Le Scientiste Chrétien ne tarde pas à se rendre compte que l'intelligence à laquelle ont accès lui-même et ses semblables est bien supérieure à ce qu'il supposait. Par exemple il lit dans le livre de texte Scientiste Chrétien (Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy, p. 469) que « l'intelligence est l'omniscience, l'omniprésence, et l'omnipotence. » Quelle qu'ait pu être apparemment sa propre expérience, ce passage lui assure que l'intelligence réelle ignore les questions sans réponse ou les problèmes insolubles, car elle est omnisciente; qu'elle ne saurait être frustrée ou dans certains cas privée de pouvoir, puisqu'elle est toute-puissante; qu'elle n'est jamais absente en un lieu quelconque, mais omniprésente.
D'autres passages de ce livre nous assurent que l'intelligence est l'Entendement ou Dieu, parfait, infini, absolument bon; que le disciple, comme du reste tous les hommes, non seulement peut à l'occasion faire appel à cette intelligence divine et en recevoir de l'aide, mais que dans son être réel il en est l'expression directe, parfaite. Il apprend que ces heureux faits sont démontrables pas à pas dans l'existence humaine.
Le chercheur sincère s'aperçoit que d'après la Science Chrétienne, l'intelligence est non seulement meilleure, mais plus vaste qu'il ne l'avait cru. Il trouve raisonnable que ce soit la seule chose nécessaire pour guérir les maux. Le livre de texte lui montre qu'étant dissemblable à Dieu, au bien sans limites, la maladie est une fausse croyance, une méprise touchant le réel, même si pour le sens humain elle semble être tenace, authentique; quand paraît l'intelligence véritable, revendiquée et démontrée comme étant nôtre, les maladies et tous leurs prétendus indices doivent naturellement disparaître. Le disciple accepte sans peine une autre affirmation de Science et Santé, savoir que les maux de tous genres sont scientifiquement vaincus par cette méthode, comme l'indiquent les paroles du Christ Jésus (Jean 8:32): « Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. »
La simple considération de ces faits stimule, encourage le chercheur, ce qui n'a rien pour nous surprendre. Mais à mesure qu'il les saisit, il en a des preuves et son intérêt s'accroît. Il est conduit à se tourner vers Dieu, l'Entendement divin, pour trouver l'intelligence véritable; il en cherche les indices chez lui et ne manque pas de les voir apparaître. Il sent se développer en lui des aptitudes dont il n'avait pas eu conscience. Il remarque peut-être bientôt qu'il saisit plus vite et plus à fond les affaires dont il doit s'occuper et qu'il peut mieux les résoudre. Poursuivant son étude, il s'apercevra certainement que sa pensée s'élargit, s'éclaire. Il est possible que même au début il obtienne par ses propres efforts des preuves frappantes attestant le pouvoir de l'intelligence divine qui chasse la maladie et d'autres fléaux.
Comme le montre bien Mrs. Eddy, pour utiliser pleinement l'intelligence il faut en avoir une compréhension adéquate; sa nature est décrite par notre Leader dans plusieurs passages qui fournissent à cet égard tout ce dont nous avons besoin. L'expérience a prouvé la grande valeur de ces affirmations et même des détails qui les composent. Voyez par exemple la définition de l'Entendement dans le Glossaire de Science et Santé. Ici l'Entendement — dont un autre passage avait déjà fait voir qu'il est identique à l'intelligence (p. 588, lignes 24, 25) — est appelé « l'unique Esprit, Ame, Principe divin, substance, Vie, Vérité, Amour » (p. 591).
Une foule de disciples ont trouvé la lumière et l'aide immédiate dont ils avaient besoin lorsqu'ils ont médité par exemple le fait que l'Entendement est Esprit. Sans aucun doute cela veut dire que l'intelligence ne dépend point de la matière mais garde son caractère véritable, malgré les apparences matérielles, physiologiques ou autres; elle est donc toujours pleinement accessible pour corriger ces apparences.
Comprendre que l'Entendement ou l'intelligence est le Principe, la Vie, ou encore ce qu'indiquent les autres termes de cette définition, peut être aussi très utile, et les preuves à ce sujet sont nombreuses. Mais ce qui a le plus aidé maints disciples à certaines étapes de leur expérience, c'était de reconnaître que l'Entendement est Amour. On eût dit qu'une porte s'ouvrait alors devant eux pour les conduire à une réalisation plus grande du bien, de la réalité divine. Ils n'ont pas eu de peine à voir qu'il fallait montrer plus d'amour, tandis qu'il leur avait été difficile de voir comment ils pouvaient être plus intelligents, donc mieux capables de guérir les maladies ou d'accomplir quelque autre œuvre. Finalement ils ont constaté que les deux choses sont pareilles.
Identique à l'intelligence, l'amour, l'affection exprimant l'Amour divin ou Dieu ne ressemble guère au concept que s'en font les humains. Le véritable amour doit être intelligent. Il est sage. Il ne nous amène point à fermer les yeux sur les fausses prétentions du mal, à les encourager par notre attitude, à négliger une mesure nécessaire pour les vaincre. Il fait tout l'opposé, et pourtant il est la bienveillance même. Il ne vaire jamais. Il est impartial, universel, spirituel, plein de joie, ressemblant sous tous les rapports à l'Amour divin. Telle est l'affection que chacun a le droit de revendiquer, de démontrer; agissant ainsi, l'on obtient à coup sûr une preuve plus complète de l'intelligence — cette intelligence identique à l'amour.
