Notre Leader et sa mission curative
Avec quelle clarté les lignes d'un cantique écrit par notre Leader, « Pais mes Brebis » (Hymnaire, N° 304) reflètent la voie qu'elle suivit pour accomplir sa mission curative en faveur du genre humain! Nous voyons qu'elle renonçait à toutes les directions mortelles pour se tourner vers Dieu seul, vers le Berger qui la conduirait non pas sur un chemin facile, car elle savait bien que l'entendement mortel résiste à la vérité capable de guérir. Cette vérité, elle devait la prouver d'une manière pratique, la prêcher, l'enseigner.
Mrs. Eddy savait que Dieu l'avait soutenue dans les rudes épreuves du passé. Maintenant comme toujours, le fidèle Berger qu'elle aimait allait la conduire, la protéger, même si le sentier était âpre et la pente rapide. Maintenant comme toujours, elle prêtait l'oreille aux directions célestes; obéissant aux ordres de Dieu, elle récoltait les grandes vérités de la Science divine pour les semer dans la conscience humaine, afin que ceux à qui manquent les aliments spirituels puissent être nourris, et que les affligés trouvent le réconfort.
A vues humaines, la route fut solitaire pour celle qui découvrit et fonda la Science Chrétienne; elle l'avait du reste prévu. Souvent ses élèves les plus avancés n'arrivaient pas à comprendre ce dont elle avait besoin, ni à suivre son exemple. Sans aucun doute ils avaient le désir de bien faire, mais leurs progrès spirituels n'étaient pas suffisants. Que de fois notre Leader dut pardonner aux autres, se détourner des faibles mortels pour chercher le secours dans l'unique Entendement divin! A deux étudiants qui suivaient son dernier cours, elle adressa ces paroles, que je reproduis ici de mémoire: « Je trouve facile de pardonner les fautes qui concernent l'intelligence plutôt que le cœur. » Elle nous conseillait d'avancer et d'oublier les choses qui sont derrière nous, car il ne faut pas que les chagrins du passé ou les triomphes terrestres viennent alourdir le présent.
La tâche mondiale que Dieu lui confiait et son amour pour l'humanité étaient tous deux immenses; ils dépassaient les limites des races, des credos, du temps et des distances.
L'éternité recevra ce que Mrs. Eddy récolta. Le temps doit être rempli par les semailles qu'elle attendait de ceux qui veulent la suivre. Nos semailles réussiront dans la mesure où nous prions à son exemple, communiant avec Dieu, et travaillant ainsi qu'elle le faisait.
Elle avait clairement conscience que Dieu, son Père céleste et son guide, était avec elle; en présence de Mrs. Eddy, cela se sentait. Pour sa pure mentalité les anges de Sa face étaient une réalité présente. Son attitude à l'égard d'autrui n'était jamais distante. Elle s'intéressait vraiment à ceux qui l'approchaient, et sa bonté réchauffait tous les cœurs. Quand elle enseignait, elle adoptait le point de vue que décrit cette parole: « Venez maintenant, et raisonnons ensemble » (Ésaïe 1:18, version anglaise).
Évidemment, elle souhaitait beaucoup que nous croissions en grâce, ce qui permettrait des guérisons instantanées. Elle pouvait nous dire comment on progresse, mais c'était nous-mêmes qui devions avancer. Elle attirait l'attention non sur sa personnalité mais sur la glorieuse nature de Dieu et de Son Christ. Nous sentions qu'elle contemplait avec nous l'admirable bonté du créateur, mais que son discernement était bien supérieur à nos aptitudes d'alors. Cela nous rendait humbles, sans toutefois nous décourages. Elle nous faisait entrevoir la perfection divine toujours prête à bénir; nous nous rendions compte que cette lumière devait se développer en chacun de nous jusqu'à ce qu'elle remplisse notre vie.
A ses étudiants, Mrs. Eddy faisait bien saisir le rapport absolu entre la Science Chrétienne et Jésus le Christ. Mieux que quiconque, notre Leader comprenait Jésus et l'appréciait. Si l'on étudie dans Science et Santé avec la Clef des Écritures le chapitre « La Réconciliation et l'Eucharistie, » on remarque sans peine que sa vision était très claire en ce qui concerne l'œuvre et la mission du Maître, comme aussi l'exemple qu'il nous a laissé. Quelles précieuses leçons elle nous donne quand elle écrit: « La divinité du Christ fut rendue manifeste dans l'humanité de Jésus; » et: « Par la grandeur de sa vie humaine, il démontra la Vie divine » (Science et Santé, pp. 25 et 54)!
