Une des choses les plus importantes qu'il faille comprendre en Science Chrétienne, c'est que nous ne vivons pas dans un système nerveux; qu'au contraire tous les moyens de communication appartiennent à Dieu, et que le tendre rapport unissant l'homme au Christ constitue notre être véritable. Comme l'affirme Mary Baker Eddy dans le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 332), « Christ est la vraie idée énonçant le bien, le message divin de Dieu aux hommes parlant à la conscience humaine. »
L'entendement mortel semble avoir changé le message divin en un système de communication matériel, et créé ainsi selon la croyance un système sensoriel de douleur et de plaisir dans la matière.
Le tendre rapport entre l'homme et le Christ se manifeste par les innombrables liens nous unissant à Dieu et nous permettant d'agir en accord avec Lui. Les nerfs prétendent qu'ils sont des communicateurs, ce qui n'est point le cas. Il n'existe aucun nerf dans l'Entendement divin, le seul communicateur véritable. Si les impressions ont leur source dans l'Entendement, la pensée reçoit l'empreinte des attributs de Dieu tels que la miséricorde, la justice, la paix, la pureté, l'amour. Mais la pensée mortelle se marque par des suggestions de craintes et de fantaisies extrêmement diverses; ce faisant, elle emprisonne le mortel dans ses propres croyances.
Les impressions de l'Entendement affranchissent l'homme; elles mettent sur lui le sceau de la Divinité. Les impressions reçues dans la conscience spirituelle — le ciel au-dedans de nous — effacent le témoignage matériel et tous les souvenirs erronés des souffrances passées.
Les jours tristes et pénibles, les longues heures d'inquiétude n'ont aucune place dans la Science qui révèle la conscience de l'homme émanant de Dieu. La Bible décrit le rêve de Jacob où des anges montaient et descendaient le long d'une échelle posée sur la terre, mais dont le sommet touchait aux cieux; ainsi les pures pensées divines se communiquent continuellement à l'homme par ses sens spirituels, et l'homme reflète ce genre de pensée.
Jacob symbolise entre autres la duplicité, comme le montre Mrs. Eddy dans Science et Santé (p. 589), où elle donne une définition qui débute par ces mots: « Jacob. Un mortel corporel renfermant la duplicité, la repentance, le sensualisme. » Les Jacobs de notre époque sont ceux qui croient au dualisme; ceux qui entretiennent la théorie d'un Entendement à la fois bon et mauvais; ceux qui estiment que l'Entendement divin et l'entendement mortel sont des communicateurs — ceux qui croient à un système matériel en même temps qu'à un système spirituel.
Ce dualisme de l'Entendement et de la matière paraît maintes fois être vrai, mais ne l'est point. Jacob lui-même à Béthel, au cours d'une lutte sainte, put renoncer à la croyance de duplicité et communiquer avec Dieu grâce aux messagers angéliques; ce fait illustre la seconde partie de la définition que Mrs. Eddy donne de « Jacob »: « Inspiration; la révélation de la Science, dans laquelle les prétendus sens matériels cèdent au sens spirituel de la Vie et de l'Amour. »
Les plaisirs et les peines d'un prétendu système nerveux cesseront de nous asservir dans la mesure où nous renonçons à la croyance qu'il existe plus d'un Entendement — où nous apprenons à récuser, à chasser de la conscience toutes les communications ayant leur origine dans l'entendement mortel et prétendant nous transmettre des informations par le cerveau ou le système nerveux.
Appuyons une fois encore sur ce point: La chose la plus important pour nous, c'est non pas ce que l'entendement mortel nomme un système nerveux, mais le tendre rapport qui nous unit au Christ — à la divine manifestation de Dieu. De nos jours, les prétendues maladies nerveuses paraissent fréquentes. L'allure rapide de l'existence — la vie moderne fiévreuse, hâtive — accentue le concept de l'entendement mortel et les méthodes dont il se sert pour communiquer ses craintes, ses croyances, ses suggestions. Mais cet entendement fictif n'est point l'ambassadeur de la Vérité. Si de tout son cœur on détourne de l'entendement mortel, qu'on cesse de lui prêter une réalité quelconque ou d'écouter ce qu'il suggère, l'on est mieux prêt à entendre la voix de Dieu, les communications de la Vérité, à jouir du calme précieux qu'apportent ces communications.
Le remède contre les nerfs et la débilité nerveuse, c'est une paisible communion avec Dieu: la prière, les louanges, la consécration spirituelle. La Vérité, l'Amour possède une force incommensurable. Notre Maître a donné ce conseil (Matth. 6:6): « Quand tu pries, entre dans ta chambre, ferme ta porte, prie ton Père qui est là, dans le secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te récompensera. »
L'homme que connaît la Vérité exprime la force, la vigueur, les aptitudes, la maîtrise. Dans l'existence spirituelle de l'homme, la fuite des années ne joue aucun rôle. L'homme n'est ni jeune ni vieux, il n'est point naïf ou caduc. Le temps ne saurait le rendre moins viril, moins actif, moins digne de confiance que ne l'est sa vraie nature dont Dieu est le créateur. Il n'y a pour lui ni venue ni départ. Il n'est point la victime d'un système matériel ou nerveux. Éternellement en communion avec son Père-Mère plein d'amour, il a la vie, le mouvement et l'être en Dieu, selon la loi spirituelle.
L'Entendement est Dieu, il est Tout. L'homme reflète cet Entendement. Il porte l'empreinte de la Vérité divine, il n'est sujet qu'aux impressions indestructibles de la Vérité.