« ... la pluie en son temps... » Deut. 28:12; Moïse n’aurait guère pu trouver de termes plus heureux pour assurer les Israélites de la bienveillance divine. Après la sécheresse de mai à septembre venaient, dans l’ordre normal, la « première pluie » en automne, qui devait permettre le début des labours; ensuite, les grosses pluies d’hiver qui détrempaient le sol, remplissant les puits, les étangs et les citernes; et au printemps, la « dernière pluie », fine, qui aidait les récoltes de l’été à mûrir. Qu’une de ces pluies ne vînt pas à la saison opportune, ce pouvait être le désastre. C’est pourquoi les Israélites comprirent très bien la signification de cette prophétie de Moïse: « L’Éternel t’ouvrira son bon trésor, le ciel, pour envoyer à ton pays la pluie en son temps et pour bénir tout le travail de tes mains. »
L’existence humaine semble jalonnée de saisons de sécheresse au cours desquelles nous avons peur de ne pas avoir tout ce dont nous avons besoin en temps opportun. Même pour ceux qui connaissent les enseignements de la Science Chrétienne, la main de l’Amour divin semble parfois lente à agir. Nous aimerions presser Dieu, Le devancer et hâter la manifestation du bien selon notre propre horaire. Mais si nous aimons Dieu, nous n’essayons pas de Le presser. Nous attendons et faisons confiance au sage déroulement de Son temps.
Toutefois, cette sorte de confiance n’est pas comparable à la gaîté insouciante de la cigale qui, ayant chanté tout l’été, s’en alla crier famine, quand la bise fut venue, chez la fourmi sa voisine. Ce n’est pas ce genre de confiance que Mrs. Eddy recommande, quand elle écrit: « Ne vous inquiétez jamais du lendemain. L’Amour divin est un secours toujours présent, et cela suffit. Et si vous attendez, sans jamais douter, vous aurez tout ce dont vous avez besoin à chaque instant. » Miscellaneous Writings, p. 307;
Dieu détermine cependant et l’ordre et la nature de ce qui va apparaître. Pendant leur marche à travers le désert, il fut promis aux enfants d’Israël qu’ils auraient « jour par jour, la quantité » de manne qui leur serait « nécessaire », Ex. 16:4; et ce, pendant six jours. Le sixième jour, ils purent en ramasser en suffisance pour le jour du sabbat. Certains désobéirent et se précipitèrent ce jour-là pour en ramasser, mais ils n’en trouvèrent point, parce que ce n’était pas le moment opportun.
Tout en nous donnant la compréhension spirituelle qui subvient à nos besoins journaliers, la Science Chrétienne fait ressortir le fait que la notion de temps, d’endroit et de quantité est un concept humain. Le moi spirituel de chacun de nous, en tant qu’expression de Dieu, est à jamais comblé par l’ampleur de Son abondance. Le travail de Dieu consiste à donner, et celui de l’homme, à recevoir. Le travail de Dieu consiste à créer, et celui de l’homme, à être cette création, ce glorieux reflet de la perfection.
En acquérant la compréhension de ces faits spirituels en vue de les appliquer à notre existence humaine, nous découvrons que les dons de Dieu viennent toujours au moment opportun, qu’ils ne sont jamais ni trop maigres, ni trop abondants pour river notre pensée au matérialisme; jamais Il ne dispense la chose appropriée à contretemps.
A mes débuts en Science Chrétienne, il se fit qu’un jour je sentis que j’avais besoin d’une grosse somme d’argent pour entreprendre quelque chose qui paraissait juste et constructif. J’appliquai la Science Chrétienne, dans la mesure où je la comprenais alors, fidèlement, voire avec une grande ferveur; mais il ne se passa rien. Aucune somme ne fut mise à ma disposition, et finalement je me vis obligée d’abandonner mon projet, pensant que Dieu, en quelque sorte, m’avait laissé tomber.
Toutefois, la lumière révélatrice d’une plus grande croissance spirituelle et une pénétration inestimable me montrèrent, par la suite, que si j’avais alors eu l’argent, j’aurais certainement suivi mon idée, m’exposant inconsciemment à toutes sortes de frustrations et d’échecs qui ne m’étaient pas même venus à l’esprit dans mon zèle aveugle d’entreprendre ce projet. Dépourvue de fonds, il m’était impossible de m’empêtrer dans des problèmes qui auraient dépassé de loin ma compréhension spirituelle. C’était comme si Dieu avait dit: « Je t’aime, et la réponse est “non” ! » Plus tard, à l’heure opportune, alors que j’étais mieux préparée, le progrès se manifesta naturellement dans mon existence.
La compréhension de la Science Chrétienne nous inculque lentement la confiance permettant d’attendre que le plan de l’Entendement se révèle; elle nous incite aussi à étudier chaque jour avec ferveur. Il se peut que les vérités particulières qui ont résolu les problèmes d’hier, ne soient pas applicables à ceux d’aujourd’hui. Les Israélites qui avaient voulu conserver leur manne pour le lendemain, virent qu’elle s’était gâtée. Ayons toujours une pensée fraîche, attendons-nous toujours davantage au bien, prions aujourd’hui pour les besoins d’aujourd’hui. Christ Jésus nous fit cette promesse: « Votre Père a trouvé bon de vous donner le royaume. » Luc 12:32. Si nous étudions fidèlement la Science Chrétienne et si nous nous appliquons de façon consacrée à mettre en pratique ce que nous avons appris, nous disposerons de l’essentiel nous permettant de faire face à toutes les situations qui peuvent se présenter. Constituer la source d’où s’écoule un flot intarissable d’intelligence, telle est la part de Dieu. La nôtre, c’est de nous en servir.
La fidélité germe de la terre,
Et la justice regarde du haut
des cieux.
L’Éternel aussi accordera le bonheur,
Et notre terre donnera ses fruits.
Psaume 85:12, 13
