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« Dans la joie de ton seigneur »

Tiré du Héraut de la Science Chrétienne de décembre 1954


La parabole des talents, prononcée par Jésus, indique en Science Chrétienne un fait riche en bénédictions pour ceux qui s'y montrent attentifs. Voici ce fait: sous n'importe quel rapport, notre carrière humaine peut s'améliorer grâce aux voies que la Science nous ouvre bien grandes.

Sans chercher à dire tout ce que le Maître avait dans la pensée lorsqu'il prononça cette parabole, nous pouvons voir clairement certaines choses dont il avait conscience. Il reconnaissait la nature de Dieu, du bien infini, et celle de l'homme, de chacun, en tant qu'expression illimitée et parfaite du bien. En même temps, avec une compassion justifiée il remarquait l'ignorance des humains à l'égard de ces faits. Ils étaient dans la même situation que les héritiers d'une grande fortune qui vivraient misérablement parce qu'ils ne savent pas encore à quoi ils ont droit. Il est clair que dans cette parabole le Maître cherchait à réveiller ses auditeurs — ses contemporains et toutes les générations suivantes, y compris nous-mêmes — pour que soient reconnues les richesses qui nous appartiennent déjà.

Sans doute voyait-il que la seule chose qui puisse nous empêcher d'en jouir avec bonheur, c'est l'incrédulité concernant les richesses spirituelles, dont on ne saisit pas la vraie nature. D'où les termes sévères employés à l'égard de celui qui se complaisait dans cette apathie — du serviteur qui n'avait point mis à profit le talent confié à ses soins. Dans le récit de Jésus, le maître dit à cet homme (Matth. 25:26): « Méchant et paresseux serviteur. »

Évidemment, le serviteur en question représente la pensée qui n'a pas encore saisi ce fait: le bien perçu par le sens humain ne peut qu'indiquer la présence de richesses plus abondantes — du bien sans aucune limite. Tôt ou tard ce genre de pensée perd son emprise, car il est faux; mais tant qu'il n'est pas corrigé, il risque d'effacer même le faible sens du bien que l'individu possède, comme le fit voir Jésus en attribuant au maître cet ordre: « Otez-lui donc le talent. »

Considérons maintenant les paroles adressées aux autres serviteurs, à ceux qui grâce au sens plus clair du trésor déjà reçu, l'avaient augmenté: « Cela va bien, bon et fidèle serviteur: tu as été fidèle en peu de choses, je t'établirai sur beaucoup; entre dans la joie de ton seigneur. »

A la lumière de la Science Chrétienne, la portée pratique de ce passage devient évidente. Elle peut s'exprimer ainsi: tout le bien qui nous est apparu jadis ou qui se présente maintenant laisse entrevoir le bien beaucoup plus vaste mais accessible, démontrable à l'heure même et pendant toutes les heures qui suivront. Donc nous n'avons point à répéter ce que le serviteur paresseux disait à son maître: « Tu es un homme dur. » Celui que nous servons, le divin Principe qui nous gouverne et qui crée en réalité toutes les conditions harmonieuses de notre vie, n'est jamais dur ou restrictif, mais infiniment, absolument bon, comme nous en avons la certitude; nous savons que la Science Chrétienne nous fournit le moyen de prouver ce grand fait, et d'obtenir ainsi dans les multiples domaines de notre carrière des preuves du bien toujours plus considérables.

Many Baker Eddy, bien-aimée Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, nous donne amplement dans le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, et ses autres ouvrages, l'assurance de ce fait et les directions nécessaires pour le démontrer. Elle écrit par exemple, à la page 6 de Science et Santé: « Dieu n'est pas séparé de la sagesse qu'Il confère. Il nous faut mettre à profit les talents qu'Il donne. » Dans Miscellaneous Writings (p. 183) elle déclare nettement que « tout ce qui est possible à Dieu, est possible à l'homme en tant que reflet de Dieu. » Et dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, elle résume en une seule phrase la méthode par laquelle se prouvent ces affirmations. Elle dit (p. 160): « Vivre de manière à maintenir la conscience humaine en rapport constant avec le divin, le spirituel et l'éternel, c'est individualiser la puissance infinie; et c'est en cela que consiste la Science Chrétienne. »

Ni ces passages ni aucun autre n'indiquent qu'une circonstance quelconque puisse vraiment interrompre nos progrès sur la voie de la démonstration. Notre tâche consiste simplement à ne pas croire qu'il existe des circonstances funestes, puis à penser et agir en conséquence.

