En étudiant la première partie du troisième chapitre de l'Évangile de Jean, l'auteur de cet article put se faire une image très nette de Jésus enseignant à un Nicodème fort perplexe l'importance primordiale du concept spirituel de l'homme. Nicodème était ce que le monde appelle un homme de bien; il était intéressé et vivement impressionné par les guérisons qu'accomplissait notre Seigneur.
Cependant il semble que Nicodème admettait la croyance si largement acceptée aujourd'hui que l'homme, quoique apparenté à Dieu par l'âme, est néanmoins composé avant tout d'un corps matériel, machine de chair, de sang, d'os et d'organes, qui fonctionne plus ou moins mécaniquement jusqu'à usure. C'est pour cette raison qu'il ne pouvait comprendre notre Seigneur, car pour guérir, Jésus se basait sur le fait acquis que l'homme est uniquement spirituel.
Jésus avait exprimé cette pensée en réponse aux remarques et aux questions de Nicodème sur ses guérisons, qui agitaient Israël; et l'entendement charnel ne pouvait concevoir que « à moins de naître de nouveau, personne ne peut voir le royaume de Dieu. » Jean 3:3 ;
Jésus ne voulait-il pas dire qu'il fallait que Nicodème abandonne sa conception de l'homme comme fait de chair, pour une conception spirituelle s'il voulait connaître qui il était vraiment ? C'est justement ce que la Science Chrétienne nous enseigne. Elle nous enseigne que l'homme est en réalité une idée, et non une machine, qu'il est une idée composée de l'unique Entendement divin.
Nous lisons dans le premier chapitre de la Genèse: « Dieu créa l'homme à Son image; il le créa à l'image de Dieu. » La Science Chrétienne accepte cette déclaration sans restriction et en conclut que, puisque Dieu est Esprit, Entendement, Vérité et Amour, l'homme est, de ce fait, spirituel et parfait, que chaque élément constitutif de son individualité est de même spirituel et bon.
Nicodème poursuivit et demanda: « Comment cela peut-il se faire ? » Jésus rétorqua: « Toi qui enseignes Israël, tu ne sais pas cela ? »
Un peu de la même façon que les guérisons du Maître agitèrent les gens, les guérisons accomplies par la Science Chrétienne aujord'hui agitent nos contemporains qui réfléchissent. Son pouvoir curatif est le pouvoir même de Dieu; aussi connaît-il cune limite. La pensée que l'homme est une idée spirituelle, plutôt qu'un mécanisme matériel, apporte un chaud rayon d'espoir à quiconque se trouve souffrir de quelque maladie interne. Que l'on craigne le surmenage ou l'insuffisance d'un organe en particulier, cette Science constitue une aide efficace.
Notre Leader écrit: « Établissez le sens scientifique de la santé, et vous soulagerez l'organe oppressé. L'inflammation, la décomposition, ou le dépôt diminueront, et l'organe malade reprendra ses fonctions normales. » Science et Santé, p. 373 ;
Que savons-nous au sujet du « sens scientifique de la santé » ? Mrs. Eddy nous dit: « Le stade scientifique de la santé est la conscience de la santé, de la sainteté, de l'immortalité, conscience acquise grâce au Christ, à la Vérité; tandis que la maladie est un état, ou erreur, mental auquel la Vérité met fin. » The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 349.
Il devient alors évident que c'est d'une conception plus élevée, plus sainte, de nousmêmes en tant qu'idées de Dieu que nous avons besoin. Au lieu de croire que nos organes doivent se remettre en place, ou qu'ils nécessitent une nourriture ou source d'énergie spéciale pour fonctionner sans à-coups, nous devrions savoir que l'hommme est le reflet de l'Esprit, que chacune des parties qui le constituent est également de nature spirituelle et fonctionne par réflexion et non comme une mécanique livrée à elle-même.
Ce que doit faire celui qui a perdu la santé, c'est abandonner la conception matérielle de l'homme, celle qu'avait Nicodème, pour reconnaître Dieu, l'unique Esprit, qui est l'Entendement de l'homme et dont l'homme reflète la splendeur. Ce reflet représente la véritable identité de l'homme; et chaque élément est spirituel et fonctionne harmonieusement.
Il y a bien longtemps, j'étais atteint d'une maladie interne. Elle était douloureuse. Je me mis aussi à avoir des hémorragies et alors la peur s'empara de moi. A ce moment-là je vivais dans l'ouest de l'Angleterre; je décidai d'aller à Londres voir un praticien de la Science Chrétienne.
Je me souviendrai toujours de cette visite. Je lui parlai de ma crainte et de ce qui semblait ne pas aller dans mon corps matériel. Mais nous ne restâmes pas longtemps sur ce sujet. Il me donna un traitement pendant que je lisais Science et Santé et ensuite nous parlâmes de l'homme spirituel, de l'homme réel.
Le praticien insista sur ce qu'avait de merveilleux la découverte de Mrs. Eddy. Il me parla de sa spiritualité qui lui avait permis de découvrir la Science Chrétienne, et du courage qu'il lui avait fallu pour la fonder, face à l'opposition tenace tant de la part du clergé que des laïcs. Il me montra quel grand privilège était le nôtre aujourd'hui à nous, ses disciples, de pouvoir continuer à offrir cette vérité à un monde qui en a bien besoin.
Lorsque je quittai le bureau du praticien, je me sentais des ailes et je m'en fus sans plus aucunement penser à la maladie qui m'avait amené là. Ce ne fut pas avant le lendemain que je me la rappelai; je m'aperçus alors à ma plus grande joie qu'elle avait disparu. J'avais établi « le sens scientifique de la santé », et j'étais guéri. Lorsque je repense à notre conversation, je me rends compte que j'étais devenu conscient d'un dessein spirituel qui ressemblait à quelque chose comme « la conscience de la santé, de la sainteté, de l'immortalité. »
