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Changement de cœur

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de mai 1980


Il y a un peu plus d'une dizaine d'années, la médecine occupa la première page des journaux lorsque la première greffe du cœur réussit. D'un point de vue chirurgical, cela sembla un progrès sensationnel pour tous ceux qui souffrent de graves maladies de cœur, et cette technique est toujours utilisée, bien que dans un nombre très limité de cas. Le concept est assez simple: un cœur malade est échangé contre un cœur sain.

Même si cela ne fait pas l'objet de titres aussi flamboyants, le jour viendra finalement où il sera reconnu de tous qu'il n'y a qu'une seule façon de guérir véritablement les maladies de cœur. Un changement de cœur, il est vrai, est nécessaire, mais c'est un changement qui a une signification beaucoup plus profonde que le remplacement d'un organe du corps.

Le changement fondamental, la vraie transformation, dont nous avons besoin est mental. Cette transformation mentale doit nous amener à une nouvelle prise de conscience, savoir que Dieu, l'Esprit, et non le cœur, qui est matière, nous donne la vie; et nous devons faire l'expérience d'un nouvel engagement, pour donner à notre vie une direction beaucoup plus spirituelle. Ces deux éléments sont essentiels pour obtenir une guérison complète. Leur accomplissement ne dépend pas du temps qui passe, mais d'un réveil réfléchi et spirituel.

Bien que la matière semble être substantielle, la Science Chrétienne reconnaît que l'Esprit est la seule vraie substance. Mais la Science ne traite pas la matière simplement comme un terme qu'il faut écarter de notre vocabulaire. Elle montre comment la matière est l'expression d'une mentalité matérielle. Le corps physique est essentiellement une image de la croyance erronée spécifique d'un individu concernant son identité — une croyance combinée à l'acceptation générale par le monde que la matérialité est substantielle.

Le corps est fondamentalement un concept mental. Et ce concept est susceptible de changement. Le cœur n'est pas un élément de matière substantielle opérant indépendamment de la conscience. Il constitue une partie du concept mental qu'un mortel entretient de lui-même — un aspect particulier de la conscience.

Est-ce que cela veut dire qu'un simple ajustement de la conscience humaine nous libérera d'une affection cardiaque ? En fait cela nous montre la nécessité de transférer toute la base de notre pensée de la matière à l'Esprit. Parce que l'Esprit est la vraie substance, toute matérialité — que nous l'appelions physique ou, plus exactement, mentale — reste dans le domaine de la croyance mortelle. Et un réajustement de la croyance dans ce domaine n'est jamais une solution sûre.

L'homme est le reflet de l'Esprit. Il exprime l'Esprit. Sa substance est entièrement spirituelle, constituée d'attributs qui viennent directement de Dieu. Action, vitalité, vie, tout découle de Dieu, et l'homme en est l'expression. L'Esprit ne dépend jamais de la matière pour son existence. L'idée de l'Esprit, l'homme, n'est jamais dépendante d'un concept mental, que nous nommons cœur matériel, pour une activité vitale. Mais il faut échanger la croyance que le cœur soutient la vie contre la compréhension que l'Esprit est la force de sustentation de l'existence.

Ce changement fondamental de la pensée concernant la vraie source de la vie entraîne en pratique un changement de position dans nos motivations, nos affections, nos buts. Nos objectifs deviennent plus spirituels. Lorsque la reconnaissance bien enracinée de la suprématie de l'Esprit commence à s'établir dans notre conscience, nous éprouvons ce qui pourrait s'assimiler, dans un sens, à un changement de cœur. Mais il s'agit d'une chose plus profonde qu'un simple changement d'attitude.

La spiritualité devient une force puissante dans notre vie. Nos affections trouvent une signification plus élevée — elles s'enracinent bien plus solidement dans un amour pour Dieu et pour l'homme. Notre amour pour la totale vérité que l'homme est contenu et en permanence préservé dans la totalité de Dieu commence à nous libérer de l'attachement aux concepts matériels. Nous lâchons la croyance que la matière nous procure la vie et nous abandonnons les limitations que de telles croyances imposent au fonctionnement du corps. Nous aimons Dieu davantage, avec pour résultat une moindre crainte des concepts matériels.

La question: « Croyez-vous que le cœur puisse changer ? » fut un jour posée à Mrs. Eddy. Elle parla du besoin inéluctable d'un changement de point de vue, concernant à la fois la purification des affections humaines et la reconnaissance et la compréhension que Dieu est notre Vie. Ensuite elle explique: « Ce changement de cœur délivrerait l'homme de la maladie de cœur, et ferait progresser cent fois plus le christianisme. Il est nécessaire de changer les affections humaines en abandonnant le moi pour la bienveillance et l'amour envers Dieu et l'homme; de les changer pour n'avoir qu'un seul Dieu, L'aimer par-dessus tout, et venir en aide à notre semblable. Ce changement de cœur est essentiel au christianisme, et son effet se fera sentir physiquement aussi bien que spirituellement par la guérison de la maladie. » Écrits divers, p. 50;

Ceux qui éprouvent un tel changement constatent qu'un large éventail de guérisons se manifeste naturellement dans leur vie. L'Ancien et le Nouveau Testaments de la Bible contiennent des exemples qui illustrent le puissant effet curatif d'un changement de cœur. Ainsi Naaman, capitaine de l'armée syrienne, fut guéri de la lèpre lorsque son arrogance céda à une profonde humilité (voir II Rois 5). De façon spectaculaire le Gérasénien passa d'une attitude hostile et menaçante à celle d'un homme « assis à ses pieds [de Jésus], vêtu, et dans son bon sens »  Luc 8:35;.

Si un changement de cœur est réellement une profonde transformation spirituelle de la conscience, s'il résulte des exhortations du Christ, de l'assurance de perfection de l'Amour divin, alors la guérison est inévitable. Quand nos motifs sont spiritualisés et que notre compréhension de Dieu en tant que Vie croît suffisamment, alors la guérison de la maladie de cœur est aussi inévitable que celle de Naaman de la lèpre ou que celle du Gérasénien de la démence. « Faites-vous un cœur nouveau et un esprit nouveau »  Ézéch. 18:31., demande la Bible. Nous pouvons maintenant entamer le processus de spiritualisation qui nous transforme — l'action curative qui nous change littéralement, qui nous renouvelle.

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