Se souvenir et oublier jouent un rôle important dans l’existence humaine. Dans le Sermon sur la Montagne, Christ Jésus donna cette règle concernant ce qu’il faut se rappeler et ce qu’il faut oublier (Matth. 5:23, 24): «Si donc tu apportes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère; après cela, viens présenter ton offrande. »
La Science Chrétienne qui est conforme à la Bible, explique que la prière est un facteur important pour déterminer ce qu’il faut se rappeler et ce qu’il faut oublier. La prière est un défi qui exige que nous choisissions entre nourrir un sens de grief et nous souvenir de la totalité de Dieu qui est l’Amour omnipotent et omniprésent. Avant que notre prière puisse être agréable à Dieu, nous devons chasser de notre pensée toute suggestion de personne, de lieu ou de chose en désaccord avec l’Amour divin. L’homme à l’image et à la ressemblance de Dieu, comme le décrit la Bible, n’est pas un mortel qui a des griefs, il est l’idée spirituelle et bien-aimée de Dieu, et il est satisfait de tout ce que Dieu lui a donné.
Sans l’avertissement opportun de la prière, la pensée mortelle renverserait la règle que Jésus a donnée concernant ce qu’il faut se rappeler et ce qu’il faut oublier, et s’accrocherait à un sens perpétuel de grief. A la manière des romans policiers, la pensée mortelle, comme le détective, cherche toujours quelqu’un ou quelque chose à blâmer et est soucieuse de trouver un coupable pour expliquer comment les choses se sont produites. Mais rendre responsable d’une discorde humaine une personne, un lieu ou une circonstance, ne guérit en rien la situation et jette seulement les bases de reproches à venir.
Mary Baker Eddy, qui a découvert et fondé la Science Chrétienne, écrit dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, pp. 165, 166): « Vous dites que l’indigestion, la fatigue, l’insomnie causent des embarras d’estomac et des maux de tête. Puis vous consultez votre cerveau pour vous rappeler ce qui vous a fait du mal, alors que votre remède consiste à oublier complètement la chose; car la matière n’a par elle-même aucune sensation, et c’est l’entendement humain seul qui peut produire la douleur. »
La Bible nous donne de nombreux exemples qui nous montrent combien il est efficace de se rappeler la présence et le pouvoir de l’Amour divin, et de refuser d’accepter un sens humain de souffrance soit physique soit mentale. Lorsque le fils de la Sunamite mourut, il aurait été facile de faire des reproches. La femme aurait pu accuser le soleil de cruauté apparente, ou aurait pu s’accuser, ou bien accuser son mari ou les moissonneurs de ne pas avoir mieux pris soin de l’enfant. Au lieu de cela, elle se rendit sur-le-champ chez Élisée qui revint avec elle dans sa maison.
Grâce à la prière l’enfant fut rendu à la vie. Se souvenant de cet incident, Guéhazi, le serviteur d’Élisée, put faire restituer par la suite à la femme sa maison et ses terres lorsqu’elle revint dans son pays après une famine prolongée.
Lorsque nous nous rappelons le mal dont nous avons souffert, nous prolongeons notre sens du mal qui nous a été fait, et nous résistons au pouvoir guérisseur de l’Amour divin. Ceci est également vrai sur le moment ou longtemps après, soit que le tort qu’on nous a fait affecte nos sentiments, notre prospérité ou notre bien-être physique, soit qu’il prenne la forme d’un accident, d’une querelle ou d’un conflit international. Par ailleurs, reconnaître sans arrière-pensée que dans la création parfaite et spirituelle de Dieu il n’y a jamais rien eu qui puisse faire souffrir, ou personne qui puisse souffrir, fait disparaître toute trace de grief et amène le pardon et la guérison de toute circonstance discordante. C’est là le don que Dieu requiert de l’homme à l’autel de la prière.
