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Le mythe du talon d'Achille

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de septembre 1980


Au temps de notre scolarité beaucoup d'entre nous furent mis en contact, ne fût-ce que superficiellement, avec la mythologie de la Grèce antique. Nous avons lu comment Thétis, la mère d'Achille, le plongea dans les eaux magiques du fleuve Styx, le rendant ainsi invulnérable aux flèches et aux javelots de l'ennemi. Mais elle dut le tenir par le talon — ce qui priva celui-ci de protection. C'est ainsi que le « talon d'Achille » désigne proverbialement l'endroit vulnérable d'une personne, car ce fut là qu'Achille reçut sa blessure fatale.

Même d'un mythe nous pouvons souvent retirer quelque inspiration. Par la Science Chrétienne, nous pouvons trouver comment extirper la croyance que nous pouvons avoir un talon d'Achille.

Trop fréquemment les gens tombent dans l'erreur de croire qu'à cause d'un point faible dans leur compréhension ou leur caractère, ils sont tourmentés par une maladie particulière qui persiste en dépit d'efforts spécifiques pour y remédier. On tend à croire qu'un certain problème est associé indissolublement à notre nom et que s'il voulait seulement disparaître, tout irait bien.

On trouve un autre exemple de point faible chez une personne dans la seconde épître aux Corinthiens, où Paul nous dit souffrir d'une « écharde dans la chair » II Cor. 12:7;. Toutes sortes d'hypothèses ont été émises au sujet de la difficulté de Paul. Mais il serait futile de nous engager dans pareille spéculation. Jamais cette « écharde » de Paul ne l'empêcha de poursuivre son ministère, ses guérisons et ses enseignements, sa démonstration continue du pouvoir-Christ qui avait transformé toute sa vie et toute sa pensée un certain jour sur le chemin de Damas.

Si nous semblons être tourmentés par quelque douleur persistante, par quelque fonction corporelle déficiente, par un manque de ressources, d'amis, d'harmonie dans le foyer ou dans les affaires, ou dans nos rapports avec nos amis — si tout le reste semble bien aller mais qu'un problème contrariant subsiste et nous hante, que faisons-nous ? Comment affrontons-nous ce matérialisme magnétique qui suggère que tout comme Achille nous avons un point vulnérable qui nous empêche de revendiquer et de prouver notre complète perfection ? Christ Jésus fit allusion à la perfection actuelle quand il dit à ses proches disciples (et à tous ceux qui s'efforcent de suivre ses enseignements): « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. » Matth. 5:48;

L'homme ne provient pas d'un mythe matériel ou d'un parent humain, mais de l'unique Père-Mère parfait, Dieu. Ce parfait créateur ne pouvait communiquer à l'homme, Son rejeton bien-aimé, une frêle ou défectueuse représentation de Sa propre totalité du bien sans défaut. Selon la Science Chrétienne, l'homme est spirituel, entier, complet. Où peut-on trouver dans son unité avec son parfait créateur une faille par laquelle l'homme puisse être attaqué de l'extérieur ou de l'intérieur ?

La substance spirituelle de l'homme étant intacte, ce qui apparaît humainement comme la structure physique de l'humanité peut être guéri de défectuosité, de fracture, de dislocation ou de difformité. Ce qui se discerne par les sens matériels en tant qu'activité organique n'a pas à dévier du rythme harmonieux qui manifeste l'ordre et la régularité caractérisant l'opération de la loi divine. Cette loi gouverne toute fonction corporelle — sécrétion, excrétion, élimination, métabolisme.

La vitalité, la vigueur et l'énergie qui dérivent de l'Esprit infini doivent trouver à s'exprimer dans la force, la robustesse et l'endurance. Les énergies dérivées de Dieu permettent au genre humain de faire face à tout défi qui requiert la démonstration de ces qualités. La symétrie, la beauté, l'équilibre ne dérivent-ils pas tous de l'Ame ? Dieu est l'Ame, et l'Ame donne à l'homme son identité; aussi il doit être l'expression de l'Ame, sans imperfection ni tache.

Toute inquiétude concernant une excroissance anormale sur le corps peut être éliminée quand on comprend vraiment cette déclaration de Mrs. Eddy: « Le corps est le substratum de l'entendement mortel, et ce prétendu entendement devra finalement céder au commandement de l'Entendement immortel. » Science et Santé, p. 371; Qu'elle soit étiquetée maligne ou bénigne, une grosseur inutile peut être éliminée par la compréhension du règne de l'Entendement.

