Au chapitre trois de l'Exode se trouve le récit d'un phénomène très intéressant. Nous lisons que Moïse qui au mont Horeb faisait paître le troupeau de son beau-père, fut surpris de voir un buisson tout en feu qui ne se détruisait point. « Je vais faire un détour, » dit-il, « pour considérer cette merveille, et savoir pourquoi le buisson ne se consume pas. » A ce moment, son sens spirituel éveillé perçut la voix de Dieu qui lui parlait. « Ote les chaussures de tes pieds; car le lieu où tu te tiens est une terre sainte » — tel fut l'ordre divin.
En cet instant, Moïse entrevit sans aucun doute la toute-puissance et l'omniprésence de Dieu, réfutant et détruisant les prétendues lois matérielles. Lorsqu'il fut chargé d'une grande tâche — conduire les enfants d'Israël hors d'Égypte où ils étaient esclaves, jusque dans la terre promise de la liberté — la crainte et le sentiment de son incompétence l'assaillirent; mais il obtint de l'Éternel cette réponse rassurante: « Je serai avec toi. »
Dans les jours de préparation qui suivirent, Moïse dut beaucoup méditer le message reçu de Dieu. Sans doute réfléchissait-il à la leçon du buisson ardent et cherchait-il à en comprendre la portée. Évidemment le pouvoir de l'Esprit lui devint toujours plus clair. Il eut la conviction que pour vaincre les obstacles qui se présenteraient certainement, il lui fallait rester sur la terre sainte, c'est-à-dire compter absolument sur Dieu.
Quand l'incomparable pouvoir de l'Esprit lui fut à diverses reprises révélé par Dieu, le patriarche eut l'assurance qu'avec le secours divin il pourrait accomplir cette tâche prodigieuse. Plus tard, n'était-il pas sur la terre sainte de la compréhension spirituelle lorsqu'il obéit à cet ordre (Ex. 14:15): « Dis aux enfants d'Israël de se mettre en marche? Ils avancèrent en effet, quoique la mer Rouge s'étendît devant eux. Mais les eaux formèrent une muraille à leur droite et à leur gauche, et les Israélites passèrent à pied sec. Maintes et maintes fois les privations, la soif, la disette, la maladie, les périls présentèrent leurs arguments dont l'impuissance fut néanmoins prouvée lorsque Moïse s'éleva mentalement plus haut que ces choses pour saisir la réalité de l'Esprit.
Quelques siècles plus tard, Jésus le Christ montra que la terre sainte, le point de vue entièrement spirituel où l'on voit que le fait spirituel détruit le mythe matériel, peut être atteint par quiconque abandonne les croyances matérielles limitées dépeignant l'inharmonie sous toutes ses formes, alors qu'il faut voir l'homme en tant qu'héritier de tout ce qui est bon, fils parfait du Père, de l'Amour, auquel il est uni.
Grâce à Mary Baker Eddy, bien des gens à notre époque se détournent d'un vain attachement aux croyances matérielles pour trouver dans l'Esprit la sécurité. Maints disciples répartis dans les cinq continents affrontent les difficultés en se plaçant au point de vue spirituel, en comptant sur Dieu seul; ils les voient alors s'évanouir devant la compréhension du bien toujours présent. A la page 207 de son livre de texte, Science Santé avec la Clef des Écritures, Mrs. Eddy déclare: « La réalité spirituelle est le fait scientifique en toutes choses. » Comme elle-même le prouva avant de faire connaître au monde cette vérité, la puissance de Dieu est une réalité active, démontrable, aussi bien de nos jours qu'à l'époque des anciens prophètes et du Christ Jésus. Ceux qui chaque jour étudient et mettent en pratique la Science Chrétienne constatent que les miracles des temps bibliques se répètent dans leur vie, non plus comme des prodiges mais comme de saintes preuves de la présence divine dont l'homme n'est jamais séparé.
