La Science Chrétienne révèle que l'homme est incorporel, mais elle n'implique jamais qu'il soit sans forme. Au contraire elle fait ressortir la formation spirituelle qui constitue l'éternelle identité de l'homme, distincte, individuelle, créée et soutenue par l'unique Être suprême. Mary Baker Eddy déclare dans Science et Santé avec la Clef des Écritures (p. 281): « Le seul Ego, l'unique Entendement ou Esprit appelé Dieu, est l'individualité infinie, qui donne toute forme, toute grâce, et reflète la réalité et la divinité sur l'homme et les choses individuels et spirituels. »
Les formations de l'Esprit ne peuvent devenir difformes. Elles persistent à jamais telles que l'Entendement les produit; elles expriment ou manifestent les divins éléments de l'Esprit, invisibles pour le sens matériel, mais tangibles et précieux pour la conscience spirituelle. Le disciple entrevoit ces éléments, donc ces formations spirituelles, lorsqu'il reconnaît et qu'il apprécie la pureté, la tendresse, la force de caractère exprimées par certaines personnes. Les qualités spirituelles sont la substance mentale qui constitue l'homme à l'image de Dieu. Le rêve mortel d'une formation physique ne saurait empêcher que la conscience humaine reconnaisse et révère la preuve d'une nature supérieure à ce dont témoignent les sens matériels. En effet le Christ, le vrai sens de la filialité, est toujours présent; sans cesse il réveille les humains, les amenant à la noblesse et à la bonté qui connaissent instinctivement la valeur de la spiritualité véritable.
Quand Jésus le Christ disait (Luc 12:7): « Les cheveux mêmes de votre tête sont tous comptés, » n'indiquait-il pas, en se servant d'une image, que les moindres éléments spirituels du moi véritable sont importants pour le Père qui les connaît parce qu'Il les a formés? Les formations de l'Esprit sont spirituelles, non pas organiques et structurales; loin d'être les prisons matérielles de la vie ou de l'intelligence, elles reflètent Dieu et déroulent éternellement la Vie dans son expansion illimitée du bien.
La découverte de Mrs. Eddy est d'une immense portée, riche en guérison; l'un de ses aspects les plus efficaces, c'est la révélation que le prétendu entendement charnel ou mortel forme l'organisme matériel avec tout ce qu'il comporte, et que ces formations n'ont aucune réalité parce que l'entendement charnel lui-même est hypothétique. Ceci nous conduit d'abord à voir que les malformations et les difformités physiques ne sont pas des états matériels mais sont produites par la crainte et par d'autres dispositions fautives, peut-être par le péché; l'on peut prouver ensuite qu'un changement de pensée — l'acceptation du fait que l'Esprit est le seul Entendement — est récompensé par le rétablissement de conditions normales.
A la page 35 de Unity of Good, Mrs. Eddy nous donne cette assurance: « Une molécule, en tant que matière, n'est point formée par l'Esprit; car l'Esprit est exclusivement la conscience spirituelle. » Elle explique ensuite la situation matériellement mentale, car elle écrit: « L'atome matériel est la délinéation d'une erreur de conscience, qui ne peut accroître ses indices de conscience et de vie qu'en accumulant les mensonges. Elle nomme attraction matérielle ce procédé, auquel elle attribue la double capacité de créateur et de création. »
Ce qui passe pour une formation pathologique — une accumulation d'atomes inutiles, rebelles, déréglés — est mentalement dissous par la démonstration du fait que l'Esprit est l'unique Entendement créateur, la seule substance, la seule cause des formations saines. Cela s'accorde avec le verset où le prophète Ésaïe prête à Dieu les paroles suivantes concernant l'homme (43:7, version anglaise): « Je l'ai créé pour ma gloire; je l'ai formé, et je l'ai fait. »
« La délinéation d'une erreur de conscience » ne peut être produite que par une fausse conscience qui ne fait nullement partie de l'homme. Le disciple peut toujours prouver qu'elle n'existe pas, si de plein gré il exprime les éléments de la conscience réelle ou de l'Entendement divin; s'il est prêt à sacrifier son faux sens d'identité matérielle, à renoncer au vouloir humain impliquant l'amour ou la crainte de la matière, à se rendre compte que la matière n'est que l'ombre d'un rêve. Le processus où le mensonge s'ajoute au mensonge, l'atome à l'atome pour donner lieu à une malformation, ne saurait se produire dans la conscience qui reconnaît l'Esprit en tant qu'origine de l'homme et n'est attirée que par l'Amour.
Toutes les difformités doivent disparaître lorsque l'on corrige les troubles mentaux qui semblent en être la cause. Cela fut prouvé par une jeune femme qui, selon les médecins, avait une double déviation de la colonne vertébrale et les pieds extrêmement difformes. Certain soir, elle fit appel à un praticien de la Science Chrétienne; il lui indiqua d'excellents passages qu'elle pouvait lire dans la Bible et dans Science et Santé. En les lisant le soir même avec attention, la patiente fut spirituellement éclairée à tel point que la douleur et l'angoisse cessèrent instantanément.
Au matin elle s'aperçut que son corps était parfaitement droit. Les chaussures qu'elle avait récemment achetées pour ses pieds difformes semblèrent la gêner; un bref examen lui prouva que ses pieds avaient repris une forme normale. En lui ajustant ces chaussures orthopédiques, le vendeur lui avait dit que dans toute sa carrière il n'avait vu qu'un seul cas pire que le sien; quand elle se présenta de nouveau quelques jours après, il put à peine croire que c'était la même personne, et le changement qu'il constata le surprit au plus haut point. En échange des chaussures orthopédiques, il lui donna des souliers ordinaires. Cette guérison s'est avérée permanente; elle avait sa source dans quelques simples vérités quant à Dieu et à l'homme, clairement réalisées et accueillies en toute humilité. Le fait que l'homme est une formation spirituelle de l'Entendement divin l'emporta sur la fausse croyance que l'homme est une formation physique de l'entendement charnel, sujette à la difformité. La patiente put entrevoir la formation véritable lorsqu'elle-même démontra un sens meilleur de subordination à l'égard de l'Être suprême. C'est ainsi que nous prouvons la présence de la forme et de la grâce que l'Entendement donne à ses idées.