Au fait, quels sont certains des talents que Dieu donne?

Tout d'abord, le talent de la santé. Dieu nous le donne parce que la santé fait partie de Sa nature et parce que nous sommes un avec Lui, exprimant Sa nature même. Au fond, la santé n'a pas besoin d'amélioration et ne peut devenir meilleure puisqu'elle est déjà parfaite. En outre elle est inaltérable — à jamais indemne d'incertitude ou d'anxiété, complètement établie dans sa propre nature, incapable d'être autre chose que l'harmonie divine à laquelle rien ne résiste. Telle est la vraie nature de la seule santé qui soit — la santé de Dieu et de chacun de nous en tant que réflexion du Père.

Évidemment, les vues des humains concernant la santé sont très différentes; elle leur semble limitée, sujette à d'innombrables changements soit en bien soit en mal, comme tous les tableaux de la pensée humaine. Or ces tristes vues, Mrs. Eddy les récuse par des assurances scientifiques positives. Elle fait voir la vraie nature de la santé; elle montre aussi qu'en connaître la nature véritable, c'est dissiper le faux sens et obtenir la preuve du concept réel. Donc même sur le plan humain, la santé n'est pas un élément qui doive poursuivre sa course d'une manière indépendante, malgré notre attitude ou nos efforts dans ce domaine. Ce n'est pas une chose qui tôt ou tard se détériore et disparaît. C'est un facteur sur lequel nous pouvons, grâce à la Science, avoir la maîtrise complète. C'est un talent que l'on doit et peut mettre à profit.

Ceci concerne-t-il tous les humains? Est-ce applicable par exemple à ceux qui sont appelés sous les drapeaux? « Oui, sans restrictions, » dit la Science. Quelles que soient les circonstances, la santé des hommes et des femmes qui portent l'uniforme peut non seulement rester intacte mais s'améliorer. Comment? Par la compréhension progressive de ce qu'elle représente vraiment. Par la certitude que l'homme est non pas matériel mais spirituel; qu'il vit non dans un corps matériel mais dans l'Ame, dans l'Entendement infini. En reconnaissant que la santé est dans la nature même des choses, — dans la nature de Dieu, l'unique présence, et d'eux-mêmes comme réflexion divine, — ceux qui font leur service militaire pourront revenir dans leurs foyers en possession d'une santé meilleure, plus forts et plus libres au double point de vue physique et mental; les cas de ce genre sont déjà nombreux.

Ce fait essentiel est-il vrai au sujet de chacun, à n'importe quel stade apparent de la vie humaine? Est-il applicable aux petits enfants que l'on croit sujets à certaines maladies, à l'adolescence exposée semble-t-il aux risques dont s'accompagne la période du développement, aux jeunes gens et jeunes filles, à ce qu'on nomme l'âge mûr, aux stades ultérieurs de l'existence individuelle? La Science répond clairement que la règle ne subit aucune exception — que pour chacun, à n'importe quelle époque, ce qui paraît correspondre au niveau normal de la santé peut se maintenir, se rétablir s'il le faut ou même être surpassé. Le bien est aussi abondant à telle période qu'à telle autre; en tout temps notre conscience de la santé peut approcher davantage de ce qui constitue la santé véritable.

Si malgré des efforts sincères le disciple cherchant la santé n'y est point encore parvenu, il n'a pas lieu de perdre courage. Il peut toujours trouver le réconfort et l'assurance en sachant que la santé réelle est un droit qu'il tient de Dieu; que seule une compréhension spirituelle plus complète est nécessaire pour le prouver, et que cette compréhension requise lui est accessible, naturelle.

