Skip to main content Skip to search Skip to header Skip to footer

Libérer plutôt que condamner

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de décembre 1965


Christ Jésus a excellemment caractérisé l'esprit et le rôle du Christ lorsqu'il a décrit le but de sa vie en donnant lecture de ces paroles du prophète Ésaïe à ceux qui se trouvaient dans la synagogue: « L'Esprit du Seigneur est avec moi; c'est pourquoi il m'a oint pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé pour publier la liberté aux captifs et le recouvrement de la vue aux aveugles, pour renvoyer libres ceux qui sont dans l'oppression » (Luc 4:18, 19). Cette phrase résume bien les mobiles et la ligne directrice dont il convient de s'inspirer dans la pratique de la Science Chrétienne.

Il ressort de la vie tout entière du Maître que par « captifs » il n'entendait pas des détenus dans une prison mais bien les captifs des sens, les esclaves des illusions mortelles selon lesquelles la matière est une source de plaisir, le mal peut voisiner avec le bien — tous ceux qui peinent sous les croyances mesmériques de maladie, de pauvreté, de décrépitude, regardées comme des réalités de la vie.

Le Maître savait que le péché résulte du rêve mortel, dans lequel quelque argument du mal, en tentant les mortels par la promesse du bien, les excite à s'efforcer de l'atteindre. Il savait que si le châtiment est la juste rétribution du péché et peut même éventuellement exercer un effet préventif, ce dont le pécheur a réellement besoin pour se réformer, c'est d'être libéré en étant réveillé du rêve des sens qui le tient en esclavage, plutôt que d'être condamné. Les enseignements du Maître ne permettent pas de conclure que simplement condamner le pécheur, s'indigner de ses égarements ou le punir puisse le guérir de sa cécité spirituelle et de la faiblesse morale en résulte.

Christ Jésus ne partagea nullement la colère et l'indignation des autres vis-à-vis de la femme prise en flagrant délit d'adultère. En voyant son identité réelle, celle de l'enfant de Dieu plein de pureté, et l'irréalité du rêve matériel tout entier, il annula la lourde condamnation pesant sur elle, aussi bien celle de la femme elle-même que celle de ceux qui l'entouraient. Loin de la condamner ou de chercher à apaiser ses accusateurs, le Maître leur représenta combien ils avaient euxmêmes besoin d'être guéris: la tradition veut en effet que ce qu'il écrivit sur la terre était les péchés de ceux-là même qui, dans leur indignation hypocrite, étaient sur le point de mettre la femme à mort. Il aurait ainsi laissé leur conscience leur parler, éveillant leur sens de culpabilité, apaisant leur colère et adoucissant ce que leur condamnation avait de tranchant.

Ensuite, lorsque le Maître se retrouva seul avec la femme, il lui ouvrit la voie d'une vie sans péché, avec ce conseil caractéristique du Christ: « Va, et désormais ne pèche plus » (Jean 8:11). Parce qu'il la traita ainsi avec douceur on ne saurait nullement en inférer qu'il tolérait ou excusait les péchés qu'elle avait commis dans le passé; mais plutôt, grâce à sa nature divine qui le douait du pouvoir du Christ, il l'avait libérée à la fois de la condamnation générale pesant sur elle et de son rêve mesmérique mêlant le mal et le bien.

Dans le même ordre d'idées notre Leader, Mrs. Eddy, nous précise: « Vous pouvez condamner le mal de façon abstraite sans risquer de nuire à quiconque ou d'affaiblir votre sens moral, mais quant à condamner une personne, n'y ayez recours qu'en tout dernier ressort » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 249). Elle ajoute fort à propos: « Mettez à profit toute occasion de corriger le péché en donnant vous-mêmes l'exempole de la perfection. » N'est-ce pas là justement la leçon que Christ Jésus fit comprendre aux accusateurs de cette femme ? C'est le pharisaïsme, aveugle à ses propres fautes, qui nous fait condamner; celui qui est vraiment juste possède un amour du bien qui transcende les personnes et c'est cette sorte d'amour qui libère et qui guérit.

Seule l'illumination spirituelle accompagnant une telle attitude toute imprégnée du Christ peut faire retrouver au pécheur supposé ses sens spirituels, au point de pouvoir reconnaître la nature illusoire et inintelligente du rêve adamique, et d'opter résolument pour le bien.