Ici l'on pourrait mentionner d'innombrables exemples. Des écrivains qui désiraient avant tout aider les lecteurs et par conséquent reflétaient l'Amour, ont mieux réussi dans leur vocation parce qu'ils oubliaient le moi. Ceux qui dans un domaine quelconque s'occupaient de recherches ont vu s'ouvrir des perspectives nouvelles, se former des concepts originaux lorsque eux-mêmes se tournaient vers l'Amour divin pour être inspirés et guidés. Des personnes aux occupations diverses ont eu la même expérience. Elles ont obtenu un emploi, leur situation s'est améliorée, elles ont travaillé d'une manière plus efficace et avec moins de fatigue, quand leur labeur était l'expression de l'amour.
La chose peut s'appliquer également à toute l'œuvre de la guérison en Science Chrétienne. Si par exemple la mémoire du disciple semble quelquefois le trahir, il ferait bien de voir ce que vaut son amour — même s'il se distingue déjà sous ce rapport. Il pourrait se demander si son affection est toujours spontanée, impartiale et ferme, comme il voudrait que le soit aussi sa connaissance du bien. L'intelligence qui doit savoir, c'est l'Amour, et souvent un meilleur sens de l'amour a corrigé la prétendue faiblesse de l'intelligence.
Les défauts de l'ouïe ont pu être guéris de la même manière. Parfois l'habitude de ne pas écouter jouait un rôle dans les deux cas. Or nous ne sommes pas inattentifs à ce que nous aimons. Du reste même si nous avons paru distraits, comprendre que notre Entendement est l'Amour qui connaît et chérit spontanément toutes ses idées, c'est traiter scientifiquement l'une ou l'autre de ces erreurs — et n'importe quelle condition défectueuse.
Dans ce passage de Science et Santé, Mrs. Eddy résume la méthode essentielle (pp. 476, 477): « Jésus voyait dans la Science l'homme parfait, qui lui apparaissait là où l'homme mortel pécheur apparaît aux mortels. Dans cet homme parfait le Sauveur voyait la ressemblance même de Dieu, et cette vue correcte de l'homme guérissait les malades. » L'œuvre de Jésus était sans aucun doute une manifestation de l'intelligence véritable. Il n'aurait pu voir l'homme parfait sans l'aimer. Il n'aurait pu vraiment l'aimer sans le voir. Mais alors comme aujourd'hui, l'intelligence véritable, l'Amour, effaçait le faux sens et démontrait la réalité.
Dans quelle mesure ce genre de travail peut-il être efficace? Peut-il résoudre les problèmes nationaux et internationaux? La Science Chrétienne montre que son efficacité est sans limites. Cette Science révèle que, comme l'indiquent les Écritures, tout ce qui agit vraiment dans une direction quelconque, c'est l'unique intelligence — Dieu, le bien infini et Sa manifestation parfaite. Toute apparence contraire est donc un sens de l'être illusoire et faux, qui semble vrai seulement lorsqu'on l'accepte comme tel. Refusant de l'accueillir, revendiquant plutôt les preuves du bien tout-puissant, les disciples corrigent en ce qui les concerne le faux sens. La méthode et son efficacité ne changent pas, quel que soit le nombre des personnes apparemment en cause, la proximité ou l'éloignement du tableau qui se présente. Dans n'importe quel cas, l'on obtient la preuve de la vérité dans la mesure où celle-ci est réalisée.
Bien entendu, il est fort désirable que tous reconnaissent la présence et le pouvoir de Dieu; qu'à toutes les époques, au sujet d'une situation importante, le plus grand nombre de personnes possible prient et travaillent ainsi. Mais il est clair que seul un faux sens mesmérique peut suggérer qu'un peuple est privé de bénédictions, que l'Amour divin ne lui accorde pas suffisamment ses bienfaits; que ses chefs manquent de sagesse, croient ne pouvoir trouver des solutions raisonnables, estiment qu'il n'y a pas assez d'intelligence pour assurer à tous d'amples bénédictions. Il est clair aussi que cette apparence peut être corrigée par quiconque revendique l'intelligence véritable; en outre son action peut apporter à toutes les personnes en cause des bienfaits surpassant leurs plus belles espérances. C'est en effet le pouvoir illimité de Dieu qui se manifeste par ce travail. C'est la puissance qui doit et peut établir sur la terre le règne de la justice et de la paix.
Il va sans dire que la consécration est nécessaire si l'on veut bien accomplir cette œuvre de guérison pour soi-même, pour son prochain, pour son pays ou pour le monde. Ici comme dans tout autre effort louable, le dévouement est nécessaire; on doit refuser de se laisser abattre par les difficultés ou distraire par des choses insignifiantes. Mais celui qui se consacre à ce travail est toujours réconforté par l'intelligence divine. Cette intelligence dont le pouvoir spontané est incommensurable, vient en quelque sorte à sa rencontre, le guide et le soutient. Il s'agit au fond d'un réveil: le disciple sent davantage la force et la paix qui sont vraiment siennes parce qu'il exprime l'intelligence et l'Amour divin. Il voit que comme les Écritures l'affirment (Ps. 46:1), « Dieu est pour nous un refuge et un rempart. »