La naissance du Christ se produit en chacun de nous, dans la mesure où nous reconnaissons que la grâce et le pouvoir de la Vérité et de l’Amour constituent tout et gouvernent tout. Les œuvres de guérison de Jésus illustrent l’action présente du Christ dans la conscience humaine, guérissant au lieu et à l’instant où est reconnue la véritable idée de Dieu, le Christ. Finalement, après le procès de Jésus, son crucifiement et sa résurrection, se produisit l’ascension. Par notre propre ascension, nous acquérons la faculté d’étendre notre portée mentale et spirituelle et d’attirer tous les hommes à la Vérité.
En réalité, les Écritures représentent la conscience que nous avons de notre voyage céleste. Transportons notre compréhension des Écritures jusqu’à la montagne des Oliviers, et regardons-la s’élever, comme les disciples regardèrent s’élever Jésus. « Il fut élevé pendant qu’ils le regardaient, et une nuée le déroba à leurs yeux. » Actes 1:9. Le Jésus corporel disparut. Tout d’abord, les disciples continuèrent de regarder vers le ciel, cherchant encore le Jésus corporel, mais des anges leur assurèrent que ce n’était pas là qu’ils devaient regarder. Abandonnant leur concept corporel de Jésus, les disciples furent prêts pour l’illumination de la Pentecôte, et « ils furent tous remplis du Saint-Esprit, et se mirent à parler en d’autres langues » et « chacun les entendait parler dans sa propre langue » 2:4, 6..
Lorsque notre concept corporel des Écritures cédera au spirituel et que nous considérerons les Écritures comme le récit de ce qui se passe, ici et maintenant, dans la conscience (la nôtre en particulier), notre travail en tant qu’individu ou membre d’église aura une plus grande portée parce qu’il parlera à chacun dans sa propre langue.
De quelle langue s’agit-il ?
Parce que nous ne nous préoccupons plus du corps et de son histoire, la distance entre notre pensée et ceux qui ont besoin de guérison physique — ceux qui sont déprimés, ceux qui sont troublés, ceux qui ont peur, ceux qui recherchent de tout leur cœur à mieux comprendre leur identité, etc. — n’existera tout simplement plus. Ils entendront les vérités de la Science du Christ en fonction de la réponse à leurs besoins. Et quand ils sentiront en eux l’émoi provoqué par le pouvoir de la Parole répondant à leurs besoins, ils voudront en connaître la cause. Alors, l’Entendement divin plein de bonté qui leur a apporté le message de la Vérité dans leur propre langue les conduira là même où ils pourront comprendre cette Vérité.
Quel merveilleux défi nous est proposé ! Quelle occasion magnifique de sonder les Écritures du commencement à la fin, pour en extraire le message spirituel, incorporel, éternel, et lorsque nous le trouvons, de laisser la lumière de la Vérité même, le pouvoir de l’Amour même, la bonté miséricordieuse de l’Ame même, passer par nous pour atteindre d’autres. Cette lumière, ce pouvoir, cet amour, exempts des limites du temps ou de l’espace matériel, toucheront le cœur des hommes, des femmes et des enfants dans le monde entier. Nous pourrions bien voir alors le début de ce que le Révélateur a décrit comme « un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu » Apoc. 21:1..