Christ Jésus eut grand soin de nous prévenir contre la tentative de récolter les fruits de notre travail avant d'être en mesure de le réaliser pleinement. Dans la parabole du blé et de l'ivraie il fit dire au maître de la maison: « Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson. » Matth. 13:30;
Pour résoudre nos problèmes humains, il est un temps dans chaque cas pour exiger et attendre une solution claire et nette. Il est un temps où nous sommes prêts à faire un pas, dont nous savons qu'il est en accord avec le Principe divin, tout en étant certains qu'il est soutenu par Dieu, qui est ce Principe. Il est un temps pour dire à celui qui semble être malade: « Lève-toi et marche », avec la certitude qu'il va obéir et qu'il en est capable. Il est un temps où nous pouvons affronter un état physique qui, selon le point de vue humain général, nécessiterait des points de suture, ou la réduction d'une fracture ou une opération dentaire, et où nous pouvons y faire face par la seule prière. Un jour viendra où nous serons prêts à quitter le rivage et à marcher en toute sécurité sur les flots, soutenus par notre compréhension du pouvoir de l'Entendement infini. C'est l'heure de la moisson.
On pourrait dire que notre vie humaine laboure le champ de notre conscience, le préparant à recevoir la semence de la Vérité. Mary Baker Eddy en parle dans ce sens dans Science et Santé avec la Clef des Écritures. Elle dit: « Les dures expériences que suscite la croyance à la prétendue vie de la matière, ainsi que nos déceptions et nos douleurs incessantes, nous jettent comme des enfants lassés dans les bras de l'Amour divin. Nous commençons dès lors à connaître la Vie dans la Science divine. » Science et Santé, p. 322;
Bien que la vérité d'un Dieu parfait et d'un homme parfait constitue la base et la substance du travail de guérison en Science Chrétienne, Christian Science: Prononcer ’kristienn ’saïennce. nous ne sommes pas capables de nous mettre à travailler à ce niveau sans préparation et cette préparation peut s'avérer humainement pénible; c'est là un point que beaucoup de gens ont de la peine à comprendre. En effet, les étudiants de la Science Chrétienne, dans leur ardeur à parvenir au point où le mal ou erreur n'a plus besoin d'être pris en considération, fouillent souvent les écrits de Mrs. Eddy pour y trouver quelque énoncé justifiant leur prise de position immédiate dans l'absolu. Et quand ils l'ont trouvé, ils sont tentés de négliger tout énoncé nous ordonnant de travailler et d'attendre patiemment jusqu'à ce que nous soyons prêts pour la moisson.
Une des citations favorites est la réponse que Mrs. Eddy donne dans le Christian Science Sentinel à la question de savoir si l'on doit, oui ou non, se considérer comme une idée immortelle de l'Entendement divin: « Vous ne pourrez jamais démontrer la spiritualité tant que vous n'aurez pas déclaré que vous êtes immortel et que vous ne l'aurez pas compris. La Science Chrétienne est absolue; elle n'est ni en deçà du point de perfection ni en voie de l'atteindre; elle est au point même de la perfection et c'est à partir de là qu'elle doit être mise en pratique. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 242;
Pour que nous puissions atteindre le point où en fait nous déclarons et comprenons notre être immortel, Mrs. Eddy nous a légué tout un livre d'étude. Il faut étudier Science et Santé dans son entier, si nous voulons faire mieux que de répéter de belles phrases et nous donner l'illusion de déclarer la Vérité. Si le mal a un pouvoir quelconque, c'est le pouvoir que nous lui donnons de nous détourner du travail qui nous est clairement imposé par le livre d'étude. Si nous comprenons vraiment le Christ, la Vérité, nous suivons fidèlement les instructions du livre d'étude, telles que celle-ci: « Il faut que les chrétiens prennent les armes contre l'erreur en eux-mêmes et au dehors. Il faut qu'ils combattent le péché en eux-mêmes et dans les autres, et qu'ils continuent cette guerre jusqu'à ce qu'ils aient achevé leur course. » Science et Santé, p. 29.
Si nous avons la compréhension, nous voyons que cet énoncé et le précédent ne se contredisent pas le moins du monde. Le combat que nous livrons nous conduit à la vision parfaite de nous-mêmes. Si nous aimons la perfection de notre être véritable, nous l'affirmons consciencieusement et régulièrement et nous aimons le travail qui nous est imposé pour atteindre le point où nos déclarations seront accompagnées d'une authentique compréhension.
Si nous savons réellement que nous sommes des idées de l'Entendement, nous ne pouvons pas éprouver d'incertitude, de limitation, de crainte ni d'inharmonie. Si nous comprenons que nous sommes des idées immortelles de la Vie divine, nous pouvons dire au malade, sans pousser plus loin l'étude ou le travail: « Lève-toi et marche », et il en sera ainsi. Si nous avons renié les sens matériels avec une conviction suffisante, et si nous avons vu assez clairement la substance qui constitue notre identité véritable, précisément là où les sens prétendent que notre identité dépend des dents et des os matériels, nous serons alors à même de nous attaquer avec assurance aux problèmes qui concernent les os ou les dents. Si nous avons surmonté notre croyance à la gravitation matérielle au point de ne plus ressentir l'attraction terrestre, alors nous pourrons marcher sur les eaux.
Dans chaque cas le blé et l'ivraie — la vérité de Dieu et de l'homme et les fausses croyances du sens matériel — poussent côte à côte. Nous avons du travail à faire jusqu'à ce que nous puissions les distinguer clairement l'un de l'autre. Dans la mesure où nous démasquons effectivement nos propres erreurs de croyance et les remplaçons par des idées spirituelles de l'Entendement, nous croissons en compréhension et nos déclarations deviennent moins péremptoires et plus véritablement affirmatives. Lorsque nous sommes prêts à passer à quelque autre domaine de démonstration, nous le savons.
Certains domaines de la vie humaine nous contraignent à une consécration toujours plus approfondie avant que nous soyons pleinement en mesure de déclarer, de comprendre et de démontrer notre état d'homme parfait en Science divine. Contrats d'assurance, testaments, ceintures de sécurité en voiture, les automobiles mêmes, ascenseurs, bulletins météorologiques, sources de nourriture, horloges, structures matérielles de toute espèce, tout disparaîtra dans la mesure où en croissant, nous abandonnons le sens matériel pour la conscience de la réalité spirituelle. Mais il y a d'abord du travail à faire, et notre travail accomplira davantage, si nous évaluons la situation en toute honnêteté.