Concernant la protection et les autres bienfaits que nous accorde chaque jour le Père-Mère Dieu, le divin Principe, il importe beaucoup de cultiver la gratitude. Reconnaître la source spirituelle de tout le bien qui est notre partage, cela nous rend plus réceptifs à l'égard des bénédictions divines opérant sans cesse. Lorsqu'elle est constamment maintenue dans la pensée, la gratitude reconnaît en quelque sorte la plénitude de Dieu, du bien, et tend ainsi à nous protéger contre les prétentions du mal. Elle marche de pair avec des qualités gracieuses telles que le dévouement, l'humilité, la générosité, la patience, le bon vouloir, qu'elle encourage dans la pensée.
La gratitude concernant la perfection toujours présente de Dieu et de Sa création spirituelle malgré les indices contraires, cela corrige les situations erronées. Parce qu'il reconnaissait la présence de Dieu qui guérit, le Christ Jésus pouvait réduire à néant le péché, les maux de tous genres, et ressusciter les morts. La Bible montre qu'avant de nourrir une foule nombreuse au moyen de quelques pains et de deux poissons, il rendit grâces.
Un cantique de notre Hymnaire (N° 249) contient ces lignes:
Te bénir est richesse,
Se plaindre est pauvreté.
Les plaintes, le dépit, le mécontentement tendent à nous rendre aveugles, à voiler le bien déjà proche, à laisser paraître un sentiment de pénurie ou de limitations. L'agitation, la recherche inquiète des choses simplement matérielles — argent, luxe, plaisir, faveur, etc. — indique peut-être qu'il faut vaincre l'ingratitude, le matérialisme ou l'amour de soi par une compréhension spirituelle accrue.
L'augmentation des biens purement matériels ne saurait procurer le contentement ou la joie véritable. Qui d'entre nous ne s'est pas aperçu qu'une chose matérielle ardemment désirée puis obtenue ne lui donnait aucune vraie satisfaction? Ce qui procure le bonheur a sa source en Dieu, dans l'Esprit ou l'Ame dont l'amour et le soutien sont universels. David disait (Ps. 145:16): « Tu ouvres ta main, et tu rassasies à souhait tout être vivant. »
Parce que les ressources de l'homme viennent de l'Entendement infini, elles sont abondantes, perpétuelles, inépuisables, toujours accessibles. L'homme, l'enfant bien-aimé de Dieu, est à jamais complet, harmonieux, parfait; rien ne manque à son bien-être et à son bonheur. Réaliser avec gratitude et constance ces faits spirituels immuables détruit la croyance de pénurie, et il est amplement pourvu aux besoins de chaque jour.
Mary Baker Eddy déclare dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 3): « Sommes-nous réellement reconnaissants pour le bien déjà reçu? Alors nous mettrons à profit les bienfaits que nous avons, et ainsi nous serons qualifiés pour en recevoir davantage. » La gratitude au sujet de ce qu'on possède déjà rend plus ingénieux et montre à en faire un meilleur usage.
Une jeune femme eut recours à un praticien de la Science Chrétienne afin que par un travail métaphysique fait dans un esprit de prière, il l'aide à trouver ce qu'elle cherchait en vain — un logement meilleur. Le praticien affirma que l'homme, idée de Dieu, est toujours à sa place dans l'Entendement où règnent la beauté, l'ordre, l'ampleur. Il reconnut qu'au fond celle qui lui avait demandé de l'aide possédait les qualités nécessaires, l'amour, la sagesse, la gratitude; que le divin Principe, l'Amour omniprésent qui répond à nos besoins lui montrerait la vraie manifestation du home.
Bientôt la jeune femme dit au praticien qu'elle pouvait se passer d'aide, car elle avait senti s'éveiller la gratitude au sujet de son appartement. Il lui était venu des idées quant à la manière de le rendre plus agréable, plus commode, et déjà elle commençait à les mettre en pratique.
Il importe de cultiver la reconnaissance touchant les bonnes qualités de notre entourage, soit dans la famille soit ailleurs, au lieu de faire ressortir leurs défauts. Les plaintes, les critiques, le blâme ne contribuent nullement à l'harmonie, mais l'excluent au contraire. Voir l'irréalité de l'erreur et reconnaître avec gratitude la perfection spirituelle toujours présente de l'individualité véritable — tant la nôtre que celle d'autrui — nous affranchira des conflits, des froissements, et favorisera les progrès spirituels.
En face de la maladie, du péché ou de quelque autre problème sérieux, il importe beaucoup d'entretenir la gratitude quant à l'immuable perfection de Dieu et de l'homme qui Le reflète. Se demander pourquoi l'on est forcé de combattre l'erreur, cela ne sert à rien; mais affirmer avec gratitude l'omnipotence de Dieu, de la Vie, de la Vérité, de l'Amour, et réfuter avec courage les prétentions de l'erreur qui revendique une place, un pouvoir, cela produit la guérison. Nous ne saurions accuser Dieu d'avoir causé une erreur quelconque, car étant l'Amour divin, le bien sans limites, Il ne peut communiquer à Sa création que ce qui lui est salutaire.
Le disciple éprouve certes de la reconnaissance à mesure qu'il comprend que Dieu, la Vérité, la Vie, l'Amour omniprésent, garde, soutient toujours Ses idées et leur communique sans cesse le bien. Notre Leader, dont la vie journalière était caractérisée par la gratitude envers Dieu, le divin Principe, écrit dans Miscellaneous Writings (p. 307): « Quel glorieux héritage nous apporte la compréhension de l'Amour omniprésent! Nous ne saurions en demander davantage; il ne nous faut rien de plus; nous ne pouvons posséder un plus grand trésor. Cette douce assurance est le "Tais-toi, sois tranquille" toutes les craintes, toutes les douleurs humaines. »