Le Christ Jésus accomplit ce qu'Ésaïe avait prophétisé touchant sa venue et son œuvre de guérison. En termes fort nets, Jésus annonça que le Consolateur viendrait pour nous conduire dans toute la vérité. Riche en inspiration, notre Leader prouva par son enseignement et ses démonstrations que la Science Chrétienne est en effet le Consolateur qui doit affranchir les humains de leur esclavage matériel pour les conduire à la liberté spirituelle des fils de Dieu.
Mrs. Eddy interpréta la vision de Zacharie qui mentionne « les deux oints » (Zacharie 4: 12–14). Elle déclare dans The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany (pp. 346, 347): « A tous les Scientistes Chrétiens, Science et Santé montre clairement que les qualités masculines et féminines de Dieu sont déjà révélées dans une certaine mesure par Ses deux témoins, le Christ Jésus et la Science Chrétienne. »
La mission curative de Mrs. Eddy n'est pas seulement mondiale, mais ébranle le monde. Le Consolateur met l'erreur à nu pour que la lumière de la Vérité divine en montre la nature irréelle. Pendant tout le tumulte, nous pouvons rester, comme le fit notre Leader, non dans une tour d'ivoire, mais sur le champ de bataille, dans la calme assurance que Dieu mène à bien Son plan pour l'humanité tout entière.
Nous savons maintenant qu'il faut chercher notre Leader dans ses ouvrages; que nous trouverons notre professeur et notre guide dans Science et Santé, comme elle-même le dit lorsqu'elle était personnellement avec nous. Le vrai Scientiste Chrétien étudie avec zèle les œuvres de Mrs. Eddy. Nous pouvons donc tous être instruits par le même professeur, ce qui est un sujet de gratitude profonde.
Dévier du Principe et des règles que donne Science et Santé empêcherait la guérison scientifique. Toutes les instructions que notre Leader elle-même donnait aux étudiants se trouvent dans ses ouvrages. Les livres de Mrs. Eddy montrent son immuable confiance en Dieu, la noblesse de son caractère, sa profonde sagesse, son honnêteté absolue, sa tendresse maternelle, sa justice ferme et compatissante, son humilité royale, l'héroïque courage avec lequel elle faisait face au mal et le surmontait, son ardent désir de communiquer aux hommes tout ce que Dieu lui avait si admirablement révélé. Ces qualités et d'autres semblables au Christ rendaient sa conscience transparente, de sorte que les malades étaient guéris sans délai par l'Entendement divin toujours présent. Chez Mrs. Eddy, rien ne s'opposait au pouvoir curatif de Dieu. Sa pensée se tournait vers Lui aussi naturellement qu'une fleur se tourne vers le soleil.
Dans Rétrospection et Introspection (p. 94), notre Leader écrit: « Je suis persuadée que c'est seulement par la modestie et par l'affection distinctive, démontrées dans la carrière de Jésus, que les Scientistes Chrétiens peuvent aider à l'établissement du royaume du Christ sur la terre. » Puis elle ajoute: « A notre époque et dans les siècles à venir, cet “arbre de vie,” baigné par la rosée de la Science divine, s'épansouira dans une liberté plus grande et ses feuilles seront “pour la guérison des nations.” »
« Médecin, guéris-toi toi-même »
de Berkeley, Californie
L'Évangile selon Matthieu mentionne un centenier qui supplia Jésus de guérir son serviteur. Il faisait preuve de qualités mentales indispensables dans la pratique de la Science Chrétienne à notre époque. Lorsqu'il aborda le Maître, son humilité, son obéissance, son attente du bien ne mirent point obstacle au Christ dont la lumière guérit le serviteur.
Le centenier était humble. Il dit à Jésus: « Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. » Soldat lui-même, il déclara qu'il savait obéir, et qu'il avait ainsi gagné le droit de donner des ordres. Il fit cette remarque: « Car moi, qui suis sous la puissance d'autrui,... je dis à mon serviteur: Fais cela, et il le fait. » Grâce à sa propre expérience il se rendait compte que Jésus, obéissant à l'autorité divine, pouvait en refléter le pourvoir. Aussi affirmaitil: « Dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri. » Jésus approuva cette attitude et rendit promptement la santé au malade.