Envisageons maintenant l'inspiration. Les Scientistes Chrétiens connaissent ce talent-là. Parfois quand nous avons étudié la Leçon-Sermon indiquée dans le Livret Trimestriel de la Science Chrétienne, donné un traitement, accompli d'autres tâches, les pensées bonnes et vraies sont venues spontanément remplir notre conscience: elles exprimaient la nature de Dieu, en qui elles ont leur source. Nous éprouvions alors une grande joie; nous sentions que nos pieds étaient sur le roc, nous avions l'assurance du bien; en outre, ce flot de lumière a toujours amélioré les circonstances humaines qui nous préoccupaient. L'inspiration a guéri les malades que nous aidions, rendu plus aisé et plus efficace le maniement des affaires courantes et produit d'autres preuves du bien.

Comment faut-il considérer cette inspiration? Est-ce une chose exceptionnelle qui puisse venir et s'en aller, qui soit moins accessible à certains moments qu'à d'autres? Faut-il croire que la glorieuse lumière perçue jadis s'est éteinte? Ou faut-il renoncer à l'espoir d'une inspiration encore plus complète, objet de nos prières?

Admettre cela serait nous méprendre sur le caractère et la portée véritable des lumières spirituelles. La Science Chrétienne montre clairement que l'inspiration n'est pas en réalité quelque chose d'exceptionnel, soit pour nous soit pour autrui. Ce n'est jamais une excitation passagère de la pensée humaine, un état nécessairement limité, une chose qui s'épuise ou qui vacille. Dans la mesure ou nous avons humainement perçu l'inspiration véritable, nous avons reconnu la réalité et nous en avons eu la preuve. Jusqu'à un certain point, la vraie nature du divin Entendement et de notre individualité réelle nous est apparue. Ce que nous avons connu de mieux laissait seulement deviner l'inspiration illimitée de l'Entendement et de l'homme, qui est parfaite et se développe à jamais.

Elle est donc absurde la croyance d'après quoi nous ne pourrions obtenir maintenant une inspiration aussi grande ou même plus grande que celle dont nous avons joui par le passé; il faut réprouver cette suggestion, la bannir à l'instant même en s'appuyant sur la vérité — sur le fait que la seule inspiration qui soit est parfaite, constante, et vient du divin Entendement infini que chacun de nous reflète à la perfection. L'inspiration dont nous avons eu conscience humainement n'était qu'une gorgée prise dans la source qui coule sans cesse à pleins bords. C'est donc aussi l'un des talents qu'il nous faut mettre à profit.

Comme le montre clairement la Science, aucune condition matérielle humaine ne limite l'inspiration qui s'offre à nous. La jeunesse ou la vieillesse, la santé ou la maladie, la pauvreté ou la richesse, comme toutes les autres circonstances, sont réellement incapables de mettre obstacle au développement de l'inspiration véritable. Seule une croyance contraire qui ne repose sur rien peut sembler produire ce résultat. Quand par la compréhension spirituelle nous dissipons la croyance, le fait divin se prouve; et naturellement, cette preuve peut être continue, progressive.

L'inspiration divine est toujours accessible; souvent les preuves de ce fait ont été très frappantes. Dans un certain cas, le prophète Élie était comme on dit de nos jours si « déprimé, » si pauvre en inspiration qu'il s'enfuit au désert et pria, souhaitant la mort. Mais quelques jours plus tard, comme il priait d'une façon meilleure, il fut divinement nourri et put entendre le son doux et subtil; il marcha dès lors vers la plus grande de toutes ses remarquables démonstrations, prouvant la présence et le pouvoir de Dieu. Dans la carrière de Jésus, l'instant le plus sombre fut peut-être celui où le Maître crucifié s'écriait (Matth. 27:46): « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? » Cependant trois jours plus tard, son inspiration avait vaincu la mort.

A notre époque, les Scientistes Chrétiens ont vu maintes fois qu'après s'être sentis abattus ou découragés ils ont retrouvé l'inspiration — celle-ci venait en abondance, plus radieuse que jamais. Nous voyons pourquoi il en est ainsi. C'est parce que la plénitude de la réalité, l'inspiration illimitée de l'Entendement et de l'homme, n'est jamais distante: soit dans le temps soit dans l'espace, rien ne nous en sépare. Elle est toujours à la porte même de ce que les humains appellent notre conscience, où elle entre à flots sitôt que nous ouvrons la porte. Si parfois la porte semble résister, ne nous troublons pas. Nous pouvons toujours l'ouvrir. Disons mieux — nous pouvons toujours voir qu'aucune porte ne se dresse entre nous et l'Entendement qui possède l'inspiration parfaite. C'est notre Entendement!

