Un enfant saisit la main de ses parents et, en s'efforçant de faire ses premiers pas, avance en hésitant. Il perçoit sans doute qu'il lui sera possible de marcher, mais ses efforts sont modestes en comparaison de ce qu'il accomplira plus tard. A mesure qu'il grandira, ses pas s'affermiront. Il aura davantage d'assurance. Tandis qu'il réglera son pas sur celui de ses parents, il leur tiendra la main non pas parce qu'il a peur de tomber, mais parce que ce geste illustre le lien d'amour qui s'est établi entre eux.
En un sens, enfant et parents nous font entrevoir notre propre relation individuelle avec le seul Père-Mère Dieu. Nos premiers pas peuvent paraître maladroits ou hésitants, tandis que nous nous avançons vers Dieu et saisissons Sa main. Mais à mesure que nous poursuivons notre chemin, nos pas gagnent en assurance. Notre confiance grandissante nous permet d'avancer en harmonie avec les pas qu'Il trace. Et à mesure que nous apprenons vraiment à suivre Ses directives — à mesure que nous reconnaissons notre complète relation avec Dieu, unis dans l'amour — nous nous apercevons que nous marchons avec Lui. Nous allons de l'avant, conscients d'être en accord avec Sa nature.
Tel est le vrai but de l'homme. Marcher avec Dieu. Se mouvoir en parfait accord avec l'Esprit. L'être complet de l'homme marche de pair avec l'Amour divin, n'est jamais séparé de cet Amour. Ses progrès, le long du chemin, sont sans fin et ininterrompus.
Quoique, au sens humain, cette marche éternelle avec Dieu, exprimant Sa bonté et Sa perfection, puisse sembler bien éloignée sur la route, elle devient réalité lorsque nous prenons conscience de notre relation véritable et complète avec Dieu. A cet instant notre véritable être individuel se meut complètement en harmonie avec l'unique Entendement divin. Ce que l'homme sait lui a été révélé par l'Entendement. L'homme vit à l'unisson de la Vie. Il agit en accord avec le Principe. En réalité, il marche maintenant avec Dieu. Il n'est jamais à contre-pas. Il ne chancelle jamais. Il ne trébuche jamais.
Ce fait éternel concernant Dieu et l'homme apparaît à mesure que nous en admettons la vérité avec persévérance et humilité. La relation complète et harmonieuse de l'homme avec Dieu peut être prouvée. Elle a été prouvée. Nous pouvons en démontrer la vérité, avant le changement que nous appelons la mort.
La Bible nous dit peu de choses d'Hénoc. Mais dans un seul verset très simple, elle nous apprend quelque chose que bien des lecteurs n'oublieront jamais. Voilà un homme qui se mouvait en si parfaite harmonie avec Dieu qu'il fut enlevé — sa pensée fut ravie par la gloire de la totalité de Dieu.
L'Ancien Testament décrit ainsi, avec simplicité, cet événement: « Hénoc marcha avec Dieu; puis il ne fut plus, parce que Dieu le prit. » Gen. 5:24; La portée de ces quelques mots est immense. Le Nouveau Testament dit à propos de cette sainte expérience: « C'est par la foi qu'Énoch fut enlevé pour qu'il ne vît point la mort, et qu'il ne parut plus parce que Dieu l'avait enlevé; car, avant son enlèvement, il avait reçu le témoignage qu'il était agréable à Dieu. » Hébr. 11:5;
Énoch prouva qu'il est possible d'être enlevé au ciel — de se défaire de toutes les croyances limitatives et erronées de la mortalité, sans faire l'expérience de la mort. Mais pour marcher avec Dieu, il faut d'abord admettre que cet enlèvement est possible. Bien que la possibilité d'un tel résultat ne soit peut-être pas acceptée par tous ou généralement admise, et bien qu'elle ne soit pas essentielle, à l'heure actuelle, à la conscience humaine, il est possible de commencer, maintenant, à l'accepter dans la conscience individuelle, comme ce dut être le cas pour Énoch.
Admettre qu'un tel résultat peut être atteint est un premier pas, aussi modeste que ceux d'un enfant apprenant à marcher. Nous discernons les possibilités, mais nous devons malgré tout apprendre à faire les pas. On demanda un jour à Mrs. Eddy: « Croyez-vous à la “translation”Dans la langue anglaise, le mot « translation » a les deux sens de « traduction » et d' « enlèvement » (au ciel). ? » Elle répondit: « Je crois cet enlèvement possible une fois que tous les pas nécessaires ont été faits jusqu'au trône même, jusqu'à la perception et à la réalité spirituelles de la substance, de l'intelligence, de la Vie et de l'Amour divins. » Écrits divers, p. 67;
La Science Chrétienne nous guide et nous indique les pas qui nous sont nécessaires. Elle révèle la vérité actuelle que constitue l'unité de l'homme et de Dieu et nous permet de nous détourner de ce qui est erroné et d'accepter et d'aimer la vérité de l'être, et d'adapter notre allure à cette vérité.
Nous apprenons à marcher avec Dieu en pensée. L'être réel s'exprime entièrement dans le domaine de la conscience divine — jamais dans les croyances limitées et restrictives de la matière. A mesure que la pensée s'adapte aux mouvements de l'Entendement, l'action devient l'expression de l'activité parfaite de l'Entendement. Notre libération progressive de chacune des croyances à la matérialité et notre acceptation de chacun des faits spirituels portent notre pensée en avant, loin de l'ignorance de la mortalité, vers l'illumination de la réalité.
Marcher avec Dieu ne veut pas dire s'efforcer de conformer ses pas à une réalité qui nous est étrangère. C'est devenir conscient du fait que l'homme est entièrement un avec son Dieu, et que, en tant que reflet, plutôt que grâce à un effort, il marche inévitablement de pair avec la source de son être.
Dieu connaît l'identité réelle de l'homme en tant que Sa pensée pure et précieuse, exprimée spirituellement. Notre nature consciente ne connaît aucune restriction, aucune limite. Elle se meut en harmonie avec l'Entendement parce qu'elle est incluse dans la totalité de l'Entendement. Nous nous trouvons en présence de cette vérité, nous entrevoyons sa signification et nous allons spirituellement de l'avant.
Mrs. Eddy écrit: « Contemplant les tâches infinies de la vérité, nous nous arrêtons un instant — nous nous attendons à Dieu. Puis nous allons de l'avant jusqu'à ce que la pensée détachée de toute entrave marche ravie, et que la conception libérée prenne son essor vers la gloire divine. » Science et Santé, p. 323.
Se mouvoir en complète harmonie avec l'Amour divin dans chacune de nos pensées et de nos actions conscientes — être ravi par sa totalité — c'est marcher avec Dieu. Si nos pas sont aussi paisibles et modestes mais aussi assurés que ceux d'Énoch, alors nous marchons vers l'enlèvement [au ciel]. Quand le Christ, la véritable idée de Dieu, occupera suffisamment nos pensées et nos actions, nous nous détacherons de la matérialité avec grâce et nous marcherons vers la spiritualité.