Comme dans l'organisation militaire dont dépendait le centenier, il existe en Science Chrétienne des lois et des règles qui doivent être clairement exprimées et consciencieusement obéies. Nous avons comme lois générales les dix commandements, le Sermon sur la montagne et les normes exigées par la Science de l'Ame; ces dernières se trouvent dans le livre de texte Scientiste Chrétien, Science et Santé avec la Clef des Écritures, par Mary Baker Eddy. Nous avons en outre des règles spéciales telles que le commandement de guérir les malades et les pécheurs. Cette règle-là, Jésus l'avait non seulement énoncée mais illustrée; pourtant à partir du troisième siècle, on ne l'observa plus et les hommes la jugèrent inapplicable jusqu'à l'époque où notre Leader découvrit la Science Chrétienne. Ses ouvrages nous montrent comment on obéit à la règle, comment on peut guérir.
Dans Science et Santé, elle nous donne des directions complètes et de nombreux exemples; de plus ses autres ouvrages contiennent des mises en garde et des instructions supplémentaires qui nous protègent et nous permettent de poursuivre avec succès notre tâche dans le domaine de la guérison. Elle nous exhorte notamment à prier chaque jour pour nous-mêmes. Bien que les termes de sa demande soient pleins de tendresse, il faut y obéir aussi fidèlement que si c'était un ordre.
Laissez-moi vous lire ce qu'elle dit (Miscellaneous Writings, p. 127): « Il est une chose que j'ai beaucoup désirée et que de nouveau je demande avec instance: qu'ici et ailleurs, les Scientistes Chrétiens prient chaque jour pour eux-mêmes; non point en paroles ni à genoux, mais mentalement, humblement, d'une manière pressante. Lorsqu'un cœur, une âme affamée supplie le Père-Mère Dieu de lui donner du pain, ce n'est pas une pierre qu'il reçoit — il obtient plus de grâce d'obéissance et d'amour. Si ce cœur, humble et confiant, demande avec fidélité que l'Amour divin le nourrisse en lui donnant le pain du ciel, la santé, la sainteté, il sera mis état de recevoir l'exaucement de son désir; alors s'y déversera le “fleuve de Ses délices,” tributaire de l'Amour divin, et il en résultera des progrès marqués en Science Chrétienne — la joie qui trouve son propre bonheur dans celui des autres. »
Que l'on prie chaque jour pour soi-même, c'est une demande qui mérite l'attention la plus sérieuse. L'expérience a fait voir que les Scientistes Chrétiens qui prient et travaillent pour eux-mêmes sont en sécurité et poursuivent leur ministère curatif. Le médecin doit se guérir lui-même, il faut qu'il obtienne et maintienne sa santé, sa sainteté. C'étaient là les caractéristiques du chrétien au début de notre ère et c'est aujourd'hui le statut normal des Scientistes Chrétiens.
Dix ans après qu'elle eut fait paraître Science et Santé, alors que ses journées étaient très remplies, Mrs. Eddy, en réponse à un article, déclara qu'elle se retirait trois fois par jour pour rechercher les bénédictions divines. Y a-t-il un Scientiste Chrétien dont le temps soit plus précieux que ne l'était celui de notre Leader? Lequel d'entre nous ne peut trouver les instants nécessaires pour se retirer à l'écart et prier afin que sa vie et son cœur se conforment au modèle divin? Pouvons-nous nous attendre à faire du bien aux autres, à les secourir si nous ne progressons pas nous-mêmes spirituellement? Dans son cantique « Pais mes Brebis, » notre Leader demande que le Berger lui montre « comment récolter, » puis « semer » (Poems, p. 14).
Il y a quelque temps, ma femme et moi-même pûmes nous convaincre qu'il est précieux de se retirer à l'occasion loin de la presse et du travail constant que doit fournir un praticien. Vers Noël nous allâmes dans un endroit où il était possible d'étudier, de se reposer et de prier seul avec Dieu. Nous nous sentîmes délassés, mais ce ne fut pas tout: pendant la semaine qui suivit notre retour, notre pensée resta suffisamment claire pour que sept nouveaux patients qui ne connaissaient pas encore la Science Chrétienne eussent recours à notre aide. En général nous avions chaque mois une ou deux personnes de ce genre; mais quand notre conscience fut libre, rafraîchie, le chiffre s'accrût considérablement.
