En une certaine occasion Jésus le Christ, notre Conducteur, appela une femme souffrant « d'un esprit qui la rendait infirme depuis dix-huit ans » (Luc 13:11). Elle était courbée, et se redresser lui était impossible. Lui disant qu'elle était affranchie de son infirmité, Jésus la guérit. Dans ce cas et dans d'autres, le Maître prouvait que la ténacité de l'erreur ou du mal est un mythe.
Pour le sens mortel, il semble souvent que les maladies, le péché, la pauvreté, les mauvaises habitudes asservissent quelqu'un. On entend parfois dire: « Je n'arrive pas à me débarrasser de ce rhume; » ou « Je ne peux chasser de mon esprit ces mauvaises pensées; » ou encore « Je ne puis rien faire au sujet de cette condition, elle persiste! » Mais en Science Chrétienne on apprend que le mal — l'erreur sous toutes ses formes — ne possède ni existence ni pouvoir. Comment ce qui est sans réalité, sans origine, pourrait-il s'attacher à une personne? La chose est impossible. Puisque le mal n'est rien, il n'a ni intelligence ni forme, il est incapable de saisir quoi que ce soit. Il n'a donc point de ténacité. Ce qui paraît le rendre tenace, c'est la fausse croyance d'après quoi le péché, la maladie, un discord quelconque seraient réels.
La femme qui depuis dix-huit années souffrait d'un mal physique apparemment opiniâtre fut à l'instant guérie de la fausse croyance à laquelle elle était convaincue d'être liée pour toujours. Mais Jésus voyait l'irréalité de l'erreur, la perfection et la liberté de l'homme créé selon la ressemblance de Dieu. Parce qu'il comprenait la plénitude du bien et le néant du mal, il put guérir chez cette femme la fausse croyance dont elle avait longtemps souffert.
Si l'on prend une pierre aux vives arêtes et qu'on la serre dans sa main, elle perce la chair et produit des douleurs. Par elle-même, la pierre ne pourrait entrer dans la main ou s'y attacher. C'est la main qui saisit la pierre et la presse avec force, produisant ainsi la souffrance. Admettre que le mal est vrai, tenace, cela paraît le rendre tel. Il faut renoncer à croire qu'il possède une puissance quelconque. Comment y parviendra-t-on, surtout si l'on pense être ligoté par une mauvaise habitude, un mal censément incurable ou une faiblesse héréditaire?
Dieu est l'Entendement divin, l'Esprit, l'unique pouvoir, présence, substance ou intelligence. Dans ce Tout parfait, il ne se trouve aucune semence d'erreur — toutes choses sont bonnes, parfaites, éternelles, complètes. Si le disciple reconnaît et démontre la plénitude de Dieu, sur cette base il peut détruire chacune des croyances tenaces affirmant la réalité de l'erreur.
Après avoir déclaré que l'homme n'a jamais eu sa source dans la matière ou la mortalité, Mary Baker Eddy ajoute (Non et Oui, p. 26): « Dieu maintient l'homme dans les liens éternels de la Science, — dans l'immuable harmonie de la loi divine. L'homme est un être céleste; et dans l'univers spirituel il est à jamais individuel et à jamais harmonieux. » Les « liens » de la Science dans lesquels Dieu maintient l'homme, sont les lois indestructibles de l'Esprit qui lui assurent la santé, l'harmonie, la sécurité en Christ. Reconnaître l'éternelle intégralité de l'homme dans l'Entendement libère le disciple, qui ne peut plus entretenir, nourrir, embrasser fortement quelque fausse croyance à son propre sujet, ou quant à la réalité et la ténacité d'un pouvoir autre que Dieu.
Tel a parfois l'impression que l'apparente tenacité de l'erreur n'a pas d'emprise sur lui, mais qu'un parent, un ami, son patron peutêtre en est la victime. Pour guérir cette situation, il faut qu'avec persévérance le disciple refuse d'admettre le témoignage des sens matériels, qu'il s'efforce de maintenir dans sa pensée le parfait modèle de l'homme créé à l'image de Dieu, et rien d'autre. Notre Leader dit (Science et Santé avec la Clef des Écritures, pp. 259, 260) que l'on ne peut dépeindre Jésus ou reproduire sur la toile son visage si l'on a dans la pensée le caractère de la personne qui le trahit. Elle montre aussi qu'on ne peut arriver à bien comprendre l'homme, à démontrer son être réel, tant que l'on accueille des pensées imparfaites. Il faut s'attacher fermement — d'une manière tenace — à la Vérité, prouvant ainsi que la ténacité de l'erreur est un mythe.
Au cours des dernières années, quand la guerre faisait rage, que la servitude et les atrocités étaient choses fréquentes, bien des personnes se demandaient: « Combien de temps ces maux vont-ils encore durer? » La réponse est celle-ci: « Juste aussi longtemps que la croyance humaine affirme avec insistance qu'ils sont vrais. » Le remède consiste à s'attacher plus fermement encore aux vérités de l'être proclamées par la Science Chrétienne, à l'immuable sainteté de l'homme, à son harmonie, au fait qu'il est exempt de tout mal.
Selon l'épître aux Hébreux (1:9) Jésus a « aimé la justice et haï l'iniquité. » Pour cette raison, le Maître fut exalté et reconnu Fils de Dieu. Fait intéressant, l'auteur de cette épître affirme que Jésus haïssait l'iniquité. Loin d'avoir pour elle des égards, il la démasquait, montrant que c'est un mensonge. Il ne se laissait point accabler par la laideur du mal et ne battait jamais en retraite à cause de ses prétentions. Il faisait face aux mensonges de la mortalité, et ses œuvres de guérison prouvaient le néant du mal et de ses revendications tenaces.
Nous devons tous en arriver à haïr l'iniquité — à l'exclure. Il faut cesser de nourrir l'erreur et ses prétentions au pouvoir; cesser de l'entretenir comme si c'était quelque chose; cesser de croire qu'elle puisse s'attacher à nous et nous faire pécher ou souffrir. Il faut apprendre à chérir par-dessus tout Dieu et Sa justice, et maintenir dans la pensée le vrai concept de nous-mêmes, de nos amis — et même de nos adversaires — comme fils de Dieu.
Dans Science et Santé, Mrs. Eddy donne d'excellents conseils touchant la manière de traiter toutes les prétentions du mal. Elle écrit (p. 495): « Lorsque l'illusion de la maladie ou du péché vous tente, attachez-vous fermement à Dieu et Son idée. Que rien hormis Sa ressemblance ne demeure dans votre pensée. » Les mots « illusion » et « attachez-vous » prêtent à la réflexion. En effet, Mrs. Eddy montre la nature illusoire du mal — son néant — et nous engage à nous attacher fermement au pur modèle de l'Esprit, aux idées spirituelles qui constituent la parfaite création de Dieu. Dans l'Apocalypse, Jean rapporte comme suit l'exhortation du Christ (Apoc. 3:11): « Je viens bientôt! Tiens ferme ce que tu as, afin que personne ne prenne ta couronne. »