En me promenant un jour dans une rue très passante, je vis une enseigne trompeuse dans la vitrine d’un établissement qui sert des boissons alcooliques. L’affiche disait: « Heures de bonheur — 15 h à 16 h et 19 h à 20 h ».
Tout en songeant à la fausse prétention qui déclare que les boissons fortes peuvent donner de la joie, je pensai combien similaire était la tromperie mensongère du serpent quand il murmura à l’oreille d’Éve la suggestion dépravée qu’elle trouverait le bonheur en s’abandonnant au mal.
Dans le livre de la Genèse, l’allégorie prête ces paroles au serpent: « Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et que vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. » Gen. 3:5; Ève, hypnotisée par cette fausse attraction, donna son accord. « La femme vit que l’arbre était bon à manger et agréable à la vue, et qu’il était précieux pour ouvrir l’intelligence; elle prit de son fruit, et en mangea; elle en donna aussi à son mari, qui était auprès d’elle, et il en mangea. »
Il n’y a certes rien de nouveau dans les tentatives que l’on fait de nos jours pour trouver le bonheur grâce à de fausses attractions. Mais les récits que l’on trouve continuellement dans la Bible, aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament, ainsi que les leçons que l’on apprend dans la vie actuelle quotidienne, révèlent la folie inéluctable d’accepter cette philosophie serpentine au lieu du bonheur véritable qui résulte de l’obéissance à ce commandement de Dieu: « Tu n’auras pas d’autres dieux [d’autres sources de bien] devant ma face. » Ex. 20:3;
On est trop souvent trompé par la croyance que le bonheur et la satisfaction peuvent être achetés dans une bouteille, une capsule de stupéfiant ou un paquet de tabac. Mais les déceptions qui en résultent prouvent que le bonheur ainsi recherché est perdu, non trouvé. Pourquoi ? Parce que, tout comme la pomme qui symbolisa la chute d’Ève, ces fausses attractions sont de nature fondamentalement mauvaise. Elles comportent des propriétés inhérentes qui mènent à l’accoutumance et détruisent au lieu d’accroître la capacité de l’individu de contrôler sa pensée et son corps et par conséquent son existence. Elles sapent sa résistance au mensonge de l’entendement mortel qui prétend que la vie, la substance et l’intelligence résident dans la matière. Et quand l’individu est mesmérisé par ces croyances, il devient vulnérable aux erreurs qui sont légion et qui imposent pouvoir et réalité à la discorde et à la tristesse. En conséquence, il perd inévitablement sa force morale, sa liberté et le contrôle de lui-même. Mrs. Eddy écrit: « Le sensualisme n’est pas la félicité, mais l’esclavage. Pour être vraiment heureux, il faut que l’homme s’harmonise avec son Principe, l’Amour divin; il faut que le Fils soit en harmonie avec le Père, qu’il soit conforme au Christ. » Science et Santé, p. 337;
La Science Chrétienne enseigne que le bonheur ne s’acquiert ni au moyen de la matière, ni au moyen d’expériences qui mènent à l’accoutumance et à l’autodestruction. Le bonheur résulte de l’obéissance à la loi de Dieu. Il est reconnu comme un état de conscience qui a son origine en Dieu, l’Esprit. L’apôtre Jacques déclara: « Toute grâce excellente et tout don parfait descendent d’en haut, du Père des lumières, chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation. » Jacques 1:17; Et Mrs. Eddy fait écho à ces paroles quand elle écrit: « Nulle sagesse n’est sage hormis Sa sagesse; nulle vérité n’est sage vraie que la Vérité divine, nul amour n’est aimable que l’Amour divin, nulle vie n’est Vie que la divine; nul bien n’existe, sauf le bien que Dieu accorde. » Science et Santé, p. 275; Dieu seul est la source du bien, et puisque Dieu est Esprit, seul le bien spirituel est réel et capable de nous assurer des expériences satisfaisantes.
Le bonheur étant une qualité de l’Amour divin, il est tout naturellement exprimé en l’homme, qui est l’effet spirituel de l’Amour. L’homme immortel n’a pas à rechercher la satisfaction en dehors de lui-même; il représente déjà un élément complet, intégral de l’Entendement. Ne manquant de rien, il est la manifestation même de Celui dont la nature abondante comprend la paix permanente et l’accomplissement. En raison de son unité éternelle avec le Principe divin, Dieu, le bienêtre de l’homme est une réalité divine toujours présente.
Il s’ensuit que l’homme en Science n’est pas attiré vers le mal; il ne peut non plus être induit en erreur par les revendications trompeuses de fausses attractions. Sa nature pure ne contient aucun élément qui puisse se prêter à la dépravation. Il est éternellement le reflet pur et droit de la Vie, la Vérité et l’Amour. Un Scientiste Chrétien identifie son propre être réel en tant que fils de Dieu. Il désire ardemment le bien spirituel seul et il le trouve dans l’Ame, l’Esprit. Il est vraiment heureux de prouver dans son existence quotidienne que ces faits sont réels et il le prouve en purifiant sa conscience humaine de tous débris mentaux qui limiteraient sa réalisation de l’état complet de l’homme en Dieu. Cette activité mentale bénéfique non seulement apporte le bonheur, elle transforme le caractère et guérit la maladie, le péché, les infirmités et toutes conditions anormales de la chair.
Chacun trouve un réel plaisir à se « dépouiller... du vieil homme » avec ses concepts erronés de bonheur et à « revêtir l’homme nouveau » Éph. 4:21–24; grâce aux pensées semblables au Christ qui identifient l’homme en tant qu’image spirituelle de Dieu, libre de toute impureté et ne dépendant pas de la matière. Mrs. Eddy écrit: « Le bonheur consiste à être bon et à faire le bien; seul ce que Dieu donne et ce qu’Il nous rend capables de donner, à nous-mêmes ou aux autres, apporte le bonheur; le mérite dont on est conscient satisfait le cœur affamé, et rien d’autre ne peut le rassasier. » Message to The Mother Church for 1902, p. 17.
La démonstration de ces vérités éternelles dans l’existence humaine apporte de véritables « heures de bonheur » dans les vies individuelles.