Le proverbe (Luc 4:23): « Médecin, guéris-toi toi-même, » est certes applicable dans le ministère de la guérison par la Science Chrétienne; et l'on pourrait y ajouter ce conseil: Aie soin de rester guéri! Nous faisons du bien aux autres quand nous partageons avec eux la vérité que nous nous sommes assimilée.
Ceux qui prient chaque jour pour eux-mêmes comme le demande Mrs. Eddy obtiendront probablement ces trois résultats: Tout d'abord ils seront guéris du mal dont ils croyaient peut-être souffrir. Deuxièmement, ils deviendront meilleurs; ils seront un peu plus honnêtes, plus aimables, plus intelligents. Troisièmement, ils pourront mieux guérir autrui. Pourquoi? Parce qu'ils seront de meilleurs transparents de la Vérité.
Notre Leader nous a montré comment un métaphysicien peut se guérir et rester guéri. Si l'on obéit à ses instructions, la conscience est protégée, inspirée, purifiée; il en résulte que nos patients sont guéris et que nos églises se remplissent; l'humanité reçoit des bénédictions, les hommes rendent gloire à Dieu. En termes à la fois simples et profonds notre Leader dit (Miscellaneous Writings, p. 16): « Le Principe du christianisme est infini: en vérité, c'est Dieu; or ce Principe infini a sur l'homme des droits sans limites, lesquels sont divins, non pas humains; et l'homme tient de Dieu la capacité d'y satisfaire; car étant Son image, Sa ressemblance, l'homme doit refléter la maîtrise complète de l'Esprit — la suprématie sur le péché, la maladie, la mort. » Ainsi cet ordre trouve dans notre vie son accomplissement: « Médecin, guéris-toi toi-même. »
La mission curative de l'Église
de Montclair, New-Jersey
Dans Science et Santé avec la Clef des Écritures, notre bien-aimée Leader, Mary Baker Eddy, déclare (p. 136): « Jésus établit son église et maintint sa mission sur un fondement spirituel de guérison-Christ. »
Ils sont significatifs ces mots: établit, maintint, fondement, guérison-Christ. Notre Leader put vraiment voir l'Église réelle; inspirée, elle démontra l'organisation de l'église, suivant avec assurance et respect l'exemple du Christ Jésus; avec quel amour, quelle humilité, quelle confiance elle affirma que la guérison-Christ doit être la base et le but de l'église! Lorsque en 1879 une vaillante petite troupe de pionniers résolut d'établir une église sans credo qui devait s'appeler l'Église du Christ, Scientiste, la motion suivante fut votée, comme le rapporte le Manuel de L'Église Mère par notre Leader (p. 17): « Organiser une église destinée à commémorer la parole et les œuvres de notre Maître, et ayant pour but de rétablir le christianisme primitif et son élément perdu, la guérison. »
Nous savons par l'Évangile de Luc qu'un jour Jean-Baptiste envoya deux de ses disciples auprès de Jésus pour lui demander: « Es-tu celui qui venir, ou devons-nous en attendre un autre? » La réponse du Maître ne faisait point allusion à des prophéties bibliques, aux circonstances extraordinaires qui avaient caractérisé sa naissance, à sa prédication dont les méthodes étaient remarquables. Il répliqua simplement: « Allez rapporter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles recouvrent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont nettoyés, les sourds entendent, les morts ressuscitent, l'Évangile est annoncé aux pauvres. » Cette même réponse, l'Église du Christ, Scientiste, la donne en toute humilité à ceux qui s'informent de sa mission.
Voulez-vous avec moi jeter un regard en arrière, entendre ce qui s'est passé voici quelque cinquante ans dans une petite ville au sud-ouest des États-Unis? Il y avait là une personne que le docteur avait traitée en vain; il lui conseillait de se faire opérer sans pouvoir lui promettre la guérison; il espérait seulement que ses souffrances diminueraient au moins pour un temps. Cette dame craignait de ne pas survivre à l'opération. Elle était jeune; la vie s'étendait devant elle, riche, abondante. Mais les souffrances étaient devenues intolérables. Elle accepta donc le conseil du docteur et l'on fixa la date de l'opération.
