Nous lisons dans la Bible: « Celui qui habite dans la retraite du Très-Haut repose à l'ombre du Tout-Puissant » (Ps. 91:1). Beaucoup ont eu recours à ce verset en temps de crise et de danger et y ont trouvé la protection qu'ils cherchaient; mais dans sa signification plus profonde il implique un sentiment de protection qui va bien au-delà d'une simple menace écartée. Il nous promet bien plutôt une entière immunité contre les conditions que l'existence mortelle pourrait essayer de nous imposer.
La raison de cette immunité totale, c'est que « la retraite du Très-Haut » est la seule habitation de l'homme, l'image de Dieu, qui ne saurait demeurer ailleurs. Il n'est pas exposé à l'existence mortelle, puisque le Très-Haut, Dieu, est la seule Vie qui existe ou puisse exister. Ni la Vie qui est Dieu, ni l'idée de Vie qui est l'homme, ne peut correspondre à cette conception fausse, limitée, mesurée et finie de la vie, qui s'appelle l'existence mortelle et jamais elles n'y ont correspondu.
Mrs. Eddy écrit dans ses Miscellaneous Writings: « Les Écritures déclarent que la Vie est l'infini Je suis, et non quelque chose qui réside dans la matière » (p. 189). Cet « infini Je suis » constitue l'Être tout entier, et l'homme n'a d'autre vie que celle du Je suis. Il n'est donc pas non plus installé dans la matière.
Tel est le point de départ pour celui qui étudie la Science Chrétienne; et il fait de cet énoncé quelque chose de pratique en cessant de se connaître à aucun point de vue pour mortel, et en revendiquant le Je suis infini pour la seule Vie qu'il ait jamais eue et la seule Vie qu'il ait actuellement. Pour lui l'existence est spirituelle, c'est donc un état de conscience, indépendent de toute structure physique. Ce dont il doit se préoccuper, il le sait, c'est de ce qu'il accepte dans sa conscience, puisque c'est cela qui a un effet déterminant sur son existence. Il prouve que si sa pensée demeure dans la « retraite du Très-Haut », c'est-à-dire si sa conscience reflète l'Entendement qui est Dieu, cela introduit une loi de protection, d'harmonie et d'équilibre dans son existence. Pourquoi cela ? Parce qu'il est conscient de vivre là où les conditions mortelles n'ont aucun rôle à jouer.
Immunité ne signifie donc pas simplement protection contre les conditions de la mortalité. L'immunité réelle exclut les conditions de la mortalité. C'est la connaissance de la totalité de l'infini Je suis qui rend le choix impossible. Il ne s'agit pas seulement d'être du côté du bien: le fait est que le bien est le seul parti qu'il y ait à prendre. Le premier argument avancé par le mal, c'est qu'il existe un pouvoir ou une vie séparé de Dieu, du bien. Nous ne devrions jamais accepter cette prémisse pour ensuite nous efforcer d'échapper à ses conséquences. Prémisse et effets ne font qu'un, et la totalité du bien veut leur exclusion absolue.
Un Scientiste Chrétien se trouvait en villégiature au moment où une épidémie se déclara. En y pensant il vit nettement que cela n'aurait aucun sens d'accepter l'idée qu'il avait été exposé à la contagion, pour ensuite se tourner vers la Science Chrétienne comme vers une sorte de talisman qui le protégerait des suites possibles. Au lieu de cela il orienta ses pensées vers le fait qu'en qualité de reflet de l'infini Je suis, il ne vivait pas dans la matière.
Il devint clair pour lui que celui qui habite avec le Très-Haut ne peut avoir vécu dans la mortalité, et que celui qui réside dans le bien n'a jamais résidé dans le mal et n'y a donc jamais été exposé. Ce Scientiste comprit que son immunité était due au fait spirituel qu'il n'avait jamais été exposé à la contagion. Quand quelqu'un faisait allusion en sa présence au fait qu'il avait passé ses vacances dans un endroit contaminé, il pouvait se dire intérieurement: « Ils ne parlent pas de moi parce que je ne suis jamais allé là ! » Il fut protégé parce qu'il connaissait son identité réelle.
Nous parlons quelquefois de faire ce que nous appelons « un travail de protection » dans différentes circonstances, et il est effectivement nécessaire parfois de réfuter tout particulièrement une erreur qui se présente avec insistance. Mais l'attitude mentale qui consiste à se protéger contre une myriade de dangers possibles non seulement impose une tâche ardue, elle est aussi aléatoire, car il est si facile d'omettre quelque chose !
De fait, quelle que soit la forme que revêt un mensonge et le nombre de ses divers déguisements, nous n'avons à faire qu'à un seul mensonge fondamental: la supposition qu'il peut y avoir vie ou pouvoir en dehors de Dieu. On lève cette objection en partant du fait que la Vie est Dieu, et que sa grandeur ne peut être restreinte par la mortalité, que sa bonté ne peut connaître le mal, et que son infinité exclut toute autre possibilité. Nous nous reposons alors sur une compréhension de la totalité du bien analogue à celle du Christ. Comme le dit Mrs. Eddy dans son livre Pulpit and Press (p. 4): « Celui qui vit dans le bien vit aussi en Dieu, il vit en toute Vie, à travers tout l'espace. » Voilà la façon dont nous vivons et là où nous vinons; et c'est ce qui constitue notre protection.