Cette attitude, exempte de tout le poids et la confusion de la colère et de la condamnation, n'a absolument rien de commun avec une faiblesse coupable envers le pécheur ou l'excuse du péché. Mrs. Eddy déclare en effet: « Celui qui fait le mal ne peut en aucune manière y être encouragé par cette affirmation que le mal est irréel, car j'ajoute qu'il lui faut se réveiller de sa croyance à cette terrible irréalité, se repentir et y renoncer avant de pouvoir en comprendre et en démontrer l'irréalité. L'erreur qui n'est pas condamnée n'est pas réduite à néant. Il nous faut condamner la prétention de l'erreur dans chacune de ses phases avant de pouvoir prouver qu'elle est fausse, et par conséquent irréelle » (Message to The Mother Church for 1901, p. 14).

Chaque fois que nous sommes spirituellement capables, grâce à la compréhension de la Science Chrétienne et à la discipline spirituelle qu'elle impose aux émotions, de voir l'homme parfait, l'expression pure de Dieu, là même où un mortel pécheur paraît réel au sens humain, une libération spirituelle s'ensuivra à coup sûr. Mais cette vision authentique de l'homme ne peut se former tant que la condamnation est présente dans la conscience; elle est l'effet et la récompense de l'amour du Christ.

Mis ainsi à même de voir l'homme impeccable comme Dieu l'a créé, nous aidons en même temps à notre propre libération. Au contraire, lorsque nous cédons à l'impulsion mortelle et que nous nous indignons et condamnons autrui, nous sommes englobés dans cette condamnation car notre conception de l'homme, quelle qu'elle soit, s'applique tout autant à nous-mêmes qu'aux autres. Lorsque nous voulons crucifier quelqu'un, nous nous avilissons.

Se condamner parce qu'on n'arrive pas à faire une démonstration et à se défaire de quelque difficulté d'ordre physique n'est d'aucune utilité; cela ne fera qu'accentuer l'impression erronée que l'on est assujetti à l'entendement mortel, jusqu'à ce que le retard même dans la guérison nous amène à fouiller notre pensée, et à trouver la raison de cette zone obscure dans notre connaissance de la vérité qui s'oppose à ce que nous nous libérions de l'erreur.

Il en est de même à l'égard de notre prochain: porter sur lui un jugement parce qu'il est malade et nous contenter de lui signaler quelque manquement moral auquel nous croyons pouvoir attribuer la cause de cette difficulté est pire qu'inutile. Peut-être en saitil plus long sur ses fautes que nous, et se condamne-t-il déjà pour cela. C'est justement ce poids dont il s'agit de le délivrer si nous voulons être de vrais Scientistes Chrétiens.

Celui qui est moralement coupable peut se soustraire à ses accusateurs; mais il ne saurait échapper au sentiment de culpabilité car on n'échappe pas à ses pensées. Toutefois, la censure que l'on s'adresse à soi-même, tout en étant le signe d'un réveil de la conscience, ne suffit pas. Les éléments du péché, de la maladie et de la mort ne disparaissent de la conscience qu'au cours d'un processus de spiritualisation consciente, voulue; nous atteignons alors la pleine compréhension de l'individualité réelle de l'homme, de la nôtre comme de celle d'autrui, c'est-à-dire la parfaite ressemblance de l'Entendement divin. C'est le seul moyen d'être libéré de l'erreur et de la condamnation qui en est le corollaire.

S'il nous arrive de sentir le poids du sens mortel de la vie et que nous soyons bourrelés de remords à cause de nos erreurs et de nos échecs, trouvons consolation et courage dans ce rappel plein d'amour et si riche de sens de notre révérée Leader, à la page 21 de Rétrospection et Introspection: « Selon le dessein céleste, les ombres terrestres servent à purifier les affections, à réprouver la conscience humaine et à la détourner joyeusement d'un faux sens matériel de vie et de bonheur, pour la tourner vers la joie spirituelle et vers l'appréciation véritable de l'être. »

Pour découvrir plus de contenu comme celui-ci, vous êtes invité à vous inscrire aux notifications hebdomadaires du Héraut. Vous recevrez des articles, des enregistrements audio et des annonces directement par WhatsApp ou par e-mail. 

S’inscrire

Plus DANS CE NUMÉRO / décembre 1965

La mission du Héraut

« ... proclamer l’activité et l’accessibilité universelles de la Vérité toujours disponible... »

                                                                                                                                 Mary Baker Eddy

En savoir plus sur le Héraut et sa mission.