Lorsque le Maître demanda à Philippe (Jean 6:5): « Où achèterons-nous des pains, afin que ces gens aient à manger? » c'était pour le mettre à l'épreuve, car Christ Jésus savait très bien qu'il n'était pas nécessaire d'acheter des pains pour nourrir la foule. Il connaissait le pouvoir qui nous est divinement octroyé de fournir, grâce à l'Esprit, une nourriture abondante pour répondre à tous les besoins. Dans notre concept mortel des choses, ne continuons-nous pas à penser comme Philippe? N'est-ce pas d'après ce qui est visible que nous mesurons notre possibilité de recevoir des ressources suffisantes? Ne croyons-nous pas que nos ressources sont limitées à ce que nous percevons par nos sens matériels?
Jésus considérait Dieu comme le créateur de toutes choses et comme la source de toutes ressources. Il exprima sa gratitude pour la nourriture qui était à sa portée, et pour le pouvoir de rendre l'abondance divine accessible aux hommes. Puis il rompit le pain, et le distribua à ceux qui en manquaient. Il ne se laissait jamais abuser par le témoignage des sens, pas plus qu'il ne comptait sur les ressources abondantes d'autrui.
Notre Guide prouva que tout ce dont les hommes ont besoin est déjà à leur portée dans la substance de l'Esprit. Il savait que la substance spirituelle est mentale, par conséquent illimitée, en contraste avec le concept mortel de la substance qui est matérielle, par conséquent finie et limitée.
La physique moderne nous enseigne que le monde matériel, que nous percevons à l'aide de nos sens, et tout ce qu'il contient, sont produits par des forces physiques. Pour le physicien, cependant, ces forces sont aussi mystérieuses qu'elles l'ont toujours été. Mais la Science divine éclaircit le mystère. Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 484), Mary Baker Eddy dit: « La force physique et l'entendement mortel ne font qu'un. » La force physique que nous percevons sous forme de matière, et l'entendement avec lequel nous la percevons, sont une seule et même chose, un état de conscience erroné.
L'erreur voudrait nous faire croire que la vie et la substance sont dans les formes matérielles, mais la Science nous montre que ces formes sont des concepts mentaux, les illusions du sens physique. Pour changer l'évidence, nous devons seulement changer la pensée qui la produit. En conséquence, nous ne devons pas chercher nos ressources, notre santé, ou une amélioration des événements, en dehors de nous-mêmes. En spiritualisant notre pensée et nos actes, nous soumettons notre moi humain à notre être spirituel.
Mrs. Eddy écrit (ibid., p. 264) « A mesure que les mortels acquerront des vues plus justes de Dieu et de l'homme, d'innombrables objets de la création, jusque-là invisibles, deviendront visibles. » Cette vérité se manifeste de différentes façons. C'est la réponse à nos besoins individuels, tels que la santé, la force, l'intelligence, la paix intérieure. Elle peut aussi nous aider à avoir les amis et les compagnons qui nous manquent, ou tout autre chose nécessaire à notre bien-être actuel.
Quand nous apprendrons à remplacer la fausse conscience humaine avec ses croyances limitées, par la conscience divine et son abondance infinie d'idées parfaites, nous pourrons constamment nourrir ces idées vraies dans notre pensée. Nous verrons ainsi l'évidence du bien qui est réellement toujours présent, mais qui, d'après nos sens limités, semble nous manquer.
On doit élever sa conscience jusqu'au point de vue de la perfection en Dieu, l'Entendement divin, si l'on veut accomplir les œuvres que Jésus faisait. C'est par la compréhension spirituelle que l'on voit se manifester dans l'existence humaine toutes les conditions vraiment désirables.
Cependant, aussi longtemps que l'on dit: « je ne peux pas », on se laisse mesmériser par la croyance que l'on est un être séparé de Dieu. Alors, on ne remplit pas le but de la vie qui est de refléter Dieu. Jésus n'a-t-il pas dit (Jean 14:12): « Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais; il en fera même de plus grandes, parce que je vais auprès du Père »? Et n'était-ce pas sa mission d'enseigner aux hommes à guérir avec autant de succès que lui-même, par la récognition du Christ toujours présent?
Dieu est infiniment riche, et Il ne veut pas que Ses enfants manquent de quoi que ce soit. Tout ce dont nous avons besoin, nous pouvons l'obtenir de la source divine grâce à la compréhension spirituelle. Cependant, afin d'entrer, dans ce but, en communion directe avec notre créateur, nous devons nous efforcer de mettre de côté le concept erroné de notre moi égoïste. Nous devons reconnaître notre véritable identité comme étant l'expression de l'Amour divin, comme la Science Chrétienne nous l'enseigne.
Dans cette tentative, la Règle d'or (Matth. 7:12): « Tout ce que vous voulez que les hommes fassent pour vous, vous aussi faites-le pour eux » sera pour nous un guide parfait. La preuve qu'agir en se conformant à cette règle est une source de bienfaits, me fut donnée dans mon travail comme directeur des services municipaux. Au moment où j'entrais en fonction, la distribution d'électricité, de gaz et d'eau de la ville était inadéquate. La distribution d'eau était insuffisante, faute d'avoir assez de puits abondants; les autres services se désintéressaient de leur rendement et ne montraient aucun esprit de coopération.
Puisque je reconnaissais que je ne pouvais obéir à la Règle d'or qu'en faisant preuve d'un esprit d'amour fraternel, j'essayai d'apporter de l'aide là où on en avait besoin. Dès que les hommes sentirent que moi, leur directeur, je manifestais des sentiments d'amitié à leur égard, leur attitude changea, et ils manifestèrent le désir de coopérer et de s'entraider. Bientôt on put exiger d'eux n'importe quel travail. Les efforts constants que je fis pour agir humainement et pour ne voir dans chaque ouvrier que son être véritable en tant que reflet de Dieu, donnèrent des résultats au-delà de toute attente.
En tant que Scientiste Chrétien, je ne pouvais pas accepter que la mauvaise condition des entreprises municipales fût réelle et ne pût être modifiée. Pour l'améliorer, en plus des mesures pratiques à employer, il me fallut voir l'irréalité de l'évidence matérielle, et m'attacher fermement aux faits de la création parfaite, le seul être réel.
Les entreprises municipales reprirent une nouvelle vie, et la production augmenta prodigieusement. Sans intervention de ma part, des ouvriers incapables s'en allèrent d'eux-mêmes et furent remplacés par de bons ouvriers. En même temps, la distribution d'eau fut assurée lorsque, par suite d'une inspiration spirituelle, je fus amené à faire creuser davantage les puits déjà existants. Je découvris ainsi une nappe d'eau souterraine d'un débit important.
Cet incident et d'autres encore, m'apportèrent la preuve que seul Dieu, l'Amour divin, crée et soutient l'homme; que dans l'Entendement divin il y a assez de substance pour faire face à toute circonstance, et que l'abondance de l'Entendement répond toujours à tout besoin humain. Lorsque, sans égoïsme, avec un esprit dépourvu de matérialisme et d'orgueil du rang, nous communions en toute confiance avec l'Entendement, et que, cherchant à aider autrui avec désintéressement, nous exprimons la bonté, la patience, la coopération, et la gratitude, la nature de Dieu, le Principe divin qui soutient, se manifeste dans notre existence.