Dans la même localité vivait une femme pieuse qui aimait beaucoup ma mère (car c'est d'elle que je parle). La veille de son départ pour l'hôpital, ma mère demanda qu'on la conduise chez cette amie. Elle voulait lui poser bien des questions au sujet de la mort; elle croyait qu'elle allait mourir, elle en avait grand-peur. Mais l'amie qu'elle venait voir la reçut avec des paroles de vie. Son fils, que Maman connaissait bien et qui n'avait pas marché pendant des années — son fils unique était de nouveau en santé! Il marchait! Il était guéri! Guéri par une religion qu'on appelle la Science Chrétienne. Par la prière, comme à l'époque de Jésus! Ces paroles firent une grande impression sur ma mère. Il ne fut pas question de mort cet après-midi-là. La vie, la santé, l'espoir, le travail utile, la joie, la victoire, l'amour infini de Dieu pour Ses enfants — voilà ce qui remplit toutes les minutes. Maman avait été complètement guérie au cours de cette visite.
Dans notre ville, la petite église Scientiste Chrétienne fut littéralement l'église des « incurables » rendus à la santé, car tant de personnes avaient été guéries en Science Chrétienne. A cette époque, ceux qui s'intéressaient à la Science Chrétienne étaient pour la plupart des gens que la médecine avait condamnés. Les Scientistes Chrétiens se réunissaient dans un sombre local au-dessus d'une épicerie, jusqu'au jour où des guérisons nouvelles ayant attiré beaucoup de nouveaux membres, il fallut trouver quelque chose de plus grand. Alors on bâtit, nous bâtîmes, car chacun, homme, femme ou enfant, avait une tâche importante à remplir pour que l'église soit construite et dédiée. C'était une petite maison de bois assez primitive, mais aucune cathédrale en Europe ne m'a paru si belle. Vraiment établie et construite sur la base de la guérison-Christ, elle se développa et devint prospère.
Dans l'Apocalypse, Jean nous donne au sujet de l'église des pensées riches en lumière. Écrivant au sept églises d'Asie, il met en relief leurs fruits et leurs faiblesses. Le message est adressé à « celui qui a des oreilles » — en d'autres termes à la pensée éclairée, attentive; nous pouvons aujourd'hui même en faire notre profit, car il ne s'applique pas seulement aux premières églises chrétiennes que Jean connaissait.
A l'église d'Éphèse, il dit en substance: Tu as fait de bonnes œuvres, mais tu as abandonné ton premier amour, ta consécration, ton enthousiasme, ton grand désir de justice. A Smyrne: Tu as subi les persécutions venant de l'extérieur et de l'intérieur. Sois fidèle et je te donnerai la couronne de vie. A Pergame: Quoique portant mon nom, tu as permis que de fausses doctrines se mêlent à la vérité. A Thyatire: Tu t'es laissé séduire par le sens personnel, l'influence personnelle. A Sardes: Tu vis mais tu es morte — apathie. A Philadelphie: Tu as gardé ma parole. J'ai ouvert devant toi une porte que personne ne peut fermer. A Laodicée: Tu es tiède, ni bouillante, ni froide; tu es riche en biens matériels, mais pauvre sous le rapport de la compréhension spirituelle. « Je te vomirai de ma bouche » (Apoc. 3:16).
Avec une humilité sincère, prions pour que l'Église du Christ, Scientiste, ne tombe pas dans ces erreurs. Qu'elle accomplisse plutôt sa mission et qu'elle guérisse avec assurance, d'une manière certaine et glorieuse. Dans son Message to The Mother Church for 1900, Mrs. Eddy parle en ces termes (p. 15): « Puisse l'ange de L'Église Mère écrire concernant cette église, dans les termes dont se servit saint Jean: “Tu n'as point abandonné ton premier amour; je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ton fidèle service, ta patience et tes dernières œuvres, plus nombreuses que les premières.” »
L'heure de la Moisson
de Chicago, Illinois
La Science Chrétienne est venue dans le monde pour rassurer les humains — pour leur faire voir, à l'exemple de Jésus, que les promesses de Dieu s'accomplissent. Grâce aux lumineux enseignements de Mary Baker Eddy, Découvreuse et Fondatrice de la Science Chrétienne, le pouvoir guérisseur que possède la Parole de Dieu se manifeste abondamment dans la vie des hommes, comme ce fut le cas au début de notre ère.
Au commencement Dieu créa l'homme à Son image, selon Sa ressemblance. La Bible nous dit ensuite qu'il lui fut commandé de croître, de multiplier, de remplir la terre et de la soumettre, de régner. L'existence ne semblera jamais une énigme pour le Scientiste Chrétien, car s'il comprend la loi de Dieu, il désirera sincèrement obéir à Ses directions.
