Mrs. Eddy était hautement favorable à la poursuite d'études universitaires. « L'éducation de la bonne espèce est nécessaire » nous dit-elle dans le livre de texte, Science et Santé (p. 195). Puis elle ajoute: « L'observation, l'invention, l'étude et la pensée originale élargissent les idées et devraient encourager la croissance qui fait sortir l'entendement mortel de lui-même, de tout ce qui est mortel. »
Les Scientistes Chrétiens saluent avec joie cet épanouissement de la pensée auquel permettent d'aboutir les études universitaires. Ils accueillent avec faveur l'occasion d'appliquer et de démontrer leur compréhension de la Science Chrétienne [Christian Science] de contracter de bonnes habitudes d'étude et de se préparer à d'utiles carrières.
De même que le Christ avait place dans toutes les phases de l'existence personnelle de Jésus, il doit avoir aussi sa place dans les diverses phases de la vie d'un étudiant. Celui qui chérit en lui le Christ peut devenir un meilleur étudiant. Car nous apprenons en Science Chrétienne [Christian Science] qu'un intellect sain et vigoureux est aussi normal qu'un corps sain. Nous sommes assurés de manifester un tel intellect si nous revendiquons pour nous-mêmes, en notre qualité de reflet de Dieu, notre héritage d'intelligence divine et si nous reconnaissons que l'activité des idées dans l'Entendement est ininterrompue. Selon le conseil de Paul: « Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus-Christ » (Phil. 2:5).
Grâce à cette Science, il nous est possible d'aborder les études universitaires avec l'humilité qui fit dire à Jésus: « Mon Père travaille jusqu'à présent, et je travaille, moi aussi » (Jean 5:17). Cette humilité nous permet d'échapper au culte de l'intellect humain qui n'est qu'une forme déguisée du culte du moi, qu'il s'affuble du nom d'intellectualisme, de matérialisme ou de logique positiviste.
Le Scientiste Chrétien accueille favorablement les occasions que ses études lui offrent d'accroître ses connaissances. Mais il ne perd pas de vue qu'on ne lui enseigne pas la vérité totale. Ce qu'on lui enseigne, quel que soit le genre de ses études, c'est la somme des connaissances actuelles acquises par l'humanité dans sa recherche de la vérité. L'évolution de la pensée humaine est le long cheminement qui la conduit de l'obscurité à la lumière, de l'animal au spirituel, de la croyance à la compréhension. Vues sous ce jour, les études universitaires sont, pour un Scientiste Chrétien, l'étude de l'évolution de la pensée humaine.
Le biologiste est plongé dans la recherche des vérités concernant la vie, le psychologue, dans la recherche des structures de la conscience, le théologien, dans la recherche des réalités de l'âme, le physicien, dans la recherche de la nature de la substance, le sociologue, dans la recherche des lois fondamentales des sociétés, l'historien, dans la recherche du déroulement authentique de la vérité. Mais n'est-il pas évident qu'en réalité l'humanité est en quête de Dieu ?
La Science Chrétienne [Christian Science] enseigne que Dieu est la Vie, la Vérité, l'Amour, le Principe, l'Entendement, l'Ame, l'Esprit, toute substance et toute intelligence, et que l'homme est l'image et la ressemblance de Dieu. On ne peut saisir ce pur concept de Dieu et de l'homme au moyen du sens matériel ou de la recherche matérielle mais on doit le gagner par le sens spirituel, par la compréhension spirituelle. La conscience des faits spirituels dans la Science conduit l'étudiant vers de riches moissons tant dans le champ des recherches universitaires que dans celui de la compréhension et de la démonstration croissantes de la véritable nature de l'homme.
Un poète hébreu a parlé de « ces renards, ces petits renards qui ravagent nos vignes; car nos vignes sont en fleurs » (Cant, des Cant. 2:15). Que de fois l'étudiant à l'université doit faire face aux petits renards qui voudraient ravager ses récoltes ! Les renards qui assaillent l'étudiant sont des suggestions diaboliques qui, s'il les écoutait, sembleraient le priver de son identité d'enfant de Dieu. Mais le Scientiste Chrétien peut, sans crainte, tenir tête à ces suggestions et prouver qu'il leur est supérieur.