Pour résumer en un seul mot tous les talents dont on dispose, le terme « expression » paraît le meilleur. Au fond, c'est ce que chacun non seulement a mais est — l'expression des qualités, des fonctions sans limites que possède l'Entendement infini. Comme idée de Dieu, chacun de nous a ce talent. Il est presque superflu d'insister sur l'importance pratique de cette révélation en Science Chrétienne. Pour les humains eux-mêmes, il est clair en effet que tous les maux peuvent se ramener à un dénominateur commun, savoir, l'expression trop restreinte. Telle personne semble incapable d'exprimer ce qu'elle a besoin d'exprimer — la santé, l'inspiration, ou quelque autre chose. Voilà ce qui constitue la difficulté.

Mais un tableau de ce genre n'est présenté que par l'entendement mortel, ce dont nous avons le droit de nous souvenir. Au fait, toute apparence de restriction est absolument fausse. Elle se rattache au magnétisme animal, à l'illusion mesmérique, et c'est ainsi qu'il faut la manier avec l'assurance et la vigueur de la Science. Dans n'importe quel cas, nous pouvons voir que le mal n'est pas solidement établi en nous, puisque dans notre être véritable nous sommes une expression parfaite, illimitée — l'expression infinie du divin Entendement. Nous pouvons donc voir que même s'il semble réel, très opiniâtre, ce mal est une fausse croyance absolument illusoire, instable, qui avec toutes ses prétendues preuves s'évanouit naturellement lorsqu'on reconnaît la vérité.

L'expression progressive dont nous sommes en quête ne vient pas toujours de la façon qui nous paraissait la plus souhaitable. Elle viendra cependant de la meilleure manière possible, si nous la recherchons avec sincérité, d'après ce conseil de Jésus (Matth. 6:33): « Cherchez premièrement le royaume de Dieu et sa justice. » Il est clair que pour progresser dans la démonstration de la Science, il faut reconnaître toujours davantage la nature de Dieu et notre propre nature en tant qu'expression de Sa justice. Si nous suivons cette voie, les choses humainement nécessaires nous « seront données par-dessus, » comme l'a promis le Maître. En d'autres termes, reconnaître davantage la nature de Dieu nous permet de mieux exprimer cette nature, et nous obtenons ainsi tout ce qui, dans telle ou telle circonstance, est réellement désirable.

Ceci concerne n'importe quelle faculté ou caractéristique de l'être réel — la vue par exemple. Si soit mentalement soit physiquement l'on ne voit qu'avec peine, c'est parce qu'on n'a point reconnu et fait sienne la perception parfaite de l'Entendement infini. Saisir ce qu'est réellement la vue, — un immanquable attribut de l'intelligence divine, — apprendre que son expression parfaite est la nature même de notre être, cela dissipe le faux sens limité concernant la vue.

Il en va de même pour l'ouïe, ainsi que pour le toucher. Si dans l'un ou l'autre de ces domaines le disciple n'est pas à la hauteur, il lui faut mieux comprendre le caractère spirituel parfait de la fonction en cause; il doit savoir que c'est une fonction inaltérable du seul Entendement infini exprimée directement chez lui. Dans la mesure où il saisit ce grand fait, où il abandonne les fausses théories qui l'induisaient en erreur, où il reconnaît qu'étant l'expression de Dieu il est spirituel donc à l'abri du déclin, il s'aperçoit que le faux sens disparaît tandis que le vrai s'affirme.

Ceci s'applique en outre à la force, au travail utile, aux ressources, à la sagesse, aux rapports avec autrui, à l'amour, à tout ce qui est vraiment désirable. Si l'une ou l'autre de ces choses semble insuffisante, c'est qu'on n'a pas vu le vrai concept à son égard; on ne s'est pas rendu compte que la réalité est adéquate, toujours présente, parfaitement exprimée dans l'être de l'homme. Lorsqu'on discerne la situation véritable, on voit apparaître la preuve du fait divin. Le talent est mis à profit, et l'on entre d'autant mieux « dans la joie [du] seigneur. »

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