Notre Maître manifestait la croissance, développant les innombrables idées de l'Esprit. Dans ses bonnes œuvres journalières, il multipliait les preuves de la Vie et de l'Amour divins. Par la prière et l'inspiration, il remplissait de bien la conscience. D'une manière scientifique il domptait tous les efforts du mal qui voulait subvertir ou pervertir la réalisation du but divin. Il ne négligeait aucune occasion d'exprimer la maîtrise complète. Jésus planta fort bien et recueillit une abondante moisson. Il guérit les malades, nettoya les lépreux, chassa les démons et ressuscita les morts.
Les Scientistes Chrétiens se rendent compte que les directions données par Dieu sont formelles et que les tendres commandements de notre Conducteur impliquent de grandes responsabilités. Jésus déclara qu'à ceux qui demandent il sera donné; que quiconque cherche, trouve; que si nous frappons, la porte nous sera ouverte. Ne négligeons pas non plus ce commandement significatif (Jean 15:16): « C'est moi qui vous ai choisis et qui vous ai établis, afin que vous alliez et que vous portiez du fruit, et que votre fruit demeure. »
Travailler avec enthousiasme dans la vigne du Père nous offre des occasions et des privilèges sans limites. Acceptons nos responsabilités; apprenons à bien connaître les vivifiantes et majestueuses vérités des saintes Écritures que pratique le Chrétien par excellence, et que l'étude de la Science Chrétienne révèle aujourd'hui d'une manière si frappante; alors les preuves de guérison se manifesteront toujours davantage dans notre carrière, et nous pourrons mieux aider nos semblables.
Maintenant même nous sommes en possession de notre divin patrimoine, lequel embrasse tous les talents, les qualités, les attributs de l'Entendement divin; mettre ces dons à profit nous permettra de tenir en bon état les champs de la pensée qui seront prêts pour la moisson. Chacun de nous est nécessaire pour rendre témoignage à ce fait: Dieu a planté d'une manière complète et parfaite.
Dans ses Œuvres en Prose, Mrs. Eddy déclare (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 213): « Les fruits naturels de la guérison par l'Entendement telle qu'on la pratique en Science Chrétienne sont l'harmonie, l'amour fraternel, la croissance spirituelle et l'activité. » Aujourd'hui les Scientistes Chrétiens vigilants et sages répondent à l'appel qui leur est adressé; se levant, ils sèment, ils moissonnent; ils produisent « le fruit de l'Esprit, » c'est-à-dire « l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la bénignité, la fidélité, la douceur, la tempérance; la loi n'est pas contre ces choses » (Gal. 5:22, 23). Ces bons efforts rendront possibles des guérisons plus rapides, meilleures et permanentes.
La Science Chrétienne plante les graines de la Vérité et le monde accepte cela. Pour nous qui travaillons dans des champs divers, il s'agit d'entreprendre avec fidélité l'heureuse tâche de la moisson. En vaquant à notre devoir, ayons soin que chacune de nos pensées, tous les désirs accueillis par nous, tous les sillons tracés démontrent la conscience spirituelle mise en œuvre; alors se marquera dans notre vie quotidienne la démonstration progressive du bien infini.
En choisissant les graines que nous allons planter, il faut en exclure l'ivraie, les pensées sans valeur telles que la pénurie, la crainte, le doute, le découragement. Si nous faisons avec soin ce triage, nous n'aurons point à déraciner plus tard les mauvaises herbes du mécontentement.
Douée de vision spirituelle, Mrs. Eddy percevait Dieu en tant qu'Amour, Vérité, Vie; elle savait que l'homme est Son image, Sa ressemblance. Aussi put-elle éclairer ceux qui la suivaient, en leur montrant les conditions nécessaires pour obéir à Dieu et pour marcher sur les traces de Jésus. Mieux que n'importe quel autre maître spirituel depuis l'époque du Christ Jésus, elle savait et comprenait que l'homme a reçu de Dieu l'empire sur toutes choses et reflète donc à jamais l'autorité souveraine illimitée. Nous prouvons cela par nos œuvres de guérison. Mrs. Eddy voyait que le pouvoir de penser et d'agir selon la justice est l'héritage que l'homme tient de Dieu.