Quels sont certains de ces renards ? La dépréciation de soi, l'hérédité, la croyance aux capacités limitées, le manque de temps, la crainte. Prenons le dénigrement de soi, quand l'argument « je-ne-peux-pas-faire-cela » se présente à l'étudiant. Comment en vient-il à bout ? Par l'appréciation de soi, par la connaissance du fait que l'homme est l'expression, la réflexion de l'Entendement divin qui sait tout, que le seul Ego, ou Moi, est Dieu, et que cet Ego est exprimé, mais non pas par un « moi » dans un sens restreint quelconque.
Passons à l'argument de l'hérédité : « Mes parents sont d'intelligence moyenne » ou « Nous ne sommes pas une famille de “cerveaux”. » Mais que dit la Science ? L'intelligence n'est pas dans le cerveau, c'est une qualité de l'Entendement, et notre divin Père-Mère Dieu dispense un riche héritage à tous Ses enfants. Le bien et les capacités sans limites constituent l'héritage de l'homme réel. Lorsqu'on devient effectivement conscient de ce fait, alors disparaît la croyance mesmérique aux capacités limitées, la notion que certains hommes ont plus ou moins de capacités que d'autres.
Parfois une impression de confusion voudrait nous accabler, des pensées telles que « Je ne comprends pas » ou « Cela n'a pour moi ni queue ni tête. » Mais d'où proviennent donc ces petits renards pour tenter ainsi l'enfant de l'Amour divin ? L'Entendement, Dieu, ne peut être déconcerté ni troublé; et l'homme, Son image et Sa ressemblance, ne peut l'être non plus. Prêter une oreille distraite, ne pas être attentif, cela mène à la confusion, au manque de compréhension. Savoir que toutes les idées justes sont dans l'Entendement, Dieu, qui les fait apparaître dans un ordre parfait, c'est écouter l'Entendement et se trouver à l'abri de la confusion.
Le tentateur nous dira peut-être: « Je ne sais pas comment m'y prendre pour étudier. » Paul conseillait aux Corinthiens: « Que tout se fasse avec bienséance et avec ordre » (I Cor. 14:40). Peut-être avons-nous besoin d'étudier systématiquement, de suivre un emploi du temps organisé. Nous devons faire tout ce qui est humainement possible pour créer les meilleures conditions d'étude; et puisque la Science Chrétienne [Christian Science] est basée sur un Principe fixe, nous devrions être méthodiques et ordonnés.
Il est possible que le problème soit un simple problème de temps. « Si seulement j'avais davantage de temps ! » est le leitmotiv presque universel de l'étudiant. Mais dans la Science Chrétienne [Christian Science] on apprend qu'on a toujours le temps de faire ce qui doit être fait. Dans Miscellaneous Writings (p. 230) se trouve un article fort utile de Mrs. Eddy intitulé: « Tirez parti de votre temps ». Entre autres choses, notre Leader dit: « Voici trois façons, dont une méprisable, de gaspiller le temps: dire des méchancetés, faire d'interminables visites, et travailler machinalement, ne pensant à rien ou seulement à projeter quelque divertissement, activité des membres plus que de la pensée. »
Un autre petit renard qui voudrait nous priver de notre joie et de notre sécurité est la crainte de ne pas bien répondre à nos examens, ou même d'échouer. Mais nous savons qu'en l'Entendement se trouvent les idées dont nous avons besoin, et si nous avons préparé notre examen de notre mieux, nous aurons le pouvoir d'exprimer ces idées. Ainsi nous ne pouvons être privés des fruits de notre travail.
Ce qui importe le plus, c'est que l'étudiant ne laisse jamais ses études universitaires lui faire perdre de vue l'étude de toute une vie: la Science Chrétienne [Christian Science]. Il doit s'en tenir avec fermeté aux paroles de notre Maître: « Cherchez premièrement son royaume et sa justice [de Dieu], et tout cela vous sera donné par surcroît » (Matth. 6:33).
Le Scientiste Chrétien, étudiant d'une Grande École ou d'une université, a le merveilleux privilège de démontrer les grandes vérités de la Science et de tenir tête aux petits renards et de les maîtriser lorsqu'ils apparaissent. A mesure qu'il étendra et améliorera sa compréhension de la Science, ses diverses études, avec leurs systèmes de références relatifs et limités, prendront la place qui leur revient. Avec gratitude et humilité, il rendra grâces pour le fait absolu qui inclut tout — Dieu parfait et homme parfait — que sa religion lui a fait connaître, et chaque jour il s'apprêtera à accueillir le Christ dans une plus grande mesure, et à prouver ses paroles par ses actes.