On peut aussi voir que ce commandement divin corrige toute crainte d'action musculaire limitée ou diminuée, y compris celle du cœur. L'entendement mortel prétend commander aux muscles comme le montre Mrs. Eddy (voir Science et Santé 187:14), mais cet entendement supposé doit céder au vrai commandement éternel. « L'Entendement divin embrasse toute action et toute volition, écrit Mrs. Eddy, et l'homme, dans la Science, est gouverné par cet Entendement. » ibid., p. 187.

Si notre talon d'Achille a eu pour résultat un affaiblissement de la vue ou de l'ouïe, n'est-ce pas là une prétention que les facultés de l'Entendement même peuvent être obscurcies, brouillées, ou indistinctes ? Mais de toute façon, qu'est-ce qu'une prétention ? Qu'elle soit énoncée ou non, une prétention, étant de nature mentale, devrait prendre naissance en tant que pensée, par conséquent dans l'entendement. Bien sûr si nous admettions qu'il y a plus d'un Entendement, il serait facile d'accepter la thèse qu'un de ces entendements finis puisse prétendre que les facultés sont destructibles. Mais s'il n'y a qu'un seul Entendement — et c'est le cas — alors le fini et la limitation sont éliminés; il ne reste donc pas de place où de telles prétentions pourraient prendre naissance.

Le fait qu'il est impossible que la limitation des facultés et des fonctions corporelles puisse avoir quelque origine réelle s'applique à la croyance au manque. C'est en fait une autre facette du même vieil argument qu'on trouve dans tout problème humain: la croyance que dans la présence de l'infini bien, il peut y avoir quelque chose qui indique une condition ou une circonstance dissemblable à la nature de Dieu.

Dans tout ce déploiement de suggestions, de croyances humaines, de concepts erronés, où l'identification suprême de Dieu en tant qu'Amour trouve-t-elle sa place ?

L'Amour, chérissant sa propre progéniture et prenant soin d'elle, est incapable d'infliger quoi que ce soit qui puisse seulement suggérer la maladie, l'incapacité, l'immobilité, le manque de maîtrise, une fracture, des facultés diminuées. La santé, la joie, l'accomplissement, les ressources sont des réalités présentes.

Si de laides suggestions semblent réelles à notre pensée, il nous faut les analyser pour dévoiler ce qui nous dit qu'elles sont réelles. Puisqu'elles ne peuvent trouver leur origine dans l'Entendement (un autre nom pour désigner l'Amour) la seule réalité qu'elles puissent avoir se trouve dans le domaine de la supposition (une activité mentale humaine) et de l'acceptation erronée (une autre activité mentale humaine).

Un autre aspect de la notion de talon d'Achille vaut la peine d'être exploré. Le concept même de l'invulnérabilité implique une force assaillante potentielle, et si nous ne sommes pas sur nos gardes, nous sommes susceptibles de croire à l'existence d'une telle force — une puissance qui n'est pas seulement malveillante mais qui est en possession d'un entendement dirigeant ces attaques contre notre harmonie. Il ne suffit pas de s'installer confortablement avec une satisfaction confiante dans notre invulnérabilité; il nous faut clairement la reconnaître. Il nous faut rejeter scientifiquement la suggestion qu'il existe une puissance dissemblable à Dieu et distincte de Lui — une puissance qui pourrait attaquer.

Admettre l'existence d'une sinistre puissance, d'une cause mauvaise, c'est donner asile en soi-même à l'ennemi. Cela remet en mémoire la légende grecque du cheval de Troie: un parfait exemple de la façon de succomber à une ruse qui, dans ce cas, permit aux envahisseurs d'entrer librement dans la cité. Comme il est important que nous fassions notre profit de l'erreur des citoyens de Troie ! Nous ne sommes pas les victimes de la séduction; nous n'avons pas à permettre l'entrée dans notre citadelle mentale à des pensées importunes, et, ce qui est le plus important de tout, nous pouvons rejeter la suggestion que là-bas, quelque part au-delà de la totalité de l'infini bien, se trouve une force opposante ou mauvaise.

Bon, en voilà assez de la mythologie grecque. Après tout, le personnage d'Achille a pu être essentiellement légendaire, aussi bien que son talon et la blessure fatale. L'homme matériel, mortel, la fausse représentation de l'idée spirituelle de Dieu, n'a jamais existé. Aussi la suggestion que cette contrefaçon d'homme (avec sa vulnérabilité à la maladie, au péché et à la mort) constitue notre moi est tout aussi mythique que le sont les créations de l'imagination antique. Notre acceptation et notre démonstration de la spiritualité éliminent la vulnérabilité ou la susceptibilité à l'égard de conditions ou de circonstances qui ne portent pas l'insigne royal de la perfection divine, perfection qui s'exprime comme notre propre individualité même.

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