La moisson est en effet l'indispensable preuve que Dieu est avec nous. Dans des termes pleins de douceur mais aussi de fermeté, notre révérée Leader écrivait (Miscellaneous Writings, p. 354): « Un peu plus de grâce, un mobile rendu pur, quelques vérités dites avec tendresse, un cœur adouci, un caractère maîtrisé, une vie consacrée, rétabliraient l'action juste du mécanisme mental, et rendraient manifeste le mouvement du corps et de l'âme se réglant sur Dieu. »
Voilà donc les règles auxquelles doivent se conformer ceux qui veulent suivre aujourd'hui le Christ Jésus. Comme Scientistes Chrétiens sincères, levons les yeux et regardons les campagnes, « déjà blanches pour la moisson » (Jean 4:35).
Plus que jamais, efforçons-nous de multiplier les occasions de croissance spirituelle; de remplir notre conscience en y accueillant les pensées semblables au Christ; de vaincre toutes les tentations qui voudraient nous entraîner au mal; de manifester la maîtrise — et de rendre ainsi témoignage à la vérité. Ce faisant, nous réaliserons mieux encore que l'heure de la moisson a sonné.
Travailler pour guérir le Monde
de Londres
Dans l'Ancien comme dans le Nouveau Testament, la Bible relate l'histoire d'un monde spirituel et d'un monde matériel. L'un des psaumes dit (89:12): « Tu as fondé le monde et tout ce qu'il renferme. » Aux Athéniens, membres de l'Aréopage, Paul parla du « Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve » (Actes 17:24). Mais souvent aussi, les Écritures dépeignent un monde plein de souffrances et de méchanceté.
Parce qu'il aimait le monde, Jésus le Christ vint lui apporter le salut, la délivrance de tous les maux. Vers la fin de sa carrière terrestre, ayant remporté la victoire sur les inharmonies de tous genres, les maladies, la mort, il pouvait donner aux disciples cette assurance (Jean 16:33): « Prenez courage, j'ai vaincu le monde! »
Dans ses ouvrages, Mary Baker Eddy envisage le monde sous ses deux aspects — soit spirituel soit mortel. « Le monde hypothétique au-dedans de nous, » écrit-elle notamment, « nous sépare du monde spirituel qui est indépendant de la matière, et nous unit les uns aux autres » (The First Church of Christ, Scientist, and Miscellany, p. 167). En Science Chrétienne le monde de l'Esprit, créé, gouverné, maintenu par Dieu, se trouve être le seul véritable univers, où demeure toujours quiconque accepte les enseignements du Christ Jésus, en admet la nature pratique et l'accessibilité. Selon la logique de l'absolue Vérité, la Science Chrétienne demande non seulement que nous reconnaissions l'œuvre de Jésus, mais que nous suivions son exemple grâce au pouvoir que Dieu nous donne.
L'esclavage physique et mental qu'un monde hypothétique inflige aux mortels peut, par l'action de la loi divine, faire place à la liberté des enfants de Dieu. En Science Chrétienne on constate que dès maintenant nous pouvons devenir citoyens du monde spirituel, idéal.
Quiconque reste conscient de la présence divine à travers tous les changements de scène, ne sera point mesmérisé par leurs menaces ou leurs promesses. Notre Leader dépeint en ces termes ce qui arrive à notre époque (ibid., p. 269): « Dieu a lancé la faucille, Il sépare l'ivraie du bon grain. Cette heure-ci est en fusion dans la fournaise de l'Ame. Son chant de moisson embrasse le monde entier, est connu partout, vaste comme le monde. »
Reconnaissons-nous la signification spirituelle infinie du chant de moisson qu'inspire l'Ame? Grâce à la Science, on distingue le vrai d'avec le faux; si nous sommes conscients de cette aptitude, nous voyons que le monde hypothétique de la matière ne peut nous séparer du monde de l'Esprit.
Parlant de Jésus, Mrs. Eddy déclare (Miscellaneous Writings, p. 74): « Sa nativité fut un sens à la fois immortel et spirituel du monde idéal. » Cet événement eut une portée immense, puisqu'il abrogeait à jamais le temporel en faveur de l'éternel.
Celui dont les yeux sont ouverts ne peut manquer de voir que la Vérité est à l'œuvre aujourd'hui dans les affaires humaines. Elle est ici dans la guérison, dans la rédemption, la délivrance de ceux qu'assaillaient les craintes personnelles. Elle est ici dans la foi qui se transforme en compréhension spirituelle. Un examen plus attentif encore nous montrera que l'on comprend mieux les problèmes du genre humain, que l'on accepte les responsabilités en cherchant à résoudre ces problèmes; les hommes reconnaissent davantage le pouvoir de la prière qui, dans l'intérêt de tous, peut exercer une influence sur la pensée. Par des moyens de ce genre, la juridiction de l'Entendement substitue à la déraison et aux représailles la tolérance et la bonté.