Le bien est toujours la seule réalité, et l'on ne peut se fier aux sens matériels pour saisir la vérité touchant une circonstance quelconque; c'est ce que prouva une Scientiste Chrétienne lorsque son fils, élève de l'école secondaire, se cassa le bras dans la salle de gymnastique. Se fondant sur une radiographie et sur sa propre expérience, le médecin des écoles prédit que la guérison complète prendrait des mois. Le jeune garçon en fut bien triste, car précisément la saison des sports allait commencer. Mais ce qu'il avait appris à l'École du dimanche Scientiste Chrétienne lui fit espérer un adoucissement de ce triste arrêt, et il pria sa mère de l'aider. Celle-ci lui fit remarquer que les lois médicales se basent sur le témoignage des sens, mais que ni lui ni elle n'avait à s'y soumettre. Tous deux furent d'accord pour placer leur confiance en Dieu seul.
Sur la terre sainte de la communion avec Dieu, Moïse avait pu voir qu'aucune loi matérielle ne résiste à la présence divine; de même cette mère, adoptant le point de vue spirituel d'après quoi le bien est l'unique réalité, entreprit de prouver que les indices matériels d'accident et d'inharmonie sont faux. Elle eut recours à la Bible et au livre de texte Scientiste Chrétien pour y trouver l'inspiration, l'autorité nécessaires. Reconnaissant que Dieu est l'unique cause ou créateur, elle se rendit compte qu'il n'existe pas de causation matérielle qui puisse produire le mal. Elle savait que Dieu maintient Son image, Son fils parfait, en sécurité dans les bras de l'Amour. Ainsi le jeune garçon ne pouvait pas vraiment être blessé. L'homme, enfant de Dieu, est non pas matériel mais spirituel, donc immuable. Elle vit que la douleur n'est qu'une croyance de l'entendement charnel qui voudrait usurper la place et la puissance du seul Entendement divin; que cet entendement charnel n'est qu'une croyance vaine, sans pouvoir ni substance.
Menant plus loin ses recherches, elle comprit que l'homme n'est jamais gouverné par une loi de ce prétendu entendement: il est citoyen du royaume de Dieu et n'obéit qu'aux lois du divin Amour. Elle réalisa que l'homme n'est soumis qu'à la loi divine; qu'en conséquence, son fils possédait maintenant même la force et la liberté d'action qu'il avait toujours eues. Absorbée par ce saint travail, la mère poursuivit son étude pendant des heures, alors que son fils dormait. Quand enfin elle ferma ses livres, elle pouvait dire avec joie (Deut. 4:35): « L'Éternel est Dieu,... il n'y en a point d'autre. »
Le matin à son réveil, le jeune garçon descendit vivement de son lit et courut dire à sa mère: « Mon bras ne me fait pas du tout mal. Le docteur doit s'être trompé!» Quelle erreur un effet, pensa la mère, de tenir pour vrai le témoignage matériel! Presque tout de suite, le jeune garçon put se servir de son bras. Bientôt il s'exerça avec son équipe, et au cours de l'été tous jouèrent avec succès du baseball.
Dans le Glossaire de Science et Santé, notre Leader définit Dieu par des termes qui, lorsqu'on les saisit scientifiquement, nient et détruisent les prétentions du sens mortel. Elle dit (p. 587): «DIEU. Le grand Je Suis; Celui qui sait tout, qui voit tout, en qui est toute action, toute sagesse, tout amour, et qui est éternel; Principe; Entendement; Ame; Esprit; Vie; Vérité; Amour; toute substance; intelligence.» Quand la pensée s'attache sincèrement à cette définition, peuvent-elles subsister les fausses prétentions de l'entendement mortel sous leurs diverses formes — pouvons-nous en réalité voir l'erreur, mal agir, nous complaire dans la sagesse du monde, dans l'égoïsme ou les limitations? Grâce à l'étude sérieuse, en consacrant nos pensées et nos actes à la pratique des vérités qu'expose la Science Chrétienne, nous n'avons plus à nous sentir liés par la maladie, la disette, l'inharmonie ou l'adversité. Mrs. Eddy nous donne ce conseil, à la page 571 du livre de texte: « En tous temps et en toutes circonstances surmontez le mal par le bien. Connais-toi toi-même, et Dieu te donnera la sagesse qu'il te faudra pour remporter une victoire sur le mal, et Il t'en fournira l'occasion. » En vérité, « le lieu où tu te tiens est une terre sainte. »