Un ami qui se promenait un jour avec moi dans une grande ville, me fit la remarque suivante: « On a ici une telle impression de vie. » En rentrant chez moi, je me mis à méditer le mot « vie » et sa signification à la lumière de la Science Chrétienne.
La Science du christianisme explique l'existence du point de vue de Dieu, le Principe divin, le créateur de l'univers. Par conséquent, ce qui est effectivement, c'est-à-dire spirituellement, vrai et réel est discerné grâce à la compréhension du Principe, et non pas au moyen du témoignage du sens humain.
Mary Baker Eddy, dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, fait cette déclaration pertinente et claire (p. 124): « L'univers, ainsi que l'homme, doit être interprété par la Science d'après son Principe divin, Dieu, et alors il peut être compris; mais expliqué du point de vue du sens physique et représenté comme étant sujet à la croissance, à la maturité et à la décadence, l'univers, de même que l'homme, est, et doit continuer d'être une énigme. »
Après avoir lu attentivement ce passage et d'autres déclarations analogues, j'arrivai à la conclusion qu'un grand nombre de gens qui circulent et se hâtent d'un endroit à l'autre n'expriment pas le vrai sens, ou sens spirituel, de l'activité. Pas plus que la vie réelle n'est ce que le monde appelle généralement l'action, le mouvement, ou la vie, sous les divers aspects du sens matériel.
Pour vivre, il faut être conscient de Dieu, de l'inséparabilité de l'homme avec Lui. Mrs. Eddy écrit à la page 598 de Science et Santé: « Un instant de conscience divine, la compréhension spirituelle de la Vie et de l'Amour, est un avant-goût de l'éternité. Cette vue élevée, obtenue et retenue lorsque la Science de l'être est comprise, franchirait, grâce au discernement spirituel de la vie, l'intervalle de la mort, et l'homme serait dans la pleine conscience de son immortalité et de son harmonie éternelle, où le péché, la maladie et la mort sont inconnus. »
La conscience divine ne connaît que sa propre perfection, sa totalité, son intelligence et son intégralité. Vivre réellement c'est connaître la perfection de Dieu et de l'homme et en donner la preuve. Toute condition erronée qui semble se manifester dans notre existence ne peut être vraie, parce qu'elle ne peut être la manifestation de la conscience divine. Le péché, la maladie, la pauvreté, la décrépitude, sont donc irréels. La totalité de Dieu renferme tout ce qui est réel.
Si nous regardons les passants dans la rue et que nous les voyons décrépits, difformes, malades, nous ne voyons pas l'homme tel qu'il est réellement. Et bien qu'à ce moment-là nous ne manifestions pas ces conditions peu harmonieuses, toutefois, en admettant leur existence, nous croyons qu'il y a une création qui n'est pas entièrement bonne. De ce fait, nous croyons inconsciemment que ce qui arrive à la personne que nous voyons peut nous arriver à nous-mêmes.
En acceptant une condition erronée quelconque comme étant réelle et en la craignant, nous croyons à un mensonge, et dans cette mesure nous sommes inconscients de la réalité de la Vie. Paul écrivait aux Romains (8:6): « Les impulsions de la chair, c'est la mort; les impulsions de l'esprit, la vie et la paix. » La croyance à la vie dans la matière, c'est la mort.
Pour vivre réellement il faut aimer. Sentir pleinement en nous-mêmes la chaleur tendre de l'Amour divin qui embrasse tout, être sans crainte et comprendre qu'il n'y a jamais rien à craindre parce que Dieu est bon et qu'il est Tout, c'est là aimer et vivre. L'Amour est une loi à lui-même. Nous lisons à la page 123 de Miscellaneous Writings par Mrs. Eddy: « Que l'homme puisse transgresser la loi éternelle de l'Amour infini, c'était, et c'est, le plus grand mensonge du serpent! »
Pour manifester l'Amour divin dans notre vie, il n'est pas nécessaire que l'objet de notre affection soit un mortel ou une chose matérielle. Le vrai sens de l'Amour nous met à même de nous réjouir dans l'abondance et la joie. Celui qui aime ainsi sait que l'Amour ne peut s'exprimer partiellement, envers un nombre limité de personnes, ou pour une courte durée; mais que l'Amour se manifeste sans limites et en tous lieux en tant qu'Être renfermant tout.
En envisageant l'existence d'une façon divinement scientifique, telle que la Science Chrétienne la présente, et en se connaissant soi-même comme Dieu nous connaît, nous obéissons au commandement de Christ Jésus d'aimer son prochain comme soi-même. Alors le lieu de résidence et les activités deviendront secondaires pour celui qui vit réellement, dans le seul vrai sens du mot.
En affirmant que dans notre être réel nous sommes l'idée de Dieu, nous verrons disparaître les circonstances humaines qui ne sont pas conformes au vrai moi, et se manifester les progrès, la guérison et la régénération. C'est alors que la vie devient joyeuse, spontanée, parfaite, abondante et complète. C'est ainsi que nous vivons véritablement!