Jésus vint pour sauver le monde, et ceux qui voudraient servir les humains doivent avoir de la compassion, de la sollicitude; dans la mesure où ils se dévouent, l'amour qui guérit et unit remplacera les facteurs de séparation. A ceux qui le suivaient Jésus dit d'aller par tout le monde. Le Maître pria pour le monde et veilla sur lui, afin de lui donner la guérison et l'assurance. Mrs. Eddy consacra sa vie à ce même but. Si l'on a quelque peu saisi la vision et l'objectif qui l'inspiraient, l'on ne se contentera point de servir d'une manière limitée, restreinte, bien que le sens personnel veuille se montrer exigeant. Comme membres de L'Église Mère, il faut reconnaître nos obligations.
Notre Leader écrit (Pulpit and Press, p. 20): « Du commencement à la fin, L'Église Mère parut être le symbole et l'ombre de la lutte entre la chair et l'Esprit — cette ombre dont la substance est l'Esprit divin, propageant d'une manière impérative la plus grande réforme morale, physique, civile et religieuse que la terre ait connue. »
Ce qui apporte infailliblement des réformes et remplace le matériel par le spirituel, vient toujours de Dieu. Les disciples qui savent ce que veut dire être membre de L'Église Mère — en fait plutôt que de nom seulement — pourront améliorer toutes les situations dans lesquelles ils se trouvent ou qui semblent embarrasser le monde, car ils apporteront toujours cette aide précieuse: le bon vouloir engendrant la paix. Ils agiront ainsi parce que d'une façon sincère, intelligente, ils cherchent à remplacer le monde hypothétique par la réalité spirituelle.
L'Église Mère symbolise la maternité de Dieu dans son unité et son amour infini; de nos jours elle enseigne aux hommes et aux peuples que le gouvernement se fonde non sur la volonté humaine, sur les personnes, sur des entendements toujours en conflit, mais sur la volonté divine, sur le Principe, sur le seul Entendement. Elle fait voir aux humains que la santé n'est pas physique mais spirituelle; que la pensée et l'action ne sont point imposées par les mortels, par des autorités tyranniques, de faux systèmes ou des lois cruelles, mais qu'au contraire la pensée est l'éternelle expression de l'Amour omniscient, présent partout. Savoir cela permet d'avancer avec assurance, en goûtant la paix intérieure à laquelle l'homme a droit. Ainsi se trouve confirmé le fait que nous sommes citoyens d'un monde idéal.
La Science du christianisme a maintenant été révélée en même temps que la vision, la compréhension, l'aptitude à distinguer le monde de l'Esprit d'avec son contraire hypothétique. A des étudiants qui suivaient son cours, notre Leader parla en ces termes (Miscellaneous Writings, p. 279): « Nous qui sommes aujourd'hui dans cette classe, nous sommes assez nombreux pour convertir le monde si nous nous inspirons du seul Entendement, car alors l'influence de cet Entendement se fera sentir dans le monde entier. » Voici donc quelle est notre tâche et notre grand privilège: maintenir par la consécration et par une entière certitude notre union avec l'Entendement. Sachons que le monde de l'Esprit n'est pas exposé aux crises, aux dilemmes, puisqu'il est toujours gouverné par le Principe; alors nous apporterons aux hommes et aux peuples la guérison de l'esprit et du corps, nous aiderons à établir le règne de la paix.
Ceux qui voient dans les signes des temps la main de Dieu, qui travaillent à la grande tâche entreprise par Jésus le Christ et remise en honneur par Mrs. Eddy, ne céderont point à l'impatience ni au découragement. Ils savent que dans la « fournaise de l'Ame » bien des leçons doivent être apprises, maintes difficultés vaincues. Ils sont sûrs que l'Amour divin plane sur les eaux et que les victoires individuelles font présager le triomphe universel du bien.
Cette assurance est confirmée par ce qu'écrit notre Leader (Miscellany, pp. 239, 240): « Le millénium est un stade du progrès mental qui se poursuit depuis l'origine des temps. Accéléré par la venue de la Science Chrétienne, son élan est sensible; il augmentera jusqu'à ce que, du plus petit au plus grand, tous connaissent l'Amour divin; alors, dans le monde entier, l'on pourra voir et reconnaître un seul Dieu, ainsi que la fraternité des hommes. »